Isaac a écrit:
François de Malherbe a écrit:
Haï, détesté, aimé, idolâtré, rarement consensuel, Jean-Luc Mélenchon s'est prêté à l'exercice de l'interview chez Thinkerview.
C'est mieux pour se faire un avis, en-dehors de petites phrases sortis du contexte. Personnellement, j'ignore encore si je daignerai aller voter aux élections européennes, tant l'enjeu démocratique est dérisoire, mais 2h40 d'entretien peuvent en éclairer certains.
Je trouve au contraire que c'est la possibilité pour ces carriéristes que sont les politiques de se mettre en scène confortablement, sans contradicteur, en essayant de jouer les mecs bien sympas.
Après je vais être honnête, j'ai pas regardé.
J'ai regardé et je suis personnellement plutôt déçu par les questions et le manque d'incisivité de l'interviewer (supposé tel, au demeurant). Mais connais-tu un politique qui puisse se permettre d'affronter des questions sur une telle durée dans un média indépendant ? Tu as des souvenirs ou des exemples de Mitterrand, Rocard, Chirac, Jospin, etc. ?
Après, sur les carrières politiques, je suis d'accord avec toi : le système politique est à vouer aux gémonies ! Les politiques, c'est Nous !!
Mais que faisons nous ? Tudieu ! Nous ne sommes que des enfants gâtés modelés entre les mains des plus éloquents (pour être sympa), ou formatés par le système de pensée dominant (pour être réaliste). Parce que Macron ou Loiseau...bonjour l'éloquence !
A Athènes, ceux qui votaient la guerre étaient également ceux qui allaient combattre (les citoyens-soldats). Aujourd'hui-même, deux soldats français ont été tués pour sauver des otages au Sahel. Il me semble que, d'une manière globale, nous aurions beaucoup moins de morts chez nos soldats si nos politiques ne s'alignaient pas depuis toujours sur celles des Etats-Unis. Car tout est lié. Si nos budgets militaires colossaux étaient tournés davantage vers l'aide aux pays en développement, le monde serait plus sûr et il y aurait aussi moins de prises d'otages (et moins d'attentats ou de migrations).
Alors évidemment, les Grecs anciens avaient des esclaves (notion qui t'est chère), mais aujourd'hui, ce sont nous les esclaves (volontaires, sûrement, quoiqu'il faille relire sempiternellement La Boétie ou Thoreau), par nos compromissions et notre paresse intellectuelle.
Et, pour entrer de plain-pied dans la campagne électorale des Européennes : arrêtons d'abord de dire que "l'Europe, c'est la paix". C'est évidemment un effet de novlangue orwellienne. Comment s'opposer, en effet, à ce mot d'ordre porté par "l'ancienne du GUD Loiseau" ? Retraçons l’itinéraire dont nous sommes les héritiers....
Historiquement, "l'Europe" c'est un rassemblement d'Etats du bloc de l'Ouest pour faire face aux Soviétiques (en témoigne le projet avorté de CED en 1954). De même, aujourd'hui, dans le cadre des traités qui instituent le concurrence libre et non faussée, c'est la guerre économique de tous contre tous avec une monnaie unique ubuesque car non finie (pour prendre l'exemple du dollar : la Californie paye pour l'Alabama ou le Wisconsin, quand l'Allemagne étrangle la Grèce ou le Portugal). Mais l'UE atlantiste revient clairement à la guerre tout court avec la France en figure de proue depuis la décision de Nicolas Sarkozy de réintégrer le commandement intégré de l'OTAN. Des soldats français sont ainsi disposés dans les pays baltes et en Pologne avec des intentions pour le moins belliqueuses à l'égard de la Russie. Que je sache, aucun soldat russe ne se trouve stationné à Tijuana ou à Vancouver...à la frontière pourtant d'un pays qui espionne sans vergogne (même ses soi-disant "amis"), assassine, commet des crimes de guerre (voir les WikiLeaks), torture (à Guantanamo), autorise la peine de mort, les armes à feu, érige une barrière contre le Mexique (décidée dès l'ère Clinton et accélérée en 2006...on est loin de Trump !)
Bon, je retourne à la problématique de l'effondrement, car nous sommes le 10 mai et que c'est la date du dépassement des ressources renouvelables de la planète pour nos modes de vie à nous, les Européens...
Alors, on fait quoi pour éviter la catastrophe ? On continue à admettre notre incompétence politique en la déléguant à des nantis tout en se matant des séries sur Netflix et des matchs de Coupe d'Europe pour un seul plaisir égoïste ?