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Forum des supporters du Stade Malherbe Caen
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Répondre en citant le message  MessagePosté: 23 Fév 2011 21:57 
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Moby & Lauren Dunn - Natural Blue


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Tel est mon bon plaisir.


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 23 Fév 2011 22:01 
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Tiens sinon, un truc débile mais qui fait rire les bébés et râler les mamans.

Prenez un peignoir La Camif.

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Un chapeau Nature & Découverte.

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Et quand madame vous hurle dessus "ON MAAAAAAAAAAANGE!!!" alors que vous êtes en train de pondre des titres de matches de foot, vous poussez vos enceintes au taquet, et entrez dans la salle à manger comme ceci:


Je ne sais pas qui - Je ne connais pas le nom du morceau.


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 23 Fév 2011 22:04 
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Localisation: Chez Monique
Soutien aux bébés.

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Alors Baliballon, quelle est votre analyse ?


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 23 Fév 2011 22:08 
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Tel est mon bon plaisir.


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Pour un rendu parfait, n'oubliez pas de vous mouiller les cheveux.

Vous pouvez également vous munir de mitaines de Chez Jeannot Sport (à Lanslevillard, Savoie).

Auquel cas faites très attention! Il est préférable de bien scratcher le supplément moufle sur le support prévu à cet effet.

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OUI

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NON


Sinon y'a ca.

Malherbe - Musique d'entrée des joueurs


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KLF - Tout l'album Chill Out

Tout hein...


M'a dit qu'elle deteste ( :cry: je comprends pas), mais de la à conclure qu'elle connait, non.


J'ai dit tout.

J'adore total.

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 24 Fév 2011 18:37 
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En fait c'etait pour moi ce thème.

Facile, l'Italie est garantie 100% France-free.



Donc Gainsbourg? Connait pas.

Nougaro ? Jamais entendu.

Jacques Brel? Hein ??!!?

J J Lionel? Ah! ca oui ! C'est le ballo del qua qua !!

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1. L'homosexualité
2. Les remerciements
3. Angleterre
4. Peinture et arts plastiques
5. Les vacances
6. N'importe quoi
7. Le meurtre
8. Le boulot
9. Le suicide
10. Dates et années
11. Dire des saloperies de quelqu'un
12. Merlin
13. La neige
14. Onomatopées
15. Les films
16. La folie
17. L'école
18. Le rouge
19. le psychédélisme
20. le web
21. l'alcool
22. Paris
23. Chansons d'amour
24. Petits animaux de compagnie
25. Thanatos
26. Le bleu
27. Instruments ou musiciens
28. La guerre
29. Les animaux
30. Le parapluie
31. Personnalités du sport
32. James Bond
33. Le Froid
34. La loi
35. Les noms de métiers
36. Le boulet
37. Les Oiseaux
38. Le Bal
39. Les Comiques
40. Les logements
41. sympa la chanson mais on comprend rien à ce qu'elle raconte
42. New York
43 : Les chansons chantées par des enfants
44 : Le FOOTBALL !
45 : les p'tits hommes verts
46 : chansons parlant de styles musicaux
47 : chansons juvéniles
48 : l'avarice
49 : le dimanche
50 : les mois de l'année (sauf mai)
51 : la campagne
52 : Marie
53 : les gros
54 : Les prénoms bizarres
55 : L'insoumission
56 : La Bible
57 : Les amis
58 : Les copains
59 : Le sommeil
60 : les boulots de merde
61 : convoiter la femme d'un autre
62 : les baisers
63 & 64 : La violence
65 : Les lacs
66 : La dépendance/L'addiction (sous toutes ses formes)
67 : L'antifascisme
68 : Le refus
69 : Cassos
70 : J'ai fait une connerie
71: Les nains
72: les substances illicites
73 : Le Sexe
74 : Les chanteurs qui n'en sont pas
75 : Les chansons tristes
76 : Fuck
77 : La Télévision
78: Les châtiments corporels
79: L'Adolescence
80 : Le temps qui passe
81 : Les vieux
82 : Souffrance et douleur
83 : les bien-pensants
84 : les prénoms un peu nuls
85 : Fétichisme
86 : Le vélo
87 : De grandes questions existentielles
88 : Les titres à rallonge
89 : Les titres courts (3 caractères maxi)
90 & 91 : l'athéisme / l'irréligion / le blasphème
92 : Les chansons fleuves
93 : Les reprises
94 : Le deuil
95 : La peur / l'angoisse
96 : la police
97 : l'anticapitalisme
98 : la mode
99 : La Normandie
100 : L'argent
101 : La cuisine
102: Les odeurs
1O3: La fin du monde
104 : Les calembours
105 : Frères et soeurs
106 : Chansons où des gamins font des chœurs
107 : Les chansons paillardes/les entrées de joueur
108 : La Haine
109 : Les femmes
110 : La jalousie
111 : Les chansons avec des mecs qui chantent pas
112 : Les putes qui chantent.
113. Amsterdam
114. La montagne
115 : La république
116 : les Villes de France
117: Les monstres.
118: Western (et cow-boy etc)
118: Western (et cow-boy etc)
119 : Yéyé vs original
120 :La solitude
121: New York
122 : Les oiseaux
123 : Les yeux
124 : Les yeux II
125 : Les yeux III
126 :Les super featurings !
127 : La criminalité/les gangsters
128 : les vieux
129 : La bière
130 : Les excrétions corporelles
131 : Sur la route
132: Rien
133: La beauté
134 : C'est bien mais je suis saoulé de l'entendre
135 : Je ne serai jamais saoulé de l'entendre
136 : Les tubes sans lendemain
137 : Les chansons fascisantes
138 : Les nombres
139 : Le pardon
140 : Je préfère presque la reprise à l'original
141 : Fais péter la maille !
142 : Le corps
143 : Les actrices qui chantent des chansons
144 : Chansons très bêtes
145 : Portnawak/Chaos
146 : Le paradis - Les anges
147 : Le paradis - Les anges
148 : L’attente
149 : Rois et reines
150 : Empereurs ou autres têtes couronnées (sauf les rois)
151 : Les musiques d'entrée
152 : Les musiques de pub
153 : Une grosse claque de nostalgie quand j'entends ça
154 : Les comédies musicales
155 : Les métiers 2ème partie
156 : chansons sur/par les fans, sur/par les groupies (pascal obispo est censuré)
157 : Moi j'aime pas, mais ma femme adore, du coup je connais.
158 : Même si je danse peu, j'ai du mal à résister en entendant ça
159 : Le secret
160 : les chapeaux (casquette, couvre-chef ...)
161 : la géographie physique
162 : la Shoah
163 : Les fantômes
164 : les miroirs, le reflet, etc.
165 : la fatigue
166 : Le feu
167 : J'ai pas l'temps !!
168 : les anniversaires
169 : la rupture
170 : les Chinois
171 : la mort
172 : la glandouille
173 : je change de style et fallait oser
174: la prison
175 : je me suis fait larguer/je largue
176 : les yeux
177 : Les chefs d'Etat
178 : la géopolitique
179 : le suicide
180 : les médicaments
181 : Les groupes caennais
182 : les friandises
183 : les enfants sont nuls
184 : Le personnel de maison
185 : La clope
186 : La protestation populaire
187 : L'anarchie
188 : La célébration (ou pas) du capitalisme et de la consommation
189 : Le grand frisson
190 : Le grand frisson (BIS)
191 : Des objets
192 : La nostalgie
193 : Nique la France
194: Les voitures.
195 : Le chanteur / groupe que personne ne connait et que moi je trouve que c'est le plus grand du monde
196 : Duos improbables
197 : les Mégapoles
198 : Le courrier
199 : Les langues qu'on connaît pas et nationalités pas courantes
200 : La vérité
201 : Le weekend
202 : Ma meuf elle aime pas mais moi je la bassine avec


203 : La noyade


Mikado - Naufrage en hiver

Chuis sur que Magenta et Xavi ont priapé dessus.

Superstars improbables dans le japon pré-Akagien.

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Wampas - je me suis noyé


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Daïtro - Se noyer, s'oublier, regarder partir



Citation:
Se noyer, s'oublier, détacher, découvrir, regarder partir.
S'aborder, s'acharner, lutter, se souvenir, saborder le navire.

Tu es de ceux qu'on admire pour leur grâce du matin.
Épargnée du pire pour une journée sans fin.

Tu es de ceux qu'on envie pour leurs sourires lointains,
A faire sombrer un bateau ivre de chagrin
Et remonter les noyés aux marins.

Que sommes-nous dans cette tempête?
Tout juste bon à se noyer, s'oublier, détacher, découvrir, regarder partir.


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Messages: 19629
Localisation: En Papabloguie
Evidemment, la noyade dans la piscine.


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Messages: 58249
Localisation: La Forêt-Fouesnant, Mecque des navigateurs.
Même genre, même auteur ... mais Birkin :
Babe alone in Babylone
http://www.youtube.com/watch?v=-kZosXLkvVo


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Messages: 30611
Localisation: DTC
Crazy Town - Drowning

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Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.


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Messages: 14282
Localisation: Bordeaux
British Sea Power - Fear Of Drowning


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Localisation: MontP
Style Council - Down the Seine

Noir comme la nuit
Oui, noir comme mon ame
Noir comme les eaux
Dans lesquels je sombre



(A consommer avec un petit Maupassant)
J'aime la nuit avec passion. Je l'aime comme on aime son pays ou sa maîtresse, d'un amour instinctif, profond, invincible. Je l'aime avec tous mes sens, avec mes yeux qui la voient, avec mon odorat qui la respire, avec mes oreilles qui en écoutent le silence, avec toute ma chair que les ténèbres caressent. Les alouettes chantent dans le soleil, dans l'air bleu, dans l'air chaud, dans l'air léger des matinées claires. Le hibou fuit dans la nuit, tache noire qui passe à travers l'espace noir, et, réjoui, grisé par la noire immensité, il pousse son cri vibrant et sinistre.

Le jour me fatigue et m'ennuie. Il est brutal et bruyant. Je me lève avec peine, je m'habille avec lassitude, je sors avec regret, et chaque pas, chaque mouvement, chaque geste, chaque parole, chaque pensée me fatigue comme si je soulevais un écrasant fardeau.

Mais quand le soleil baisse, une joie confuse, une joie de tout mon corps m'envahit. Je m'éveille, je m'anime. A mesure que l'ombre grandit, je me sens tout autre, plus jeune, plus fort, plus alerte, plus heureux. Je la regarde s'épaissir, la grande ombre douce tombée du ciel : elle noie la ville, comme une onde insaisissable et impénétrable, elle cache, efface, détruit les couleurs, les formes, étreint les maisons, les êtres, les monuments de son imperceptible toucher.

Alors j'ai envie de crier de plaisir comme les chouettes, de courir sur les toits comme les chats; et un impétueux, un invincible désir d'aimer s'allume dans mes veines.

Je vais, je marche, tantôt dans les faubourgs assombris, tantôt dans les bois voisins de Paris, où j'entends rôder mes soeurs les bêtes et mes frères les braconniers.

Ce qu'on aime avec violence finit toujours par vous tuer. Mais comment expliquer ce qui m'arrive ? Comment même faire comprendre que je puisse le raconter? Je ne sais pas, je ne sais plus, je sais seulement que cela est. -- Voilà.

Donc hier -- était-ce hier ? -- oui, sans doute, à moins que ce soit auparavant, un autre jour, un autre mois, une autre année -- je ne sais pas. Ce doit être hier pourtant, puisque le jour ne s'est plus levé, puisque le soleil n'a pas reparu. Mais depuis quand la nuit dure-t-elle ? Depuis quand ?... Qui le dira ? Qui le saura jamais ?

Donc hier, je sortis comme je fais tous les soirs, après mon dîner. Il faisait très beau, très doux, très chaud. En descendant vers les boulevards, je regardais au-dessus de ma tête le fleuve noir et plein d'étoiles découpé dans le ciel par les toits de la rue qui tournait et faisait onduler comme une vraie rivière ce ruisseau roulant des astres.

Tout était clair dans l'air léger, depuis les planètes jusqu'aux becs de gaz. Tant de feux brillaient là-haut et dans la ville que les ténèbres en semblaient lumineuses. Les nuits luisantes sont plus joyeuses que les grands jours de soleil.

Sur le boulevard, les cafés flamboyaient ; on riait, on passait, on buvait. J'entrai au théâtre, quelques instants, dans quel théâtre, je ne sais plus. Il y faisait si clair que cela m'attrista et je ressortis le coeur un peu assombri par ce choc de lumière brutale sur les ors du balcon, par le scintillement factice du lustre énorme de cristal, par la barrière de feu de la rampe, par la mélancolie de cette clarté fausse et crue. Je gagnai les Champs-Élysées où les cafés-concerts semblaient des foyers d'incendie dans les feuillages. Les marronniers frottés de lumière jaune avaient l'air peints, un air d'arbres phosphorescents. Et les globes électriques, pareils à des lunes éclatantes et pâles, à des oeufs de lune tombés du ciel, à des perles monstrueuses, vivantes, faisaient pâlir sous leur clarté nacrée, mystérieuse et royale les filets de gaz, de vilain gaz sale, et les guirlandes de verres de couleur.

Je m'arrêtai sous l'Arc de Triomphe pour regarder l'avenue, la longue et admirable avenue étoilée, allant vers Paris entre deux lignes de feux, et les astres! Les astres, là-haut, les astres inconnus jetés au hasard dans l'immensité où ils dessinent ces figures bizarres, qui font tant rêver, qui font tant songer.

J'entrai dans le Bois de Boulogne et j'y restai longtemps, longtemps. Un frisson singulier m'avait saisi, une émotion imprévue et puissante, une exaltation de ma pensée qui touchait à la folie.

Je marchai longtemps, longtemps. Puis je revins.

Quelle heure était-il quand je repassais sous l'Arc de Triomphe? Je ne sais pas. La ville s'endormait, et des nuages, de gros nuages noirs s'étendaient lentement sur le ciel.

Pour la première fois je sentis qu'il allait arriver quelque chose d'étrange, de nouveau. Il me sembla qu'il faisait froid, que l'air s'épaississait, que la nuit, ma nuit bien-aimée, devenait lourde sur mon coeur. L'avenue était déserte maintenant. Seuls, deux sergents de ville se promenaient auprès de la station des fiacres, et sur la chaussée à peine éclairée par les becs de gaz qui paraissaient mourants, une file de voitures de légumes allait aux Halles. Elles allaient lentement, chargées de carottes, de navets et de choux. Les conducteurs dormaient, invisibles, les chevaux marchaient d'un pas égal, suivant la voiture précédente, sans bruit, sur le pavé de bois. Devant chaque lumière du trottoir, les carottes s'éclairaient en rouge, les navets s'éclairaient en blanc, les choux s'éclairaient en vert; et elles passaient l'une derrière l'autre, ces voitures rouges, d'un rouge de feu, blanches d'un blanc d'argent, vertes d'un vert d'émeraude. Je les suivis, puis je tournai par la rue Royale et revins sur les boulevards. Plus personne, plus de cafés éclairés, quelques attardés seulement qui se hâtaient. Je n'avais jamais vu Paris aussi mort, aussi désert. Je tirai ma montre. Il était deux heures.

Une force me poussait, un besoin de marcher. J'allai donc jusqu'à la Bastille. Là je m'aperçus que je n'avais jamais vu une nuit si sombre, car je ne distinguais pas même la colonne de Juillet, dont le Génie d'or était perdu dans l'impénétrable obscurité. Une voûte de nuages, épaisse comme l'immensité avait noyé les étoiles, et semblait s'abaisser sur la terre pour l'anéantir.

Je revins. Il n'y avait plus personne autour de moi. Place du Château-d'Eau, pourtant, un ivrogne faillit me heurter, puis il disparut. J'entendis quelque temps son pas inégal et sonore. J'allais. A la hauteur du faubourg Montmartre un fiacre passa, descendant vers la Seine. Je l'appelai. Le cocher ne répondit pas. Une femme rôdait près de la rue Drouot : " Monsieur, écoutez donc. " Je hâtai le pas pour éviter sa main tendue. Puis plus rien. Devant le Vaudeville un chiffonnier fouillait le ruisseau. Sa petite lanterne flottait au ras du sol. Je lui demandai : " Quelle heure est-il, mon brave? "

Il grogna : " Est-ce que je sais. J'ai pas de montre. "

Alors je m'aperçus tout à coup que les becs de gaz étaient éteints. Je sais qu'on les supprime de bonne heure, avant le jour, en cette saison, par économie; mais le jour était encore loin, si loin de paraître.

" Allons aux Halles, pensai-je, là au moins je trouverai de la vie. "

Je me mis en route, mais je n'y voyais pas même pour me conduire. J'avançais lentement, comme on fait dans un bois, reconnaissant les rues en les comptant.

Devant le Crédit Lyonnais, un chien grogna. Je tournai par la rue de Grammont, je me perdis; j'errai, puis je reconnus la Bourse aux grilles de fer qui l'entourent. Paris entier dormait, d'un sommeil profond, effrayant. Au loin pourtant un fiacre roulait, un seul fiacre, celui peut-être qui avait passé devant moi tout à l'heure. Je cherchais à le joindre, allant vers le bruit de ses roues, à travers les rues solitaires et noires, noires, noires comme la mort.

Je me perdis encore. Où étais-je ? Quelle folie d'éteindre si tôt le gaz ! Pas un passant, pas un attardé, pas un rôdeur, pas un miaulement de chat amoureux. Rien.

Où donc étaient les sergents de ville ? Je me dis : " Je vais crier, ils viendront. " Je criai. Personne ne me répondit.

J'appelai plus fort. Ma voix s'envola, sans écho, faible, étouffée, écrasée par la nuit, par cette nuit impénétrable.

Je hurlai : " Au secours ! au secours ! au secours ! "

Mon appel désespéré resta sans réponse. Quelle heure était-il donc ? Je tirai ma montre, mais je n'avais point d'allumettes. J'écoutai le tic-tac léger de la petite mécanique avec une joie inconnue et bizarre. Elle semblait vivre. J'étais moins seul. Quel mystère ! Je me remis en marche comme un aveugle, en tâtant les murs de ma canne, et je levais à tout moment les yeux vers le ciel, espérant que le jour allait enfin paraître ; mais l'espace était noir, tout noir, plus profondément noir que la ville.

Quelle heure pouvait-il être ? Je marchais, me semblait-il, depuis un temps infini, car mes jambes fléchissaient sous moi, ma poitrine haletait, et je souffrais de la faim horriblement. Je me décidai à sonner à la première porte cochère. Je tirai le bouton de cuivre, et le timbre tinta dans la maison sonore; il tinta étrangement comme si ce bruit vibrant eût été seul dans cette maison.

J'attendis, on ne répondit pas, on n'ouvrit point la porte. Je sonnai de nouveau ; j'attendis encore, - rien !

J'eus peur ! je courus à la demeure suivante, et vingt fois de suite je fis résonner la sonnerie dans le couloir obscur où devait dormir le concierge. Mais il ne s'éveilla pas - et j'allai plus loin, tirant de toutes mes forces les anneaux ou les boutons, heurtant de mes pieds, de ma canne et de mes mais les portes obstinément closes.

Et tout à coup, je m'aperçus que j'arrivais aux Halles. Les Halles étaient désertes, sans un bruit, sans un mouvement, sans une voiture, sans un homme, sans une botte de légumes ou de fleurs. - Elles étaient vides, immobiles, abandonnées, mortes!

Une épouvante me saisit - horrible. Que se passait-il ? Oh ! mon Dieu ! que se passait-il ?

Je repartis. Mais l'heure ? l'heure ? qui me dirait l'heure ? Aucune horloge ne sonnait dans les clochers ou dans les monuments. Je pensai : " Je vais ouvrir le verre de ma montre et tâter l'aiguille avec mes doigts. " Je tirai ma montre... elle ne battait plus... elle était arrêtée. Plus rien, plus rien, plus un frisson dans la ville, pas une lueur, pas un frôlement de son dans l'air. Rien ! plus rien ! plus même le roulement lointain du fiacre - plus rien !

J'étais aux quais, et une fraîcheur glaciale montait de la rivière.

La Seine coulait-elle encore ?

Je voulus savoir, je trouvai l'escalier, je descendis... Je n'entendais pas le courant bouillonner sous les arches du pont... Des marches encore... puis du sable... de la vase... puis de l'eau... j'y trempai mon bras... elle coulait... elle coulait... froide... froide... froide... presque gelée... presque tarie... presque morte.

Et je sentais bien que je n'aurais plus jamais la force de remonter... et que j'allais mourir là... moi aussi, de faim -- de fatigue -- et de froid.

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