jesperolsen a écrit:
Si, c'est surtout un personnage, une icône (Z'aviez remarqué que les Argentins sont champions du monde des icônes, entre Evita, le Che ou Maradona, c'est pas mal hein ?).
Je ne dis pas que c'est le meilleur joueur de tous les temps, je dis juste qu'il concentre en lui-même tout ce qui fait le football, comme personne. Il est le football, et pas seulement le football merchandisé. Maradona, ce n'est pas (seulement) de la com'. Maradona, tu lui balances un ballon, il joue avec. Il ne pourra s'en empêcher.
Avec Maradona, il y a la beauté du geste individuel, dans un collectif. Il y a la mauvaise foi, la possibilité offerte au gars qui n'a rien au départ de réussir et de sortir du caniveau, les ennemis jurés, les hauts, les bas, les polémiques, le fait que tout le monde ait une opinion sur lui, toujours excessive dans un sens comme dans l'autre. La but de la main, puis le but le plus phénoménal en phase finale de coupe du monde.
Mais surtout, l'amour du jeu. Les larmes quand il annonce qu'il arrête, mais qu'il n'arrive pas à prononcer le mot retraite. La haine quand on le suspend pour dopage, parce qu'on l'empêche de jouer. Maradona, c'est aussi la passion dans les tribunes quand il encourage Boca ou l'Argentine en coupe du Monde. Vous en connaissez beaucoup des ex-joueurs pros qui s'enflamment en regardant un match, comme nous ? Non. C'est pour ça, Maradona quoi.
Ouais, pour se rendre compte de la dimension de Maradona, il faut se rappeler de la 1/2 finale de la coupe du monde 1990 entre l'Italie et l'Argentine.
Le match a lieu à Naples et tout le stade supporte...l'Argentine
Maradona, c'était la fierté retrouvée du Sud contre le Nord de l'Italie et Rome. Les "ploucs" (comme les appellent les Lombards ou les Piémontais) avaient leur revanche avec leur icône, au point de renier la Squadra Azzura.
D'ailleurs, le public romain sera particulièrement ignoble avec l'Argentine et Maradona en particulier le jour de la finale contre l'Allemagne. Pendant l'hymne argentin copieusement hué (c'est un euphémisme), on lit distinctement sur les lèvres de Maradona "Hijos de putas"