Inscription: 26 Juin 2010 21:32 Messages: 30542 Localisation: DTC
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Témoignage. Gérard Baglin, impliqué depuis trois saisons dans le domaine de la préparation mentale au SM Caen, se confie pour la première fois sur cette expérience.
Dans l’explication des mécaniques de la difficile saison vécue par le SM Caen, il a beaucoup été question d’insuffisances mentales supposées. Gérard Baglin, conseiller en communication et management des hommes que Patrice Garande avait introduit au sein du staff à partir de décembre 2014, raconte de quelle manière son travail a pu aider l’équipe à s’épanouir durant deux ans, puis les freins qu’il a rencontrés cette saison.
Sa collaboration avec Malherbe :
« J’ai travaillé pendant 4 ans avec Patrice Garande, d’abord sur de l’accompagnement individuel. L’aspect psychologique reste un sujet assez difficile à aborder dans le domaine du sport collectif. Mon arrivée au sein du club a mis du temps à se concrétiser, d’autant que le contexte était particulier à l’époque (mise en examen du président Fortin).
Au départ, j’ai fait un audit, comme quand je travaille pour une entreprise. Le but était d’identifier auprès des joueurs les freins à la performance. Globalement, mon travail s’articulait autour d’interventions mensuelles en groupe, avec aussi des entretiens individuels obligatoires la saison dernière, plus des séances à la carte selon les désirs de certains. Le mental, ça se travaille aussi. »
Ses idées, sa méthode
« Lors du stage du Touquet (en janvier 2015, Malherbe était dernier de L1, puis s’était maintenu au prix d’un incroyable parcours retour), il y a eu beaucoup de discussions, de non-dits exprimés. Patrice a dû encaisser les critiques, puis l’équipe a su regarder son fonctionnement, retrouver de la cohésion en se parlant. Ce n’est pas moi qui a la solution : l’équipe la détient à l’intérieur.
Quand les joueurs arrivent à exprimer leurs ressentis et partager leurs émotions, la connexion se fait plus facilement sur le terrain. Et quand tous les joueurs convergent vers un objectif commun, l’équipe devient forte. C’est compliqué pour un footballeur de mettre son ego de côté. Pour ceux qui ont joué et sont devenus entraîneur ou dirigeant aussi. En ce sens, la démarche de Patrice, qui a souhaité faire appel à moi, a été courageuse. »
Les difficultés de la saison
« La dynamique très positive née en janvier 2015 s’est prolongée la saison dernière. Cette saison, cela a été plus compliqué. Le départ d’Andy Delort a changé le style de l’équipe, cela a été difficile à digérer. Lors de toutes mes rencontres avec les joueurs, le ressenti plus ou moins inconscient sur le manque de confiance dans l’équipe revenait à chaque fois. Et au-delà de ça, moins les résultats étaient bons, plus cela se crispait autour.
À un moment, j’ai dit à Patrice que je souhaitais arrêter. Je suis revenu vers le président, en lui disant que la performance de l’équipe était le reflet de la cohésion entre toutes les structures du club. Qu’un travail était souhaitable sur la structure globale, pas seulement sur l’équipe, pour que toutes les forces convergent. On avait avancé vers cette idée, puis Denis Troch a été nommé par la direction générale début mai. »
Des regrets ?
« Quand tu ne te sens pas totalement intégré dans un système, tu ne peux pas te sentir tout à fait à l’aise. Une intervention extérieure doit être acceptée par l’ensemble des acteurs pour que cela fonctionne.
J’espérais m’attaquer à la question de ce yo-yo perpétuel que connaît Malherbe, pouvoir approfondir. Aujourd’hui, je pense que le club doit arriver à analyser son fonctionnement dans sa globalité. »
_________________ Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.
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