Landry a écrit:
Je n'ai jamais posé la question, délicate, car il s'est toujours présenté comme laïc et ça me suffisait. Je lui demanderai habilement, mais ça risque d'être un peu déplacé.
Certes, certes, même s'il ne faut de toutes façons pas entendre ce concept de laïcité comme nous l'appréhendons en France. Après, tu as raison, il faut tenir compte de la situation extrême que vit cet homme, alors que nous sommes confortablement installés dans nos intérieurs cossus "d'Occidentaux". Et puis, en période de tension, c'est toujours très délicat d'aborder certains thèmes, parce que des crispations nationales peuvent se poser. La Syrie a souvent eu une géopolitique du ressentiment vis-à-vis de ses voisins, notamment face à l'ancien maître ottoman (avec qui se pose la question cruciale de la maîtrise et de la gestion des eaux de l'Euphrate, en particulier dans le contexte de réchauffement climatique) ou face à Israël. Les Assad ont su jouer à fond là-dessus pour souder les Syriens. L'ingérence au Liban est un sujet également sensible.
L'opposition islamiste n'est pas une nouveauté, puisqu'elle est quasi consubstantielle à ce type de régime. La grande nouveauté était l'apparition d'une rébellion qui contestait le caractère autocratique du régime. Celle-ci ne peut avoir que nos sympathies, et elle existe encore ! La question est de savoir si la Syrie est un pays viable avec toutes ses composantes (y a même des Kurdes là-bas aussi, tiens).