Quelques incidents en marge du match entre le Stade et les VertsREIMS (Marne). Cinq interpellations et quatre blessés légers : le match d'hier entre Reims et Saint-Etienne a connu son petit lot d'incidents collatéraux.
Trois des interpellations ont eu lieu avant le match proprement dit, à un moment de l'après-midi où certains fans des Verts, venus nombreux à Reims, se faisaient remarquer par quelques provocations dans le centre-ville; quelques-uns affichaient manifestement une volonté d'affrontement avec la partie adverse, dont un individu déjà identifié comme interdit de stade.
Des dégradations furent également commises sur la fontaine Subé de la place d'Erlon, obligeant les forces de l'ordre à intervenir, mais sans que la situation ne dégénère.
Ensuite, à l'issue du match, deux autres Stéphanois se firent remarquer à leurs dépens, un premier par un jet de fumigène, le second en tentant de s'opposer à l'interpellation du précédent. Cette «troisième mi-temps» s'avéra donc un peu «chaude»: le départ d'un des cars de visiteurs donna lieu notamment à des jets de projectiles, provoquant un moment de tension, si bien que l'on déplora au final quatre blessés légers, deux parmi les policiers, deux parmi les supporters. Ces blessés ont été transportés à l'hôpital. Vers 20 h 30, la situation était normalisée.
Concernant les cinq interpellés, ils ont été placés en garde à vue, et plusieurs d'entre eux sinon tous devraient faire l'objet d'une comparution immédiate aujourd'hui devant le tribunal correctionnel. Pour les forces de l'ordre, ce match, considéré comme à risque, constituait finalement une bonne répétition avant celui du 2 mars, qui verra Reims accueillir le Paris-Saint-Germain, et pour lequel ce genre d'incidents n'est pas non plus à exclure...
version ACAB"Nos fonctionnaires se sont littéralement faits charger à plusieurs reprises par des supporters qui refusaient de monter dans les bus. Ils ont fait usage de 10 grenades à main, 4 autres par l'intermédiaire de lanceur Cougar et 4 tirs de flash-ball pour repousser les supporters ont été nécessaires. Contre le hooliganisme, il faut marteler le message de la tolérance zéro"
version ultras:Dans les colonnes du Progrès, les présidents des Magic Fans et des Green Angels se sont exprimés sur les incidents au Stade Auguste Delaune. Donnant leur version des faits :
Le journal l'Union de Reims rapporte des détériorations, quel groupe est concerné ?Aurélien (Magic Fans) : C'est nous, je tiens à dire que nous n'avons rien détérioré. Nous étions à la terrasse d'un café, tout se passait bien jusqu'à que les CRS et la BAC nous entourent. Nous n'étions pas virulent, ils se sont rapprochés, il y a eu beaucoup de provocations verbales de leur part, un de nos membres a pris un coup de taser comme ça. Ensuite, ils nous ont fait entrer dans le bar. On s'est fait matraquer parce qu'on ne rentrait pas assez vite, après il fallait ressortir, toujours sous les coups. Leur attitude était incohérente.
Vous parlez des provocations, donnez-nous un exemple ?Aurélien : Nous étions 35, ils étaient 45. Nous avons rejoint le stade en cortège, alors que j'avais réussi à calmer mon groupe. Un exemple, des paroles comme "vous en voulez encore ?". Ils ont notamment pris un gars de chez nous, lui ont arraché son téléphone, sa chevalière et sa casquette en lui disant "ça se sont maintenant nos trophées" il ne les a pas récupéré.
Pendant le match, il n'y a pas eu d'incidents ?Nicolas (Green Angels) : Aucun, tout s'est très bien déroulé avec la sécurité Rémoise et Stéphanoise. Et puis les CRS n'étaient pas dans le stade.
A quel moment les choses se sont-elles corsées ?Nicolas : A la fin du match, au moment ou nous étions en train d'évacuer le stade. Les CRS ont fait ce qu'on appelle "un entonnoir", pour nous faire sortir deux par deux. Ça a provoqué la première bousculade.
Les forces de l'ordre sont intervenues pour interpeller l'auteur du craquage de fumigène, ce qui est illégal.
Nicolas : Oui exactement, son innocence a été prouvée le soir même. Il a été relâché hier matin.
Que s'est-il passé ensuite ?Nicolas : Les CRS ont fermé le portail et nous ont encerclé. Sans aucune raison, le calme était revenu. On a levé les mains, on ne voulait pas de coups gratuits. On s'est fait gazer une première fois.
Sur le parking, que s'est-il passé ?Nicolas : On est monté dans les bus, les CRS ordonnaient qu'on s'en aille et alors qu'on roulait, l'un d'entre eux a tiré aux a tiré au flash-ball sur le pare brise, une personne de la BAC a gazé le chauffeur par sa fenêtre, ils ont bloqué les cars. Le conducteur est sorti du bus en criant qu'il ne faisait pas parti du groupe, il a reçu des coups. Il n'a pas été en état de nous ramener, un policier a tiré au flash-ball à l'intérieur du bus.
Aurélien : Ils ont fait ouvrir les portes, ont fait usage de leur lacrymogène et ont fait refermer les portes.
Et aucun d'entre-vous n'a répliqué ?Nicolas : Bien sûr que si, on ne va pas tendre l'autre joue ! Les répliques c'était des jets de projectiles et pas tout le monde, puisque beaucoup ont fait des crises de panique. Nous ne sommes pas des anges, et quand on fait des conneries on les assume. Mais frapper des femmes, matraquer le premier qui passe, s'en prendre à un chauffeur de car, je n'avais jamais vu ça en 15 ans de déplacement. Nous ne sommes pas là pour nous faire passer pour des victimes, mais pour raconter la vérité. C'était une véritable chasse aux Stéphanois !
"Les supporters sont remontés dans le bus, j'ai fermé les portes, j'ai suivi les consignes. Un CRS est venu me faire signe de ré-ouvrir. Je l'ai fait, ils ont gazé et tiré à l'intérieur du car."
Dimanche soir, à l'issue du match Reims-ASSE, des incidents ont éclaté entre les forces de l'ordre et les supporters.
"Il était impossible de communiquer avec eux"
David Ginon,employé de la SRT

Traces de flashball sur le bus des supporters stephanois.
Deux des 4 chauffeurs de bus présent témoignent :"Je me suis adressé aux forces de l'ordre pour les tempérer et leur expliquer que je ne pouvais pas repartir car je n’avais pas de visibilité, raconte Rachid Tamar. On m'a répondu : "On s'en fout de qui tu es". Je me suis alors retourné pour remonter dans le car, et j'ai pris un coup de matraque qui m'a pratiquement fait perdre conscience. Ce sont les supporters qui m'ont porté et allongé dans le bus."
La pilule ne passe pas non plus du côté de l'employeur, la société stéphanoise SRT. Suite à ces incidents avec les CRS, le directeur de la compagnie a déposé plainte contre X pour dégradation d'un véhicule. Rachid Tamar, conducteur, a également déposé plainte, en attendant que la vidéosurveillance détermine l'auteur du coup de matraque.
La première grenade lacrymogène aurait été lancées sur les chauffeurs seuls, alors que les supporters étaient encore dans l'enceinte du stade.
"On a pourtant l'habitude des forces de l'ordre, mais là, c'est du jamais vu, confirme David Ginon, chauffeur. Tout le monde était dans le bus, prêt à repartir. Il n'y avait pas de menaces, mais les CRS ont quand même chargé."
Les deux professionnels insistent sur l'impossibilité de communiquer avec les forces de l'ordre, communication qu'ils doivent pratiquer, en principe, en cas de problème.
"En tant que personne extérieure, je peux vous dire qu'ils ont poussé les supporters à bout. C'était provocation sur provocation. ils ont tapé sur la carrosserie du car avec leur matraque, jusqu'à ce que l'on soit hors de leur portée", poursuit David Ginon.
Les réparations du car atteindraient la somme de 2000 € selon Denis Collomb, directeur de la SRT, qui affirme : "Même à Gerland, dans le contexte le plus hostile qu'il soit, nous sommes reçus correctement et il n'y a pas de problème".
Le 20/02/2013 à 15:55:00 | Mis à jour le 20/02/2013 20:30:28
Prison ferme pour un supporterLe secrétaire des "Magic fans", une association d'ultras stéphanois regroupant plus de 2 000 membres, a été jugé en comparution immédiate, ce mercredi, par le tribunal correctionnel de Reims. L'intéressé avait été interpellé, dimanche dernier, à Reims, lors d'une rixe en marge de la rencontre face à l'ASSE (1-1). Le tribunal l'a condamné à un an de prison ferme et cinq ans d’interdiction de stade pour des faits de violence sur fonctionnaire de police. Les juges n'ont pas délivré de mandat de dépôt, ce qui devrait déboucher sur un aménagement de la peine de ce supporter. Le commissaire Antoine Boutonnet, chef de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, n’a pas souhaité commenter cette condamnation, se contentant de la confirmer. A la suite de ces faits, la DNLH s'apprête à renforcer sa vigilance auprès des groupes ultras stéphanois, dont les membres seront notamment présents en masse, le 20 avril prochain, au Stade de France, pour la finale de la Coupe de la Ligue contre Rennes. L'interdiction de stade prononcée par le tribunal correctionnel de Reims porte à 275 le nombre d'"IDS" actuellement recensés en France.
ça sent la bavure...