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https://www.lemonde.fr/sport/article/20 ... _3242.htmlSi le succès semble donc au rendez-vous, le public mesure-t-il bien les performances des équipes féminines ? Telle est la question soulevée, le 26 juin, par l’émission de vulgarisation scientifique « Einstein » de la chaîne publique suisse alémanique, lassée des jugements souvent condescendants sur les footballeuses supposément plus lentes, moins techniques, plus brouillonnes – notamment au poste de gardien – que leurs homologues masculins.
Un cadre pensé pour les hommes
Pour renverser le regard, le programme s’est appuyé sur une étude norvégienne de l’université de Trondheim, publiée en avril 2019. Celle-ci mettait en lumière une dimension fondamentale : les différences perçues de niveau de jeu entre hommes et femmes s’expliquent avant tout par les écarts physiologiques et morphologiques entre les sexes, sachant que les dispositions réglementaires sont strictement identiques. Plus grands, plus puissants, plus endurants, les joueurs bénéficient d’un cadre pensé historiquement pour eux. Par conséquent, celui-ci est plus exigeant pour les joueuses.
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En appliquant une méthode dite de « mise à l’échelle », les chercheurs ont démontré que pour atteindre une équivalence d’effort, les footballeurs devraient évoluer dans des conditions transformées avec un ballon plus grand et alourdi de 200 grammes pour respecter les proportions corporelles, sur un terrain agrandi de 20 % par rapport aux dimensions standard, soit de 27 mètres supplémentaires de long et 16 mètres supplémentaires de large – ce qui engendrerait une distance moyenne parcourue par joueur de 13 kilomètres par match au lieu de 10 –, et des buts agrandis de 28 centimètres en hauteur et de 108 centimètres en largeur. Sans compter une mi-temps de 56 minutes au lieu des 45 réglementaires en vigueur.
Les stades suisses affichent complet
Pour « Einstein », le meilleur moyen de percevoir cette différence est la mise en situation. L’émission a ainsi organisé un match entre les moins de 17 ans du FC Winterthour et les moins de 19 ans du FC Thoune, disputé selon ces nouvelles règles. Résultat : un jeu ralenti, moins fluide, où les gardiens rencontrent les mêmes difficultés d’envergure et d’amplitude de saut que leurs homologues féminines. A l’inverse, Tamara Biedermann, portière des Young Boys de Berne, a testé des buts plus petits, adaptés à la morphologie féminine, offrant une démonstration frappante de l’écart structurel.