Molko a écrit:
Question aux spécialistes : Est-ce que la fin du monopole d'Etat pour les jeux de hasard et d'argent ne risque pas à terme de favoriser l'émergence de véritables "machines à blanchir l'argent" ou autres joyeuseté du grand banditisme de l'économie souterraine ? Bref, est-ce qu'il n'y a pas un risque pour le joueur (fiabilité des nouveaux venus), pour le fisc (beaucoup d'argent sous forme scripturale est susceptible d'être échangé), pour le couple justice/police, bref est-ce qu'on ne favorise pas l'émergence d'une simplification des activités de "mafias" ? Cela concerne le PMU, mais aussi le monopole des paris sportifs, voire la question des casinos en ligne.
Le blanchiment d'argent par le jeu existe depuis longtemps.
Ex. classique : un grand mafieux achetait aux habitués d'un PMU leurs tickets gagnants, un peu plus cher que le gain engendré.
Il touchait ensuite la somme, parfaitement blanchie, et expliquait aux inspecteurs concernés qu'il était juste un grand connaisseur des courses, ce qui expliquait la fréquence de ses gains.
Il a été possible de le piquer en enquêtant sur les pratiques ayant eu lieu dans le PMU en question.
Avec la libéralisation des paris en ligne et l'essor des transactions par le net, il va devenir plus difficile de repérer les blanchisseurs d'argent (même si les sommes n'étant pas versées en liquide, les transactions laissent toujours es traces).
Citation:
Et aussi, quel impact pour les territoire dépendant en grande partie du PMU (l'élevage dans l'Orne par exemple), voire pour les buralistes ?
De mémoire, la filière courses doit représenter dans les 3000 emplois en Basse Normandie.
La logique économique devrait conduire à une diminution voire une disparition de cette activité, pour une raison simple :
Le PMU n'est pas qu'un support de paris, c'est aussi un mécanisme de redistribution de l'argent vers les professionnels. Les fameux gains en course, touchés par les propriétaires, entraîneurs, drivers et indirectement par l'ensemble de la filière équine, proviennent essentiellement des paris.
Or, les organismes de paris autres que le PMU ne sont pas soumis à cette redistribution, de sorte qu'ils peuvent proposer des gains plus importants aux joueurs.
Du coup, ces derniers devraient délaisser le PMU au profit d'autres organismes, coupant ainsi le cordon d'alimentation de l'ensemble de la filière...
Autrement dit, un désastre pour la Basse-Normandie, la Mayenne et l'Oise.
Tout ça pour dire que le PMU relève d'une problématique un peu différente que les simples jeux de hasard de la Française des jeux.