L'Richos a écrit:
+1 avec Molko
Il n'y a pas de camp, pour moi, désolé FdM. Il y a des situations où il faut faire des choix. Et le choix ne sera pas systématiquement de couper des têtes.
rix, ce ne sont pas les revendications (un peu tout azimut, quand même) des gilets jaunes qui sont critiquables, au contraire pour une grande partie d'entre elle, j'adhère. C'est l'odeur nauséabonde des leaders, des récupérateurs politiques et de la violence sans limite (qui n'est pas l'apanage des gilets jeunes, malheureusement) qui me révulse. C'est le fait qu'une immense majorité de la population, et donc des gj, parce qu'ils ont accepté d'être avides de matériels, ont contribué plus ou moins consciemment à nous amener au bord du gouffre climatique.
J'aime les gens francs, simples, bienveillants. J'aime les intellectuels comme le bon sens paysan.
Ce qui m'énerve un peu, par contre, ce sont les moutons de la consommation pour qui il est indispensable de se payer l'ifoneX et beinsport quitte à ne pas partir en vacances, qui n'ont jamais réagi aux racolages publicitaires insupportables et aux slogans politiques foireux, qui n'ont jamais manifesté leur indignation dans la rue ou ailleurs, qui n'ont jamais pris le temps d'écouter les arguments construits, lus les programmes et même voté, et qui, tout à coup, se rendent compte qu'on n'a fait que les entuber, à les pousser dans une impasse pour mieux les piéger aujourd'hui.
C'est bien de réagir, mais putain, merde, c'est tous les jours qu'on doit réfléchir à ce qu'on nous dit, ce qu'on nous impose, vers où on nous emmène. Tous sont intelligents, pratiquement aucun n'utilise cette faculté dans leurs actes quotidiens.
Ce qui m'énerve un peu, donc, c'est la fainéantise intellectuelle, la colère quand on touche à ses petits droits individuels, mais qu'on n'en a rien à secouer quand on touche aux droits collectifs, aux droits humains, à ce qui égratigne l'égalité des droits, quand on piétine et méprise la bienveillance et le bien vivre ensemble. Et que, pour couronner le tout, on m'achève en me jugeant de bobo, de bien-pensant, de sale intellectuel, du haut de son appartenance à la masse qui s'insurge, alors que moi, putain, ça fait un moment que ce système me gonfle à vouloir me faire toujours plus consommer, à organiser la destruction de notre planète par avidité personnelle du plus grand nombre, ou à paupériser de plus en plus de gens au profit d'une petite minorité. Et alors que je tente modestement chaque jour de faire grossir ma petite pierre au sauvetage de la planète et à l'amélioration des liens entre humains.
Aujourd'hui, j'en suis à comprendre les gilets jaunes (pauvreté, campagnes, ornière, laissés-pour-compte, victimes du mépris), mais à m'insurger du racisme ambiant qui règne dans leurs rangs ; mais plus encore à maudire Macron, les députés et les représentants des patrons, pétris d'arrogance, motivés par des intérêts restreints et oligarchiques, dogmatiques ultra-libéraux, anti-démocrates.
J'arrête là. Rien à foutre si je ne suis pas dans votre camps, quel qu'il soit, c'est juste décevant d'être jugé selon ce point de vue. Si c'est un camp, je suis dans celui de Molko et des bienveillants, et ça me suffit.
Merci d'être dans notre camp