bigdudu a écrit:
Et en 98, il t'a fait pleurer ?
Je n'avais pas encore le cyclovirus. Mais j'ai une anecdote, j'étais en vacances avec mes parents à St-Jorioz près d'Annecy au moment où l'étape passait dans la commune lors du Tour 98, et j'étais donc au bord de la route pour voir passer le peloton ce jour-là. Les connaisseurs auront compris où je vais en venir : c'est l'endroit où les coureurs se sont arrêté pour faire grève contre les contrôles anti-dopage.
Je n'en avais pas conscience à l'époque mais il y avait Jalabert et consort à l’arrêt complet, en train d'arracher leurs dossards juste devant moi. Mon père prend des photos, moi je ne comprends pas grand chose... Quand je me remémore ce moment, il est assez insignifiant si je me mets dans la peau du garçon que j'étais à ce moment-là, je n'aime pas encore le cyclisme professionnel et je comprends pas grand chose. J'ai réalisé quelques années plus tard à quel point c'était un moment historique du Tour et particulièrement celui des années 90.
Enfin bref, pour en revenir à Virenque sur Paris-Tours, il faut comprendre à quel point la victoire est d'une magnificence absolue. Il sort tout juste de ses 9 mois de suspension, il sort d'une Vuelta où il se fait exclure parce qu'il s'est agrippé à une voiture, il était en forme et sans préparation ni équipiers, il passe même à deux doigts d'une victoire d'étape.
Il arrive sur Paris-Tours, la plus plate des classiques sur laquelle un grimpeur n'a rien à foutre. Il s'échappe avec Jacky Durand, font 250km d'échappée à deux... Puis le final que j'ai posté plus haut, la résistance face au retour du peloton sur cette ligne droite interminable avec ce plan de caméra fixe qui écrase les distances... La rage lors du passage de la ligne et le retour du doigt levé vers le ciel... c'est un tableau cette victoire

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