Citation:
Une banque c'est une société privée et je vois pas pourquoi elle aurait pas le droit de prendre des risques si elle le veut, elle et ses clients.
Ben justement, c'est parce que les risques pris par une banque dépassent une simple relation bilatérale qu'il y a une nécessité de réglementation. L'effondrement d'une entité provoque de telles conséquences qu'on ne peut pas accepter ces risques.
La séparation banque commerciale/banque d'affaires n'est pas une vue de l'esprit. Le "glass steagall act" adopté en 1933 aux USA était justifié par la crise de 1929. Non par un lobbying des socialistes.
Ta rhétorique est puérile. Il est nécessaire de revenir à des basiques. On peut ajouter un nécessaire aggiornamento monétaire : on voit bien combien est dommageable pour l'économie mondiale la flexibilité des taux de change que l'on observe depuis les années 1970.
En fait, et je pense que tu le fais sciemment, tu mélanges tout et tu mens.
Sur l'aléa moral : ça ne tient pas. Lehman Brothers a bien été lâché et a aujourd'hui disparu. Bonne idée selon ton argumentation, mais tu n'évoques pas cette faillite.
Et surtout, tu ne dis pas qu'on s'est rendu compte que lâcher cette institution était bien pire que de courir le risque de "l'aléa moral". Pour éviter ce risque, encore une fois, on doit règlementer les pratiques financières et non accepter qu'une institution puisse entraîner la chute de l'ensemble du système. Le risque systémique est une notion que tu ignores et qui pourtant est aujourd'hui la principale menace du système financier.
Pour le risque couru par les clients des banques.
Ton argument vaut si les clients sont capables d'avoir accès aux informations qui permettent de déterminer quels risques sont courus. Tu ne peux pas faire appel à cet argument : les banques sont encore aujourd'hui incapables de déterminer avec précision à quelle hauteur elles sont exposés aux risques. Même les organismes de contrôle sont face à cette impasse (cf. la bague des crash tests appliqués aux banques européennes).
Comment imaginer qu'un simple client pourrait lui estimer le risque ?
Le problème, c'est que tu ne prends en compte dans ton raisonnement que des références idéologiques développées par des vieux croutons de la société du Mt Pélerin, complètement dépassés par les mutations du système financier depuis les années 1980 et qui traitent de socialiste tout ce qui bouge.
Aujourd'hui, les banques proposent à leurs clients des produits dérivés, des parts de produits financiers mutualisés. Il est inconcevable de considérer que chaque investisseur puisse estimer rationnellement les risques encourus. Et même avec le fric déposé sur un compte courant, une part non négligeable de l'épargne ainsi collectée sert à spéculer contre l'intérêt général.
Que tu défendes un système qui t'ait permis d'acheter un appart' et qui éventuellement t'a permis de faire fructifier le fric que tu as pu récupérer d'héritages, c'est une chose.
Mais que tu affirmes que ce système est le meilleur possible pour tous, c'est une contre-vérité, un mensonge dangereux.
De toutes façons, tu le sais, le libéralisme financier qui s'est développé ces 20-30 dernières années est en bout de souffle.
Fin de partie. Mais tout le monde va continuer à perdre si on ne réagit pas dans la voie opposée à celle que tu défends.