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bigdudu a écrit: Malherbe et Epron dans l'Huma. - Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
Normandie. Face à Hervé Morin, la gauche, même désunie, croit en ses chances
Mardi 18 Mai 2021
Florent LE DU
Si le président de région sortant reste le favori des sondages, Sébastien Jumel (PCF) pourrait profiter d’une dispersion des voix à droite. Ayant refusé de s’allier aux communistes, les écologistes et les socialistes ont la même ambition.
Campagne oblige, cette semaine, les candidats briguant la région Normandie se sont mués en amateurs de football, saluant le maintien miraculeux du club de Caen en deuxième division. Sans pour autant reprendre le slogan des supporters caennais – « La Normandie est rouge et bleu » –, qui risquerait de brouiller leur message politique. À droite depuis 2015, la région unifiée va-t-elle battre pavillon communiste après le 27 juin ? C’est l’ambition de Sébastien Jumel, député PCF soutenu par la FI et le PRG : « Depuis trente ans, les majorités en Normandie font la même politique qu’ils soient roses, bleus ou même verts. Nous voulons bousculer tout ça avec un projet nouveau, celui d’une région qui prend soin », présente la tête de liste. Une manière de démontrer qu’une politique de rupture est nécessaire, mais aussi de sous-entendre que celle-ci ne viendra pas des écologistes et socialistes, qui ont refusé, en avril, la proposition du PCF et de la FI de bâtir une liste commune. « Au sortir de la crise, il va falloir reconstruire la Normandie, retrouver des cols bleus pour regagner une souveraineté industrielle, renforcer nos services publics, l’agriculture avec un projet neuf, et il n’y a que Sébastien Jumel qui le propose réellement », détaille Franck Guéguéniat, maire PRG d’Épron et tête de liste dans le Calvados, pour justifier le choix de son parti de s’allier avec les communistes et les insoumis.
Un « pacte de non-agression »
Malgré l’absence d’accord et les légères piques envoyées d’un camp à l’autre, les responsables de gauche respectent désormais un « pacte de no n-agression », car leur objectif est commun : se rassembler au deuxième tour pour contrer la montée du RN de Nicolas Bay et battre le président sortant, Hervé Morin (les Centristes). Soutenu par LR, l’ancien ministre apparaît comme le grand favori de cette élection. Mais il n’est pas le seul dans ce scrutin à représenter « la droite et le centre », car deux candidats macronistes lui feront concurrence : Laurent Bonnaterre, poussé par le local Édouard Philippe, mènera la liste LaREM, tandis que Stéphanie Kerbarh, députée de la majorité, conduira une liste dissidente.
En cas de quadrangulaire avec Hervé Morin, Nicolas Bay (RN), la gauche et la Macronie, les voix de la droite pourraient se disperser. « Mais cela ne nous inquiète pas outre mesure, le vote utile devrait jouer en notre faveur », assure David Margueritte (LR), tête de liste dans la Manche pour Hervé Morin. « Il y a surtout une énorme prime aux sortants, dénonce Nathalie Goulet (UDI), qui a renoncé à se présenter à la dernière minute. La crise empêche de mener campagne alors que, depuis des mois, Hervé Morin fait la sienne avec les moyens de la région. Il se montre partout pour finalement se déclarer au dernier moment, c’est une campagne déloyale. » L’intéressé réfute en bloc, préférant mettre son excellente position dans les sondages sur le compte de son premier mandat : « Notre bilan est très bon et je veux poursuivre la politique menée depuis la réunification de la Normandie, basée sur d’importants investissements et la mise en valeur de ses atouts. »
« Nous avons aussi sorti le ferroviaire du Moyen Âge en reprenant la main sur les trains reliant les villes normandes à Paris, qui étaient totalement délabrés et sont désormais complètement neufs, avec des retards fortement réduits », ajoute David Margueritte. Sur cet argument, la gauche bondit : « Ces investissements ont eu des conséquences terribles pour les habitants, car en contrepartie, ce sont de nombreuses gares, des guichets et même des lignes qui ont été fermés », dénonce Céline Brulin, sénatrice et candidate aux départementales en Seine-Maritime, qui propose ainsi de « rouvrir des lignes de vie ».
Le constat est partagé par la socialiste Mélanie Boulanger, qui souhaite la gratuité des transports régionaux pour les étudiants et demandeurs d’emploi de moins de 26 ans. Des propositions s’inscrivant aussi dans la transition écologique, axe fort de sa liste, avec notamment le projet de « pacte vert pour l’emploi ». Un point qui peut susciter des crispations dans certains territoires normands : dans le nord Cotentin, où le nucléaire représente la grande majorité des emplois, ou en Seine-Maritime, qui subit une forte désindustrialisation. La fermeture de la centrale à charbon du Havre, le 31 mars, avait ainsi été dénoncée par Sébastien Jumel. Ce qui a échaudé les militants écolos, qui quelques jours après ont voté contre la proposition d’alliance du député communiste, dont le programme reste résolument écologiste.
Une alternative au libéralisme
La gauche n’a pas réussi non plus à s’allier pour les départementales, où elle ambitionne pourtant de ravir à la droite la Seine-Maritime et d’obtenir des sièges dans les autres départements, à l’exception de l’Orne, très ancré à droite. En 2015, Hervé Morin y avait récolté 37 % des voix, quelques semaines après avoir qualifié le département rural de « trou du cul du monde ». Et, en six ans, rien n’a été fait pour améliorer le territoire. « La priorité, y compris en termes d’investissements, est donnée aux grandes villes, notamment à la métropole de Rouen, qui voit trop le reste de la Normandie comme un jardin ou une belle plage, estime Franck Guéguéniat. Il faut un meilleur équilibre du territoire, avec des services de proximité, des filières de formation mieux réparties. La liste de Sébastien Jumel, c’est celle des petites et des moyennes communes. » « Nous voulons aussi lutter contre les déserts médicaux en salariant 200 médecins, en bâtissant un plan massif d’investissement des hôpitaux et en accroissant de 50 % nos capacités de formation des i nfirmiers et aides-soignants », abonde Céline Brulin.
Des solutions concrètes pour les habitants que la gauche veut marteler pour montrer qu’une alternative au libéralisme d’Hervé Morin mais aussi au RN est possible. Car Nicolas Bay représente une menace concrète, talonnant Hervé Morin au second tour dans les sondages. « Pourtant, on ne l’a jamais vu sur le terrain, jamais vu défendre les agriculteurs, les ouvriers dans les industries, observe Mélanie Boulanger. Sa campagne est uniquement nationale, désintéressée des sujets locaux. Il faut expliquer aux Normands que le RN ne s’occupera pas d’eux. » Sur cet aspect, point de désaccord.
L'article n'est pas sans intérêt mais sa relation avec le le Stade Malherbe semble plus que lointaine si elle n'en est pas totalement absente. Elle a failli exister en évitant in extremis le rapprochement tout fait entre Rassemblement National et Descente en National. Disons plutôt un billet, sorte de coup de pouce paternel relatant les enjeux très localisés d'un scrutin à venir et qui mériterait un topic plus indiqué, genre "contribution au débat politique" qui existe déjà sur le forum.
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