Xavi Jacob a écrit:
C'était comment la soirée ?
Petit CR, sachant que je suis arrivé alors que les Soulmen jouaient encore et parti après la partie "historique" qui a représenté l'essentiel de la soirée. C'était long, mais on ne va pas se plaindre : photos d'époques, témoignages, extraits du bouquin (allègrement pillé sans que son titre et ses auteurs soient cités, ou même qu'une quelconque info relative à sa vente soit donnée).
Les principaux moments forts, donc :
- Denis Brogniart, qui ne sait pas chauffer une salle, nous annonce avec des trémolos l'arrivée imminente "d'un historien, un spécialiste, qui connaît les 100 ans de Malherbe sur le bout des doigts... j'ai nommé le responsable communication du club, Pilou Mokkedel !". Ça commençait bien.
- Pilou était à la fois caution historique et spécialiste ès maillots. Après quelques cafouillages sur l'histoire des couleurs du club (le maillot noir et blanc a été présenté au départ comme "celui de la décennie 13-23", et il s'est embrouillé entre les différentes fusions ayant mené au SMC), il a distillé son sens de la haute couture à chaque nouvelle apparition d'un maillot (en passant, le côté "bon, mettez-nous quand même quelques jolies filles dans des tenues informes, ça plaira aux supporters", c'est assez sidérant sur la place des femmes dans un cub de foot - dixit mon voisin de gauche). Bref, vacciné par l'histoire du logo, il s'est contenté de dire "ah là, c'est pas vraiment Malherbe" si la tenue n'était pas rouge et bleue à rayure, puis "ah là, c'est vraiment Malherbe" quand c'était le cas (le tout ponctué de remarques avisées sur la largeur du rouge par rapport au bleu). Au bout de 7-8 maillots, il a décidé de s'en foutre. Du coup, c'était comique, puisque 80% des maillots dont il a causé n'étaient donc "pas symboliques du club". Merci l'artiste.
- A partir des années 43-53, des témoins directs sont intervenus. Premier d'entre eux, Mercier est annoncé, ça se tourne vers les coulisses...avant de se rendre compte que personne ne se pointe, de meubler, pour finalement annoncer que bon, tant pis. Sauf que nous, dans le public, on voyait que le brave Mercier était assis avec nous et entreprenait de rejoindre la scène tout seul dans le noir.
- pour 53-63 donc, Mercier était là et ils ont causé de Caen-Reims
- pour 63-73, l'impréparation de la soirée atteint des sommets. Un gars est arrivé, présenté comme "Michel Ade" (ou un nom approchant, jamais prononcé distinctement), parlant péniblement (la langue a priori pâteuse), n'ayant rien à raconter...et au bout de quelques minutes on comprend que le type n'a joué qu'en junior, sauf "quelques matches en première". Ça traîne en longueur, et on passe à la suite.
- 73-83, sans doute le pus grand moment. La bande des anciens arrive, menée par Bandzo déjà bien émêché, qui avise les ballons et les minibuts sur la scène, tente de mettre un shoot, se casse la figure, se relève, enchaîne par un jongle, et envoie un dernier ballon vers le public. Sur ces entrefaites, Pilou donne d'abord la parole à Théault qui, gêné et poli, précise qu'il est le plus jeune de la bande et qu'il serait logique de laisser la parole aux autres dans un premier temps. Le malaise est dissipé par les acclamations et la standing ovation reçue par Pascal, et les applaudissements nombreux à chacune de ses interventions. L'homme de la soirée, assurément. Un des rares à ne pas ressortir les éléments de langage rabâchés sur le "club familial", etc, mais à nous raconter la conquête du titre des cadets et plusieurs anecdotes. Bref, il fallait être là, et ça nous a fait du bien à tous. La parole arrive ensuite à Guillemont (président des anciens, donc), pour le plus beau tacle à la gorge de la soirée : "(voix ferme) Oui, merci, je précise quand même que ma période c'est 63-73, celle pour laquelle vous avez discuté avec ce monsieur que je ne connais pas". S'ensuivent les discours des joyeux lurons, ça embraye sur les 3e mi-temps : "jamais d'alcool avant le match, par contre après..." "Ouais, et les gonzesses !" hurle Bandzolek derrière. "Ah, ça permet de mieux jouer ? " "Evidemment !". Bandzo confisque ensuite le micro et enchaîne les phrases sans queue ni tête, mais pleines de coeur. On le supplie de chanter ("ça n'était pas prévu" lance Pilou, mouais), il s'empare du micro accompagné par les soulmen et réveille la salle. Grandiose. Fin de sa performance, il ne lâche toujours pas le truc, se met à remercier le public en anglais, dit "je vous aime" avec l'accent. Moment unique.
- 83-93, beaucoup d'émotions aussi, notamment grâce à Rix, à la fois simple, ému et concis, ou encore Paille. Divert est très impliqué, veut rendre des hommages...mais ça n'en finit pas, d'autant qu'il fait deux interventions et que ça dure un peu. Du coup, tout le monde ne parle pas, vu qu'on est sacrément à la bourre. Théault est toujours là en tant que joueur et entraîneur, de nombreux joueurs louent son rôle de formateur.
- 93-03, encore des têtes sympas à revoir. Gallas fait simple mais sincère, on apprend qu'il cherche un club. Les membres du MNK (massés en haut, et qui mettent l'ambiance à bon escient pendant toute la soirée) et beaucoup d'autres le réclament à Malherbe, William rétorque du tac au tac qu'il faut voir ça avec le président ! Milos intervient ensuite, plein de classe et de modestie, on aurait aimé l'entendre plus... Celui qui m'a le plus marqué finalement c'est Gallon. revoir l'ancienne tête de lard de l'équipe ici, très sensible à l'esprit Malherbe, nous confier avec des mots simples que, sans la formation, et surtout sans Théault, il ne serait pas l'homme qu'il est aujourd'hui (on comprend qu'il en a fait, des conneries, et qu'il est reconnaissant à vie de la confiance qui lui a été faite). Qu'il a l'impression de boucler quelque chose en revenant ici. "Pascal Théault, c'est toute ma vie".
- 03-13, pas mal de joueurs de l'époque Remy. On sent les gars contents de se revoir, ils nous racontent leur groupe soudé, plusieurs insistent : ils n'ont jamais retrouvé ça ailleurs. Juste avant, images de la finale de la CDL avec les buts strasbourgeois et le désespoir des joueurs, un peu curieux d'avoir choisi ça mais eux préfèrent en rire, avec Seube hilare mimant à Planté sa parade ratée sur le CF de Devaux. Dommage que les questions tournent parfois en rond, vu que certains joueurs sont moins à l'aise avec le micro, il aurait mieux valu leur laisser raconter quelques anecdotes ! Le MNK demande Costil à Malherbe. El-Arabi parle à son tour, Heurtaux est ovationné...puis la parole est passée à Niang, accueilli avec froideur par le public. Rien que le gros plan sur son look donne envie de lui foutre une paire de claques (enlève ta casquette pour parler, putain !), tant il est l'archétype de ce que les joueurs précédents viennent (involontairement ?) de pointer suite aux questions de pilou sur la "nouvelle génération" : le joueur sans esprit club, individualiste, froid, j'm'en foutiste. Au départ poli "j'ai fait deux saisons ici, j'ai passé de bons moments, surtout la première", puis assez lucide "oui, ici c'est une famille (bien vu, c'était le mot de la soirée), c'est vrai qu'à Milan ça n'a rien à voir, y'a que l'individualité qui compte, il faut se faire sa place", il devient maladroit "je suis parti mais je ne le regrette pas". Applaudissements polis.
J'ai sans doute oublié des trucs, notamment Willemot qu'est passé j'crois.