Landry a écrit:
Au temps pour moi, Marie. Mais bon, ça me paraît étrange de ne pas avoir d'amis de droite. Ne pas se parler, ne pas essayer de s'aimer, c'est ne pas avancer et aller nulle part, pour moi. *rameau d'olivier dans le bec*
Postal, ça doit vraiment être bizarre de vivre dans un monde aussi manichéen. J'essaye vraiment de comprendre, mais je n'y vois que guerre permanente, et échec tout aussi permanent.
Et les pauvres de droite, tu en fais quoi ? Et les ni riches, ni pauvres, la majorité des français ?
En vrai c'est beaucoup plus compliqué que ça. D'ailleurs si c'était aussi manichéen je serais moins torturée et plus heureuse, sans doute.
J'ai non seulement des potes de droite (+ tous ceux qui disent "la politique ça ne m'intéresse pas" et dont on m'a appris qu'à moins d'être des anar/punks, ils étaient souvent (toujours ?) de droite), mais aussi des gens de droite dans ma famille. Et je les aime bien ! Je ne leur veux pas de mal. Je suis une accro au débat et aux prises de tête sur la politique, mais je me soigne. Longtemps j'aurais aimé les convaincre. Plus ça va et moins j'ai envie d'en parler. Bref.
En revanche oui, en vieillissant, je me sens définitivement plus à l'aise auprès des gens qui 1) accordent la même importance que moi à la politique 2) ont une "sensibilité" de gauche (appelle ça comme tu veux), ce petit truc que je suis finalement incapable de décrire ou d'expliquer, ce truc qui fait que, oui, je sais qu'ils sont contre la peine de mort, pour le droit à l'IVG, ouverts sur les autres et le reste - du monde ? de la société ? des choses ? -, ce truc qui fait que, dans une manif' ou à la fête de l'Huma, je peux me retrouver à me dire "putain, je suis vraiment bien parmi tous ces gens, je les aime bien, j'ai une sympathie naturelle à leur égard et pour leur look imparfait, leur utopie collective, leur colère tue ou criée, que je connais". Je suis désolée, j'aurais aimé être plus précise et plus explicite... Je crois qu'il y a clairement une part d'éducation là-dedans, une part d'expérience aussi, un part de colère et en même temps de naïveté qui rend les choses supportables... Bref, je n'ai pas les mots pour dire tout ça plus clairement. Mais j'aurais aimé t'expliquer mieux pourquoi ça n'est pas tant "manichéen" qu'"humain".
(Je t'en supplie, dis moi que t'as compris un peu quand même. Y'a que toi qui peux comprendre un truc aussi indigeste !

)