Voilà un manifeste sonore fort intéressant, qui remet en cause quelques acquis esthétiques et culturels. Principe que ne renierait pas
le Velvet du Lou Reed en question. Mais qui trouve sa source chez les futuristes italiens du début 20e. D'ailleurs wikipédia explique le concept avec pertinence et concision.
wiki a écrit:
La musique bruitiste, ou noise music en anglais, est une vaste appellation pouvant regrouper plusieurs genres musicaux, relevant de plusieurs grandes familles musicales : l'électroacoustique, la musique improvisée, le jazz, la musique industrielle et le rock. Elle se caractérise par l'assemblage de sons communément perçus comme désagréables ou douloureux, et prend à contre-pied les plus communes définitions de la musique, fondées sur sa dimension esthétique, pour s'intéresser à d'autres aspects de l'œuvre musicale : sa structure, son sens, son effet sur l'auditeur, ou les différentes caractéristiques du son.
Le bruitisme est apparu au début du XXe siècle, dans le cadre du mouvement futuriste italien : le 9 mars 1913, le peintre et compositeur Luigi Russolo publie le manifeste L'Arte dei Rumori (L'Art des Bruits), qui pose les bases conceptuelles du bruitisme : selon lui, la Révolution industrielle aurait accru la capacité de l'homme à apprécier des sons complexes. C'est une révolution conceptuelle importante pour la musique contemporaine : on peut y voir les prémisses d'une pensée fonctionnelle où l’œuvre musicale semble moins vouée à créer des liens structurels inédits (in-ouïs) que destinée à "fonctionner" pour chaque individu. L’essence du musical réside alors moins dans ce qui est perçu que dans ce qui est fait de ce perçu. D'ailleurs on notera qu’à la même époque, dans le domaine de la peinture les futuristes suprématistes (Malevitch, Rodchenko…) furent à l’origine d’un nouveau formalisme, constructiviste, première manifestation de la peinture abstraite où la substance dégage la fonction de l’art.