Des nouvelles de la Loppsi avec l'adoption de plusieurs articles interessants:
L'article 2 sur l'incriminalisation de l'usurpation frauduleuse d'identité.
Citation:
Dans le cadre du chapitre sur la lutte contre la cybercriminalité, les députés ont adopté l'article 2 sur l'incriminalisation de l'usurpation frauduleuse d'identité. Mais cet article légèrement remanié par amendement pénalise en réalité le simple "usage" de l'identité d'un tiers, "ou de données de toute nature permettant de l'identifier", en vue de "troubler sa tranquilité". Une formulation très vague qui peut viser aussi bien l'usage du nom, du pseudo, de photos, de vidéos ou même de l'adresse IP d'un tiers. De plus, quand la tranquilité de la personne concernée est-elle troublée ? Le gouvernement et la majorité ont repoussé tous les amendements permettant de ramener l'article vers la lutte contre la simple usurpation frauduleuse d'identité.
"On en train d'introduire un délit politique, on pourra attaquer n'importe quel journaliste ou humoriste qui publie des informations ou des photos sur un homme politique", analysait avec gravité Martine Billard. Le gouvernement a insisté sur le fait que l'article 2 visait uniquement les cas où la personne se faisait passer pour autrui, mais sa rédaction n'est pas aussi claire, loin s'en faut.
L'article 3 fait de l'usage d'Internet une circonstance aggravante pour tous types de délits de contrefaçon.
L'article 4 impose le blocage des sites Internet pédopornographiques sur demande de l'administration, mais avec accord du juge.
Citation:
"Rien ne justifie qu'on cherche à conserver la liberté de l'internaute" en matière de lutte contre la pédopornographique, a défendu la députée UMP Chantal Brunel. Cela justifiait-t-il pour autant de ne pas conserver les droits des internautes, qui sont aussi et avant tout des citoyens ?
Patrick Bloche (PS) a rappelé à cet effet l'avis du Conseil constitutionnel qui impose le recours à l'autorité judiciaire avant toute mesure de filtrage. Sans effet. "Je suis choqué qu'on en appelle au Conseil constitutionnel pour des sites pédopornographiques", a renchéri Madame Brunel, farouchement favorable à un filtrage incontrôlé. Mercredi soir, elle expliquait aussi qu'il fallait bloquer les sites qui permettent potentiellement à des millions de français possesseurs de webcams d'exhiber leur sexualité sado-maso sur le net. Mais son amendement allant dans ce sens a été rejeté par la majorité, le gouvernement trouvant qu'il allait "trop loin".
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« Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons. »Влади́мир Ильи́ч Улья́нов
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