La pelouse du stade d’Ornano en cure de luminothérapieLes pelouses des stades de Ligue 1 sont sacrées. Le Stade Malherbe de Caen n’échappe pas à la règle. Le club est contraint de la bichonner sous la pression des diffuseurs de matches. Dernière nouveauté en la matière en ce mois de novembre 2018 : la location de machines de luminothérapie.
Pourquoi la pelouse du Stade Michel-d’Ornano est-elle à ce point bichonnée ?
Chauffer la pelouse d’un stade en période de grand froid. À d’Ornano, la scène a pu se répéter ces dernières années. Et faire tousser le citoyen lambda pour des raisons environnementales ou devant le coût financier d’une telle opération. Mais le Stade Malherbe de Caen y est contraint. Annuler une rencontre pour cause de terrain enneigé ou pelouse gelée est quasiment interdit. Les diffuseurs des rencontres de Ligue 1 investissent tellement pour les droits de retransmission que l’excellent état d’une pelouse est devenu une obligation.
Comment la pelouse du stade d’Ornano est-elle constituée depuis l’été 2018 ?
Cet été, la pelouse du stade d’Ornano a été refaite. « Elle est désormais composée de gazon naturel à 95 %, les 5 % restants étant constitués de gazon synthétique », explique Thierry Chevalier, Stadium manager notamment en charge de la pelouse. Ces fibres synthétiques de 20 cm de long ont été injectées en profondeur dans le sol sableux de la pelouse tous les 2 cm2. Cette opération a demandé cinq jours de travail. Résultat : « Les racines du gazon naturel s’enroulent autour de ces fibres synthétiques, reprend Thierry Chevalier. Cela évite l’apparition d’escalopes sur le terrain. » Ces fameux bouts de pelouse que les jardiniers s’efforcent de remettre en place à la mi-temps d’une rencontre lorsque les tacles des joueurs ont été un tantinet appuyés sur un terrain gras.
À quels autres aménagements le Stade Malherbe a-t-il procédé durant l’été ?
« Pour avoir un bon gazon toute l’année, il lui faut de l’air, une température adéquate et de la lumière », insiste le Stadium manager. Pour l’air, une vingtaine de ventilateurs ont été installés cet été dans le stade « pour apporter de l’oxygène à la plante ». Pour la température, un système de chauffage similaire à celui d’une maison chauffée par le plancher a été mis en place par l’entreprise Masselin d’Ifs. « Nous avons passé 43 km de câbles à 30 cm en dessous du niveau de la pelouse », ajoute Thierry Chevalier. Quatre sondes mettent en route ou non ce système en fonction de la température. « L’herbe se développe confortablement quand la température affiche 8 °C », au niveau du sol.
Pourquoi le Stade Malherbe loue-t-il un dispositif de luminothérapie depuis ce mois de novembre 2018 ?
Parce que la lumière est l’autre condition pour que le gazon se développe. Et que, dans l’année, le stade est ainsi fait que certaines parties du terrain sont souvent privées de soleil. « Un des quatre poteaux de corner ne l’a pas vu depuis le mois d’août », illustre Thierry Chevalier. Depuis le mois de novembre, le Stade Malherbe loue un photosynthétiseur (un deuxième devrait arriver bientôt) à l’entreprise Sparfel Normandie, installée près de Dozulé. Cette machine de 12 m sur 6 m, de forme rectangulaire, équipée d’un système de lampes à UV, balaye les parties du terrain très peu exposées à la lumière. Vitesse de croisière : 1 mètre par heure sur les zones les plus fragiles. Ces machines seront désormais utilisées du 15 octobre au 15 mars, 24 h sur 24 h.
Caen - Monaco, samedi 24 novembre 2018, à 20 h, à d’Ornano.