L'interview complète de notre présidentAvant une réunion avec les actionnaires prévue le 19 mars, le président du SM Caen Jean-François Fortin affirme sa volonté de poursuivre sa mission la saison prochaine. Il dresse les perspectives et évoque la préparation de l’avenir.
Entre la qualification pour la demi-finale de Coupe de France contre Lyon le jeudi et le succès contre Strasbourg le dimanche, la saison de Caen a-t-elle basculé la semaine dernière ?
On ne va pas vendre la peau de l’ours, mais c’est vrai que la victoire contre Strasbourg rend plus vraisemblable le maintien du club en L1. Pour la Coupe, on n’avait pas l’habitude de ça. Il y a beaucoup de circonstances qui font que ça sourit une année plus que l’autre. C’est le PSG chez nous, c’est bien pour la fête, mais d’un autre côté on aurait pu avoir un peu plus de chance contre une équipe plus faible… Maintenant, on peut aller au Stade de France, il suffit de battre le PSG !
Pour aborder ce match au mieux, l’idéal serait d’assurer le maintien juste avant, lors de la réception de Toulouse le 14 avril par exemple ?
J’ai fait ce constat, je pense que les joueurs et le staff l’ont fait de la même manière. Cela peut être un élément de motivation supplémentaire d’ici là.
Caen a inscrit plus de 40 % de ses buts dans le dernier quart d’heure des matches…
Cela démontre, malgré certaines réflexions que j’ai pu entendre par exemple sur la préparation physique, que les joueurs ont des ressources pour bien terminer. On l’a vu dimanche, trois jours après Lyon. Oui, il y a eu pas mal de blessures, des suspensions, mais je vois aussi que certains joueurs sortis du banc, comme Diomandé ou Genevois, assument globalement très bien. Il y a aussi l’évolution de Peeters.
La notion de groupe a repris du sens cette saison ?
C’est primordial pour un club comme Caen, vu nos moyens. Sinon, tu ne peux pas lutter. C’est peut-être aussi cette détermination qui fait la différence, par rapport à certains moments difficiles vécus ici par le passé. C’est avec cette idée-là qu’il faut poursuivre.
Après l’affaire du « putsch » supposé de certains actionnaires, vous avez reçu beaucoup de soutiens, y compris de partenaires du club. C’est un signal qui compte dans votre esprit, pour l’avenir ?
La seule chose qui m’importe, c’est l’intérêt du Stade Malherbe, et son intérêt c’est qu’on arrête les polémiques ici ou là. S’il y en a eu, c’est que des discussions ont sûrement eu lieu à droite et à gauche, et tout ça est monté en température. Au moins deux personnes du conseil m’ont téléphoné pour m’assurer qu’il n’était pas question de tenter un « putsch », comme cela a été dit. Si c’est comme ça, on peut se demander pourquoi tous ces bruits sont partis, mais arrêtons là. Que le Stade Malherbe puisse goûter le plaisir de cette saison qui pour l’instant se déroule plutôt bien, et continue dans la sérénité à préparer les années futures.
Un conseil de surveillance arrive bientôt…
Oui, le 19. On parlera, entre nous. Je ne suis pas président du Stade Malherbe pour faire la première page des journaux. On a fait un projet qui n’est pas tout à fait terminé. Il y a encore des investissements à réaliser en termes de structures et sur le groupe de joueurs qu’on veut bâtir. Il faut que le club continue à grandir.
Votre volonté est de rester président la saison prochaine ?
Dans la mesure où on m’en donne la possibilité, oui.
La situation sportive vous incite-t-elle à avancer sur la préparation de la saison prochaine ?
Plus on se rapproche de la certitude d’être en L1, plus on peut commencer à travailler. Les saisons les plus pénibles sont celles où on ne sait pas jusqu’au bout si on sera en L1 ou en L2… Les prolongations de contrat, le recrutement, le staff, c’est d’abord de la responsabilité du président. Il y a eu quelques discussions avec certains, mais il ne peut y avoir aucune finalité, dans un sens ou dans un autre, avant d’avoir l’assurance d’être en poste pour engager cette responsabilité. On va déjà attendre la réunion du 19 mars. L’important, c’est qu’à ce moment-là des décisions soient prises, car il y a un gros dossier à avancer, sans perdre de temps.
Il se dit que vous seriez favorable à prolonger votre entraîneur Patrice Garande jusqu’en 2020…
Je n’ai pas discuté de ça pour l’instant avec Patrice, ni dans un sens ni dans l’autre. Il arrive en fin de contrat, n’est pas le seul dans ce cas, donc c’est le genre de discussions que moi ou un autre devra entreprendre après le 19. Cela dépend de nous, de lui aussi. En fin de saison dernière, ça a été compliqué, et je ne regrette pas de lui avoir permis de poursuivre. J’avais conscience de la fragilité de la chose au démarrage. En tout cas, ceux qui le fustigeaient avant sont moins virulents aujourd’hui.