Quelques extraits de la gazette des CDF :
Citation:
Les 5 gestes de la journée
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Le but de soixante mètres réussi par Hellebuyck, suffisamment notable pour que Jour de foot daigne le diffuser, ce dont n’ont pas eu l’honneur les autres buts de Nice-Caen.
Les 5 antigestes de la journée
La sortie bien au-delà des bouées de Costil, qui retourne vers son but en commençant son décrassage pendant que Hellebuyck ajuste le lob de l'année.
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La différence entre un entraîneur et un consultant
La scène se déroule pendant Les Spécialistes, lors de l'analyse du but d'Hellebuyck. Acerbe, Olivier Rouyer stigmatise la "faute professionnelle" de Costil qui retourne au petit trot vers son but après avoir dégagé le ballon en touche, laissant sa cage grande ouverte pour l'exploit du Niçois. En face de lui, Raynald Denoueix lui répond du tac au tac que non, ce n'est pas une faute professionnelle. L'ancien Nancéen, encore tout émoustillé, assume en enfonçant encore un peu plus le gardien caennais. Mais l'ex-Nantais ne se démonte pas: "Non, une faute professionnelle c'est par exemple quand tu ne te présentes pas au match" puis "une faute professionnelle, c'est une faute pour laquelle on peut se faire licencier". Olivier Rouyer ne s'attendait pas à ce que cette expression – devenue commune dans le lexique du journalisme sportif – soit si soudainement réhabilitée dans son sens véritable, ni à ce qu'il soit ainsi empêché de l'utiliser. Ses justifications se perdront dans la suite du débat.
Instinct de jurés
On touche là à la différence qui subsiste entre un consultant, immergé dans la dramatisation excessive des enjeux, et un technicien qui a su garder un peu de recul et de sens des réalités. Car on aurait bien du mal à justifier l'utilisation d'une expression aussi connotée dès qu'une erreur s'avère décisive, dans un sport qui par essence, regorge d'erreurs décisives.
L'utilisation du terme "faute professionnelle" est révélatrice de l'ambiance de tribunal instaurée par des médias,qui flattent les instincts de jurés de leurs lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs, tout en désignant à la fois des héros à aduler ou des coupables à crucifier. Le procédé est le même lorsque l'on lit qu'une équipe à été "humiliée" (le Barça lors de la récente victoire du Real au Camp Nou, le PSG cent fois cette saison). Il ne peut y avoir d'humiliation dans la défaite, comme il ne devrait pas y avoir de glorification excessive dans la victoire. Du moins tant que celles-ci seront considérées comme les deux faces – tout aussi respectables l'une que l'autre – d'une même pièce: la compétition.
LA GAZETTE > 38E JOURNÉE