Landry a écrit:
Mais on est quand même bien au coeur du phénomène que je m'évertue à dégager malgré les commentaires pesants qui jettent le bébé avec l'eau du bain, qui desservent la cause que l'on croit défendre, qui font le jeu involontaire du néo-libéralisme qui VEUT cet amalgame très très idiot.
Lorsqu'une profession ne travaille plus, car deux ou trois "actions" suffisent, actions facturées une fortune à des bourgeois, on a besoin de libéralisme économique. Je n'ai jamais pris le taxi en France. Ça vous semble normal ? C'est tellement cher que ça ne m'a jamais semblé être une solution. Et il semble qu'en plus une vaste majorité ait un comportement de petites frappes imbuvables. Oui il y a de l'emploi là. Oui on peut faciliter le déplacement de gens avec des budgets riquiquis. C'est une vraie cause sociale. Le conservatisme qui fait défendre cette caste est bien contre les intérêts des petits.
Non le grand soir ce n'est pas lorsque chacun pourra bosser 1 heure par semaine en facturant un mois de salaire pour chaque "action". C'est totalement ridicule, et c'est pourtant la paresse latente en chacun qui fait croire, ou qui influence dans ce sens. La paresse est l'amie du bourgeois.
Je ne connais aucune idéologie, qui n'ait pas un revers de la médaille.
Tes exemples s'appliquent en effet tous à l'économie libérale (c'est le cadre dans lequel on vit qu'on le veuille ou non).
Le libéralisme appliqué à l'économie = dérégulation, capacité à supprimer facilement des emplois, possibilité d'entrer facilement sur un marché et d'en ressortir...
Le côté intéressant de libéralisme, c'est la créativité pas seulement technologique, mais aussi organisationnelle, en terme de qualité, d'efficacité, d’efficience... Le but étant de favoriser la fidélisation des clients et la différenciation par rapport aux concurrents.
Par ailleurs, dans le monde de l'entreprise, les régulations se font aussi et surtout par les autres entreprises. Par exemple, dans une concurrence oligopolistique, le libéralisme, comme tu l'entends, est une vaste blague. Il y a plusieurs moyens de mettre des barrières à l'entrée pour bloquer un marché. On n'est pas uniquement dans une problématique Etat (lois)/entreprise. Il est à noter qu'une dérégulation implique fatalement une concentration des entreprises : fusion/disparition d'entreprise/ententes.
On peut même voir que les Etats mettent en place des lois anti-trust pour justement faciliter la concurrence.
Le but des entreprises est de faire de l'argent et de se créer à terme un monopole pour imposer ses propres règles et gagner plus d'argent.
Le libéralisme n'implique pas, comme tu le dis, l'égalité. La liberté s'oppose à l'égalité. L'égalité des chances permet dans une certaine mesure la liberté pour la majorité, mais comme tu le sais très bien : l'égalité n'est qu'un concept mou, surtout en période de crise (et pas seulement dans l'éducation).
Pour te donner un exemple, actuellement les banques ne prêtent qu'à ceux qui ont de l'argent. Pour faire simple, les grosses entreprises, qui ont des moyens, peuvent investir dans la recherche, verrouiller des marchés. Les plus petites n'ont pas de visibilité sur leurs carnet de commandes, subissent la concurrence des plus grandes et sont globalement peu créatives.
C'est ça le libéralisme actuellement. La créativité, sauf quelques cas rares, est une affaire de riche.
Donc en gros Uberpop, ça va être ça (si dérégulation): les taxis vont se faire baiser (indemnité toute pourrite), des entreprises vont flairer l'aubaine et vont proposer des concepts uber -> économie d'échelle et prix bas + services liés + normes qualité de service -> concentration -> exploitation d'une main d'oeuvre pas chère à des horaires flexibles. Mais tu seras content : ton trajet sera moins cher et tu auras un service de qualité adapté au prix que tu souhaites.
Le libéralisme économique a cette faculté de toute intégrer et digérer, même les idéologies.
En espérant de ne pas être pris de haut... une fois de plus. (+1 à FdM)