Ouest-France
Caen plonge Lorient dans le doute
Lorient continue sa séance de surplace
En s'inclinant face à Caen (1-3), Le FC Lorient a concédé sa quatrième défaite lors des cinq dernières journées, et a raté une formidable occasion de réintégrer le trio de tête. Logique vu la qualité de la copie rendue hier soir.
AUDARD (5 sur 10). Une première période tranquille au cours de laquelle il n'a eu que quelques ballons aériens à aller cueillir. Plus sollicité par la suite, il a notamment sorti une tête de Gouffran (73'). Abandonné par sa défense sur le premier but caennais, malheureux sur le second, impuissant sur le penalty de Deroin.
BOUTRUCHE (4,5). Il s'est d'abord contenté de défendre. Ce qu'il a plutôt bien fait, même si Florentin lui a échappé une ou deux fois. Très discret en revanche sur le plan offensif.
GENTON. Il s'est tordu le genou durant le premier quart d'heure. Bien que handicapé, il a livré 35 très bonnes premières minutes, avant de se résoudre à sortir. Remplacé à la 36e par
RECORBET (4), qui s'est distingué en plaçant une tête sur la transversale (43') mais qui a encore été hésitant dans ses interventions. L'ancien Auxerrois doute, et cela se sent.
COUE (5). Pour sa première apparition en Ligue 2 cette saison, il a rendu une copie très propre. Rarement pris en défaut par les attaquants caennais, même s'il s'est fait lui aussi piéger par Valéro sur le premier but caennais.
MOREL (4,5). De plus en plus défenseur dans l'âme, il a parfaitement muselé Gouffran. D'un autre côté, son apport offensif a été insuffisant. Son association avec Danic est encore loin d'être au point.
ZIANI (5). Beaucoup plus saignant que lors des dernières sorties lorientaises. Il s'est efforcé de faire jouer ses partenaires, et a donné plusieurs bons ballons qui auraient pu se transformer en buts.
MOULLEC (4,5). Précieux sur coup de pied arrêté et utile dans la récupération, mais incapable d'accélérer et de fluidifier le jeu.
GUEL (4,5). Mais où est passé le Guel du mois de janvier ? Transparent en première période, il a été beaucoup plus actif par la suite, et a provoqué le coup franc amenant l'égalisation de Pédron.
DANIC (4). Éloigné des terrains durant un mois en raison d'une entorse au genou, le gaucher est encore loin de son meilleur niveau. Incapable de déborder faute de jus, il n'a jamais pris le dessus sur Hengbart. Remplacé par
PÉDRON (66'), qui a égalisé sur coup franc dès son premier ballon ! Expulsé par la suite (81’) pour avoir repoussé de la main une tête de Lemaître sur sa ligne.
AUDEL (5). Une grosse débauche d'énergie, mais toujours le même manque de réussite. Parfois maladroit, souvent malchanceux, l'ancien Lillois n'a plus marqué depuis le déplacement à Sète à la mi-janvier.
BOURHANI (4,5). Sevré de munitions, il a tenté de mettre sa technique au service du collectif. Sans grande réussite. Remplacé par
NGUEMA (74'), guère plus heureux.
Stéphane BACRO. Ouest-France du Mardi 7 Mars 2006.
Planté a mis son équipe en confiance
Décisif avant la pause, Vincent Planté a cimenté la base du projet caennais. Mis en confiance, ses partenaires ont étalé un impeccable réalisme en seconde période.
PLANTÉ (7 sur 10). Si le Stade Malherbe est parvenu à la pause sans dégât, son portier n'y fut pas étranger. Il s'est notamment attaché à décourager Audel (20', 43') grâce à des parades détonantes. Sur l'égalisation, il a été trahi par un mur qui s'est désagrégé sur le coup franc de Pédron.
HENGBART (6,5). Danic a rarement eu l'occasion de le prendre en défaut. Le latéral caennais l'a mis dans sa poche et l'a poussé à sortir. Tout était dit.
THIAM (6). Des duels aériens, il en a remporté une palanquée. Impitoyable sur l'homme, dès que le ballon prenait de la hauteur, le Malien a affiché beaucoup d'autorité. Au sol, sa relance est restée plus hasardeuse, mais sans conséquence dommageable.
SORBON (6). Il a commencé par se coltiner Bourhani puis Audel et n'a pas gagné au change. Le jeune central s'est fait bouger. Sa clairvoyance l'a conduit à ne pas prendre de risques superflus. Monté sur un corner, il s'est trouvé à point nommé pour signer le 2e but de son équipe.
SEUBE (6). Auteur d'un sauvetage de la tête déterminant devant Bourhani (10'), il est monté en puissance au fil de la partie, n'hésitant d'ailleurs pas à s'enhardir en 2e période. Difficile à passer, balle au pied.
R. ZUBAR (6,5). Les manoeuvres d'approche des Merlus se sont souvent brisées sur le roc caennais, dont l'envergure en milieu défensif a de quoi impressionner. Dans les airs, il a fait la loi sur un entre-jeu lorientais manquant de taille.
DEROIN (6). En installant leur dispositif en position haute, les Lorientais l'ont forcé à tirer les ficelles de son propre camp. De sorte qu'il a souvent dû d'abord penser à défendre. Plus en vue après la pause, surtout lorsque Lorient dut courir après la marque. Remplacé par
MATIC en fin de match.
GOUFFRAN (5,5). Sa première période est restée quelconque et ce n'est pas son loupé du début de la 2e période, sur un centre en retrait , de Valéro, qui lui a redonné confiance. Mais il ne s'est jamais découragé, manquant d'un cheveu de tromper Audard de la tête (72'), et plaçant quelques contres foudroyants en fin de partie.
FLORENTIN (5). A lui la seule véritable occasion caennaise de la première période, sur une échappée sur son flanc gauche (19'). Ses percussions n'ont pas déstabilisé la défense des Merlus, qui a eu affaire à un nouveau client dès la reprise en la personne de
LEMAITRE (6). L'entrant n'a mis que dix minutes pour se distinguer en ouvrant le score. Et en plaçant une tête provoquant l'expulsion de Pédron.
SAMSON (6). Il a provoqué, sans parvenir d'abord à échapper à la vigilance de la charnière adverse. De plus, Morel l'a repris sur un de ses rares instants de liberté (44'). Mais c'est lui qui a initié le but caennais, Et s'est trouvé dans le coup du deuxième. Un match crescendo à l'image de sa formation.
VALERO (6,5). Ses décrochages et son jeu en pivot ont posé des problèmes à la défense lorientaise. L'ennui, c'est que sa technique irréprochable s'est trop souvent exprimée dos au but. Davantage face au jeu après la pause, il s'est fendu d'un caviar non digéré par Gouffran (47'), puis d'une offrande convertie cette fois par Lemaître. En s'effaçant, il a permis à
TOUDIC d'effectuer ses débuts pros.
Jean-Pascal ARIGASCI. Ouest-France du Mardi 7 Mars 2006
Dumas : « Sur une bonne dynamique »
Christian Gourcuff (Lorient) : « Ce soir, on a tout de suite que l'on n'était pas bien, à fois dans le pressing et dans le jeu. On a perdu notre football face à une équipe solide sur le plan athlétique. La grosse déception est de prendre ce deuxième but assassin. Il va falloir retrouver plus d'humilité et l'esprit collectif. Ce n'est pas encore cuit, mais on n'a pas montré le visage d'une équipe qui peut prétendre à la montée ».
Franck Dumas (Caen) : « On arrive enfin à concrétiser les occasions que l'on se crée à l'extérieur. En ce moment, les gars sont bien dans leur têtes, ils savent qu'ils n'auront rien sans mal. On est sur une bonne dynamique, on est costaud défensivement et on est capable de marquer à tout moment. On réussit à s'appuyer sur l'enthousiasme que l'on a depuis un mois. Maintenant, ces trois points n'auront de la valeur que si on gagne contre Dijon ».
Echos du Moustoir
• Première. Un Zubar peut donc en cacher un autre. Pour la première fois de leur jeune carrière, Ronald et Stéphane Zubar se trouvaient associés dans le groupe pro du Stade Malherbe, hier soir. Le second n'avait disputé qu'un match, à Longuenesse, en 32e de finale de la Coupe de France. Le tandem vise désormais un nouveau challenge : une titularisation commune en L2. Au Moustoir, le cadet (19 ans depuis octobre) était logiquement remplaçant.
• Première (bis). Pascal Garibian n'avait jamais arbitré au Moustoir cette saison, Le directeur de jeu, originaire du Calvados, avait en revanche déjà tenu le sifflet lors d'un précédent match du Stade Malherbe, début décembre à Châteauroux.
• Retour. Julien Toudic et Stéphane Zubar, conviés dans le groupe de seize du Stade Malherbe, connaissent bien la quatre voies reliant Caen à Lorient. Dix jours plus tôt, l'attaquant et le défenseur de la CFA2 évoluaient en championnat sur le terrain de la réserve du FCL. Avec une défaite à la clé (3-2), malgré un but de Toudic. L'autre but avait été l'œuvre de Julien Valero, titularisé hier soir au côté de Stéphane Samson.
• Décrassage. Dès la fin du match, les Caennais ont sacrifié au décrassage. « Compte tenu de notre retour en bus, entre 3 et 4 heures du mat’, justifiait Patrick Parizon, l’entraîneur caennais, cela permettra aux joueurs de bénéficier de la matinée pour dormir. » Une séance allégée est programmée cet après-midi, à 15h30.
• Toulousains. Fabien Audard et Nicolas Seube sont toujours ravis de se croiser sur une terrain. « C’est toujours un de mes meilleurs potes », indique le Caennais à propos du portier lorientais. Leur amitié s’est enracinée au centre de formation du Toulouse FC.
• Gardien. Fred Peteyrens, l'entraîneur des gardiens du Stade Malherbe, se trouvait en pays de connaissance au Moustoir. « J'ai gardé les buts du FC Lorient de 1999 à 2001, se souvenait l’intéressé. J'avais vécu une très belle deuxième saison, avec la montée en L1 à la clé. » En cinq ans, les Merlus ont bien changé : Peteyrens n'a retrouvé aucun joueur de son époque hier. Mais il a croisé Sylvain Ripoll, devenu l'adjoint de Christian Gourcuff.