Notes OF :
Il y avait là 17 000 personnes, un kop déchaîné répondant à 500 Rouennais, lumière rouge des fumigènes en son cœur pour montrer à quel point il s’époumone. C’était une entrée de Ligue 1 et Malherbe se devait d’offrir autre chose à ce public qui revient sans cesse le voir malgré les tourments, un soir de derby plus revu depuis vingt et un ans. Il y avait aussi un leader du National en face, qui n’a pas besoin de grand-chose pour faire la décision. Le FC Rouen l’a vite rappelé au Stade Malherbe, en piquant son hôte sur sa première incursion, sur une volée d’un Bassin nageant dans le bonheur, seul au deuxième poteau (0-1, 13’). Il y a aussi eu une rébellion douce, après vingt-cinq bonnes minutes de torpeur, et cela a abouti à l’égalisation d’Hafid (1-1, 43’). Avec un onze à multiples surprises (défense à trois, Rajot sur le banc, Etuin au milieu, Milliner titulaire), le SM Caen a enfin montré du répondant. Il a aussi eu une situation avantageuse à gérer, avec l’expulsion de Benzia (53’). Jusqu’au carton rouge de Botella (87’), le Stade Malherbe a parfois poussé fort mais en a fait trop peu pour espérer l’emporter et reste septième.
MANDRÉA (5 sur 10). Il a eu très peu de choses à se mettre sous la dent devant sa ligne en première période, hormis cette volée à bout portant de Bassin, sur laquelle il ne peut rien (0-1, 13’). Dès le retour des vestiaires, il a eu une petite frayeur sur un dégagement contré par Faye (46’). Vigilant face à une frappe de Seydi (81’).
GAUCHO (7). Très souvent dans la zone de Seydi, il s’est appliqué à serrer de très près le meilleur buteur rouennais. Résultat : on n’a quasiment pas vu du match le principal danger du voisin normand. La raison : Dieudonné Gaucho continue de surnager en National. C’est assez flagrant au sein de son équipe, quand l’Ivoirien lui fait gagner dix, vingt ou trente mètres avec le ballon et une facilité déconcertante, quand il gagne 95 % de ses duels pour ressortir sans cesse avec le ballon. Une nouvelle prestation de haut vol.
MORANTE (5). Il a semblé bien mieux physiquement que lors de son match de rentrée, quatre jours plus tôt à Orléans (2-1). Installé dans l’axe de la défense, il a été peu pris en défaut, face à une attaque qui a fait peu de différences.
GOMES (5). Hormis quelques étourderies dans la relance, le défenseur central s’est lui aussi montré sérieux et attentif, avec sa combativité habituelle.
LABONNE (3). Aspiré dans l’axe, sans regarder dans son dos, il a totalement oublié Bassin, comme un pape pour ajuster sa volée aux six mètres à la fin du premier quart d’heure (0-1, 13’). Cela pèse lourd dans son bilan. Sur le plan offensif, hormis quelques centres, il n’a pas assez pesé au vu de ses qualités d’explosivité. Remplacé par Williams MAZIÉ (63’), qui a porté la menace en supériorité numérique, mais n’est pas parvenu à faire la décision, la faute à un manque de précision dans ses centres ou de spontanéité dans la surface.
DALI-AMAR (4). Dans l’engagement, il a été en dessous de ses partenaires sur le premier quart d’heure. Cherchant parfois trop la faute, gardant régulièrement trop le ballon, le milieu de terrain n’a pas vraiment donné le tempo espéré à sa formation sur la première demi-heure. Doté d’une bonne frappe, il a tenté sa chance de loin, largement au-dessus (27’). Mieux avant le repos, il a enfin réalisé quelques bonnes transmissions. Son centre-tir a obligé le gardien adverse à se détendre pour détourner en corner (49’). Remplacé par Armand GNANDUILLET (70’), qui a été utile dans le jeu aérien, mais bien trop imprécis pour contribuer à faire la décision, à l’image de cette volée envoyée dans le virage des tribunes.
M’VILA (5). On a vite senti son envie d’emmener tout le monde avec lui dans l’engagement et les courses. Précieux pour colmater les brèches et empêcher certains contres rouennais de se développer, le capitaine caennais a dévissé la première frappe du match (3’) et a rapidement subi le pressing de l’entrejeu adverse quand il s’est retrouvé face au jeu. Il a eu le mérite de ne pas baisser de pied après le repos, de chercher à jouer vers l’avant pour arracher le succès, pas toujours avec réussite. Averti en toute fin de match (90’+5).
ETUIN (5). Après un début de saison au poste de latéral gauche ou de défenseur central, le gaucher a retrouvé le poste qu’il occupait la saison passée à Concarneau. Installé en milieu relayeur, il s’est montré plutôt intéressant, avec une volonté de toucher beaucoup de ballons, peu de pertes de balle et une capacité à gagner du terrain de temps à autre. Sa frappe enroulée des vingt-cinq mètres a été trop molle pour inquiéter le portier rouennais (34’). Averti pour un tirage de maillot (61’), il sera suspendu à Saint-Brieuc. Remplacé par Lorenzo RAJOT (65’), resté trop discret.
HAFID (5). En position de piston, il s’est retrouvé régulièrement à défendre en un contre un sur le côté. C’est arrivé sur l’ouverture du score rouennaise, lorsque Titebah est parvenu à le déborder puis à centrer pour Bassin (13’). Exemplaire dans les efforts, le Cherbourgeois n’a jamais baissé la tête, a toujours proposé des solutions et a finalement été récompensé juste avant la pause. Après une bonne fixation côté gauche, il a adressé un centre rentrant du droit, qu’il a eu la bonne idée de cadrer. Le ballon a filé devant tout le monde, Temperton a été surpris et d’Ornano s’est levé (1-1, 43’). Averti (60’), il a continué ses provocations balle au pied jusqu’au bout de la rencontre.
BOTELLA (3). C’était son vrai retour au jeu, après une coupure de trois matches afin de se régénérer physiquement, et cela s’est senti. L’attaquant n’a pas dégagé la même impression qu’en début de saison, lui qui avait été l’un des meilleurs Caennais en août et en septembre. Il n’aura jamais pu se mettre en position favorable, dans les combinaisons avec ses partenaires comme dans d’éventuelles situations de frappe, et cela a donné un match très quelconque… jusqu’à son expulsion directe pour un tacle non maîtrisé (87’). Il risque quelques matches de suspension au vu des habitudes de la commission de discipline de la Fédération française.
MILLINER (4). Titularisé pour la toute première fois en National, il n’a jamais existé ni pesé. Le staff caennais est conscient qu’il a encore des paliers à franchir pour se hisser au niveau. Il lui a donné sa chance, comme face à l’AG Caen en Coupe de France, mais ce constat continue de dominer pour le moment. Installé devant, en position axiale, il n’a pas fait le poids dans les duels face à l’athlétique défense centrale adverse. À l’approche de la pause, il a enfin touché un ou deux ballons et pu combiner avec certains partenaires, a tenté une volée contrée (40’). Il est revenu des vestiaires avec les mêmes intentions, en témoigne cette frappe puissante de trente mètres, au-dessus (47’). Remplacé par Adama DIAKITÉ (63’), auteur d’une entrée bien trop timide, dans la lignée de ses dernières titularisations.
_________________ Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.
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