Abidbol a écrit:
Comme il est dit dans le film, 68 ressemble à une gigantesque psychanalyse, et y a sans doute un peu de ça.
Dis moi papa t'as fait quoi dans les années 30-40 ?
Tout a fait, d'ailleurs en France, malgré le passé prestigieux de De Gaulle, il fallait d'abord "tuer le père".
Il n'est pas inintéressant de noter que, d'un point de vue historiographique, cette période correspond à la mise en pièces du mythe "résistantialiste" forgé par De Gaulle à partir de 1945. On a ainsi vu se diffuser en France les bouquins de l'américain Robert Paxton (
La France de Vichy) et de l'Allemand Eberhard Jäckel (
La France dans l'Europe d'Hitler) qui ont pulvérisé la thèse du "double jeu" défendue par les partisans du maréchal Pétain (celui-ci étant censé être le bouclier des Français, là où De Gaulle en était l'épée).
En France, ce sont les travaux de Pascal Ory qui ont fait avancer l'étude sur la Collabaration, tandis qu'au cinéma sont sortis les très polémiques
Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophuls et
Lacombe Lucien de Louis Malle.
Bien sûr, de l'excès "tous résistants" des années 50, on était passé à l'excès "tous collabos" dans les années 70, tout ceci étant remis en perspective par les travaux les plus récents.
Sinon, graham, pour l'héritage de Mai 68, certains le dénoncent mais en sont les 1ers bénéficiaires sans avoir été soixante-huitards ; qui mieux que Nicolas Sarkozy peut aujourd'hui "jouir sans entraves"
Le débat pourrait s'ouvrir, mais je ne m'en sent pas le courage (pour moi, c'est la rentrée demain !) : une chose est certaine, de mon point de vue, sans entrer dans les considérations sur l'héritage de 68, il fallait faire Mai 68 quand on voit ce qu'était "La France du Général" (femmes totalement mineures socialement, chappe de plomb sur les médias, poids insensé de l'armée et de l'Eglise, peine de mort...)