*** la story à Hastings ***
Me voici donc entraineur du FC Gobelins. Ce club situé entre Paris et Ivry sur Seine, créé en 1968, est l'un des plus gros de France en termes de licenciés
(dont Hastings junior). Son équipe première joue en
Division d'honneur de Paris, un championnat de 14 clubs avec une seule promotion et deux relégations. Quand je commence la partie en juillet 2015, c'est un club amateur : tous les joueurs, non salariés, sont susceptibles de partir du jour au lendemain, sans indemnité, tout au long de la saison… Par ailleurs, l'effectif est très déséquilibré, notamment en défense. Ma cote chez les bookmakers ? 5000/1.
Je recrute un staff complet, deux recruteurs et une quinzaine de joueurs, à peu près à tous les postes. Un de mes joueurs les plus prometteurs, destiné à être titulaire au milieu, se barre à Evreux avant même le début de saison, deux semaines après sa signature. Je tâtonne un peu au début - avec 8 ou 9 nouveaux joueurs ce n'est pas illogique. Parti d'un 4-4-2 hyper classique (il parait qu'il ne faut pas trop en demander à ce niveau) je tente quelques hésitations tactiques, pour mettre en valeur le meilleur joueur de mon effectif, un meneur de jeu de 16 ans supervisé par plusieurs clubs pros... Excusez du peu :

Après dix matchs je navigue autour de la 8ème place, ce n'est pas glorieux. Le recrutement d'un briscard de... 41 ans au milieu (
Stéphane Gougé) stabilise l'équipe, et je trouve finalement une formule qui fonctionne. Malgré le départ à mi saison de Killian à... Villemomble, on termine en boulet de canon, avec une attaque de feu qui se trouve les yeux fermés et des buts en pagaille. Finalement l'équipe termine 3e, derrière l'intouchable Racing CF et Villemomble (ex CFA), mais devant Versailles, Evry, la réserve de Créteil (où joue encore le grand Jean-Michel Lesage), Les Lilas, Les Ulis, etc. En Coupe de France on s'incline donc logiquement à Ste Geneviève des Bois, et en Coupe de Paris, en demi-finale sur le terrain du Racing. Pas si mal. Les dirigeants sont ravis. Mes leaders :
Ruizinho (pratiquement un but par match),
Tiago da Costa et Jussane en attaque, Alpaslan Comert au milieu,
Felix Gomis et Joao Damil en défense. Au milieu côté gauche, j'ai un "Zoran Devilliers", lui je ne suis pas sûr qu'il existe en vrai.

En Ligue 1, Malherbe a terminé dernier, normal.
Deuxième saison, je reçois au moins dix invitations pour des entretiens en CFA et CFA2 aux quatre coins de France. Je refuse tout, je vais pas lâcher les Gobelins comme ça. Pas question de décevoir la centaine de spectateurs qui se presse à chaque match au stade Boutroux ! Malheureusement Gougé prend sa retraite et 3 de mes 4 défenseurs titulaires nous quittent pour faire fortune en CFA/CFA2. Pas besoin de recruter en attaque, mais en défense ça devient tendu, d'autant que les quelques bons joueurs dénichés par mes recruteurs refusent de venir. Finalement je trouve deux vétérans, un au milieu et un autre en défense centrale. L'objectif est de concurrencer Villemomble mais le début de saison est assez décevant, avec plusieurs défaites à l'extérieur. Je parviens à attirer
Victor Lobry (ex Stade de Reims) au milieu, mais je perds Ruizinho qui file à Saint Omer. Comme l'an passé, l'équipe termine bien, mais elle avait pris trop de retard : nous sommes 4e, derrière Villemomble et les deux promus… La bonne nouvelle c'est la Coupe de Paris. Après un beau parcours, nous tapons Villemomble en demi-finale (en blessant leur meneur de jeu pour deux mois

). Face à Noisy-le-Grand en finale, la victoire nous est promise. Pourtant les crapules égalisent au bout du temps règlementaire d'un centre tir foireux (2-2). On s'en sort finalement de justesse aux tirs au but, mon jeune ailier droit
Nicolas Francisco inscrivant le 5ème tir décisif... C'est le premier trophée de l'histoire du club. Je suis célébré, tout le monde m'aime, c'est la fête.
3ème saison, c'est net : on monte ou je plie les gaules. Il faut dire que les propositions d'entretien sont mensuelles… j'ai été notamment contacté par Chasselay, en National, tandis que la rumeur m'envoie un temps au FC Saint Lô. Je peine toujours autant à renforcer l'équipe, et même simplement à compenser les départs : Zoran se barre, puis Lobry, à Mondeville, et Francisco… Heureusement ce dernier accepte de revenir une semaine plus tard (les joies des contrats amateurs !). Pour compenser, je recrute Axel Picot et...
Durel Avounou, qui n'a pas été conservé par la réserve de Malherbe. Il devient mon joueur clé au milieu. Le début de saison est bon mais l'équipe vacille au début de l'hiver. Je suis éliminé des coupes et rattrapé en championnat… C'est la merde, il faut changer quelque chose.
Je pars assister à des conférences tactiques données par des collègues (
ce genre de trucs), où j'apprends qu'il est possible, même dans les bas niveaux, de mettre en place des consignes tactiques beaucoup plus exigeantes. Les joueurs de DH ne seraient donc pas des ânes !? Face à l'urgence de la situation, j'applique ces conseils : on garde le jeu court et le rythme lent, mais je demande un pressing intense et un jeu viril (c'était l'inverse jusque là), et j'insiste lourdement sur l'exploitation des ailes, avec un soutien maximum des latéraux. Malgré la confusion due à ces nouveaux principes tactiques, l'équipe est transformée, elle est beaucoup plus agressive en défense comme en attaque. On prend beaucoup de cartons mais on concède beaucoup moins d'occasions et surtout on marque de nouveau à la pelle, notamment Da Costa qui me commençait à me désespérer ! Conflans Ste Honorine et Le Blanc Mesnil lâchent prise, nous sommes champions à une journée de la fin.
En même temps, si j'ambitionne de faire monter les Gobelins en Ligue 1 avant le divorce auquel me destine ce jeu, il devenait urgent d'être promu une première fois...
Avec l'accession en CFA2, le club passe au statut semi-pro et me fait signer mon premier contrat d'entraîneur : un an à 1700€/mois. Je m'attends à plein d'emmerdes avec cette histoire de statut semi-pro alors que le club n'a pas une thune, mais bon on verra bien. Et puis personne ne m'enlèvera mes trophées.

