Molko a écrit:
Bah c'est ça qui est rigolo; gueuler que les politiques sont tous très très méchants mais avoir autre chose à foutre quand il s'agit de les choisir. C'est un droit, certes, mais comment critiquer le choix si tu ne veux pas y participer.
Mais la bonne nouvelle, c'est qu'avec toutes les personnes qui s'intéressent maintenant aux politiques publiques des zones rurales et suffisamment investies pour aller donner de la voix sur des barrages, c'est qu'on va avoir pléthore de candidats aux municipales dans les petites communes. Fini les bleds sans listes !
Je pense que la plupart des gens font la différence entre politique (de grande collectivité ou au niveau nationale) et petits élus locaux.
Dans les petits villages, être Maire c'est presque un sacerdoce.
Pour être maire dans ces villages, il faut être retraité, être un peu maso et aimer se faire des nœuds au cerveau.
Le discours sur le 36000 communes trop nombreuses à l'oeuvre depuis une trentaine d'année et les politiques contraignantes (et incitatives) au regroupement ont portées leur fruits.
D'ailleurs, j'en fais les frais puisque la communauté de communes où je bosse fusionne avec une plus grosse en 2019.
Pour ma part, je m'en fous que le nid de poule dans ma rue soit réparé par une commune nouvelle ou ma commune ou que les permis de construire soient instruits dans une autre commune.
Sérieusement, quand allez vous en mairie? 1 fois par an? Est-ce qu'il y a besoin de ce service local pour donner l'impression de service public? Pour moi non.
Ce qui fait vivre une commune ce sont ses commerces, ses associations (là ok, il faut être vigilent sur les subventions attribués par la grosse interco) et la présence d'entreprises à proximité
Les listes électorales dans les petites communes (quand il en a 2) tournent en caricaturant (à peine) autour d'un sujet peu intéressant/structurant (la construction d'une salle des fêtes, des antagonismes familiaux ou de voisinage entre les deux listes...).
D'une manière générale, les questions d'aménagement sont maintenant déterminées par le SCOT puis surtout par un PLU intercommunal (zone d'activité, extension de zone d'habitation...). Et c'est très bien!
Un bémol : la concentration des pouvoir dans la ville centre (quand il y en a une) qui devrait être revue pour plus d'équité.
Autre bémol : dans les grandes agglo, les différents services discutent/travaillent peu ensemble. Tout devient politique parce qu'il y a une vraie opposition et que la place d'élu devient intéressante (financier + pouvoir de notable).
Pour revenir au sujet : les gens se désintéressent de la vie politique parce qu'ils n'ont pas l'impression que leur vote change quoique ce soit. C'est en parti vrai.
Ils savent très bien que le type en haut n'est pas décisionnaire, mais que c'est actuellement le marché, l'Europe (finalement l'élection la plus importante). Il a peu de marge de manœuvre sur son budget et que les lobbys/grandes entreprises sont les décideurs.
Le fait de voter pour un type et lui donner un chèque en blanc pendant 5 ans, sans contre-pouvoir, ça concoure également au sentiment d'impuissance du vote.
Je suis content que des invisibles sortent avec un gilet pour faire de la politique (même s'il ne s'en rendent pas compte).
C'est certainement maladroit souvent, les raisons de leur colère ne sont peut être pas les bonnes, ou bien peut être qu'ils ne situent pas l'origine de leur misère/indignation, mais ils s'expriment.
C'est toujours ça, puisque ça permet la discussion.
Et bim! angussage en direct!