Abidbol a écrit:
Le problème est que les arbitres de doutent jamais, surtout ceux au centre du terrain. Ils ont un melon pas possible, cf Duhamel, alors leur demander de vérifier s'ils ont pris une bonne décision c'est une remise en question beaucoup trop importante pour leur égo.
Le problème, c'est que les arbitres n'ont pas le droit de douter. On nous donne ses consignes dès l'arbitrage en district : mieux vaut se tromper avec certitude et assurance que de trop revenir sur ses décisions. C'est contestable, mais ça se défend aussi d'un autre point de vue : pour limiter la contestation, il FAUT que l'arbitre ne revienne sur sa décision que dans des cas exceptionnels (intervention d'un assistant, etc). Rien de pire qu'un arbitre qui laisse croire aux joueurs qu'il est influençable.
Là, on rejoint ce que dit cabask :
cabask a écrit:
Mais c'est vrai que les arbitres de touche attendent de plus en plus la décision de l'arbitre pour mettre le drapeau dans le bon sens. Pour moi, assistant, c'est pas toutou, mais bon ... Ils sont là pour les aider non ?
C'est le même problème : pour qu'un trio ait l'air solidaire, il faut qu'il prenne la même décision quitte à se tromper. La règle de l'arbitrage à trois est "on se trompe ensemble, on a raison ensemble". C'est pour cela que, malgré un rôle de l'assistant en constante évolution (les chefs de gare c'est le passé, on trouve de plus en plus de fautes signalées, etc), ceux-ci sont freinés dans leurs initiatives par la nécessaire cohésion du trio.
Exemple : l'arbitre assistant voit une faute dans la surface qui mérite un pénalty : il doit regarde l'arbitre central, en se tenant près à courir à l'angle de la surface de but (sa place sur le tir du péno). S'il n'y a pas de contact visuel, IL SE TAIT.
2 raisons à cela :
- l'arbitre central est quand même considéré comme mieux placé pour une perception générale de l'action (je vous assure que juger le hors-jeu en pro est une occupation à plein temps, qui demande une concentratioin extrême) : si par exemple il y avait une autre faute (d'un défenseur) en même temps et plus proche du ballon, l'intervention d'un assistant plein de bonne volonté ne ferait qu'ajouter à la confusion.
- un arbitre qui laisserait jouer (type Poulat) et qui serait déjugé par son assistant (toujours une question d'angle et de perception de l'action) aurait du mal à tenir le match ensuite. Poulat devine qu'il a raté un épisode, il redouble donc de sévérité (d'où son atitude avec Deroin et Mazure sur le CF, où ça va tellement vite qu'on peut pas lui reprocher grand chose, à la télé on voit rien à vitesse réelle). Bref, un trio en désaccord affaiblirait l'arbitre central.
Une 3e raison est aussi qu'une faute non vue sera oubliée assez vite, tandis qu'un déjugement par son assistant vaudrait de lourds reproches au central...qui perdrait des points précieux dans sa course au maintien en L1. Le trio se "protège" donc.
Pour conclure sur ce problème, le match se déroule suivant les consignes de l'arbitre central, qui délimite lui-même les prérogatives de ses assistants, dans la limite les lois du jeu. Elles restent nombreuses : signaler les fautes dans sa "zone de jeu" (la bande le long de la touche), donner son avis dans le cas d'un doute de l'arbitre qui lui demande expressément (ex : le pénal de France-Portugal 2000 : si le central ne se déplace pas, l'assistant n'a pas à insister, là la coopération fut parfaite), signaler des infractions dans le dos de l'arbitre (immédiatement si le carton est mérité, à la mi-temps si c'est bénin).
Peut-être faudrait-il améliorer encore l'arbitrage à trois, mais le compromis ne me parait pas mauvais.