Molko a écrit:
Le problème qu'Oligone feint d'ignorer, c'est qu'il y a quand même de très fortes probabilités pour que la question a laquelle les suisses ont répondu était plutôt "pour ou contre l'islam ?".
Il suffit de lire les commentaires sur le net pour s'en rendre compte. Mais réduire les questions d'identité à des questions de religion, c'est ridicule, imbécile et sans fondement.
Alors quand on constate que "chez nous", les plus remontés (ceux notamment dont les commentaires sont censurés par le gouvernement cette bande de bien-pensants) se présentent comme des "gaulois", tu rigoles bien.
D'abord, ça dénote une certaine méconnaissance de l'Histoire de notre pays qui s'est construit autour de flux migratoires importants, surtout au Haut-Moyen Âge : les fameuses invasions barbares, jusqu'à Clovis dont l'ascendance Gaulois est assez contestable. Et puis, en Normandie par exemple, les gens croient êtres Vikings ; alors gaulois ou pas ?
Et puis ces prétendus "gaulois" modernes qui fustigent une "religion de l'étranger" au nom de la protection de leurs églises, c'est encore plus drôle ; à priori, sauf si je me trompe, le christianisme n'est pas vraiment d'origine gauloise et constitue donc bel et bien aussi une religion de l'étranger.
Donc baser l'identité sur la religion, ça n'a pas de sens d'autant qu'on dit souvent que la première religion en France est l'athéisme. Auquel cas il faudrait être athée pour être français ce qui est idiot. Et puis Mayotte va devenir un département de la France alors que c'est une "terre" musulmane.
Pareil ; dans le même ordre d'idée selon lequel les gaulois ont des droits dûs à une antériorité", que doivent dire les "descendants" des peuples qui vivaient sur notre territoire avant les gaulois ?
Si on se fonde sur une antériorité d'implantation, les gaulois aussi ne sont pas "chez eux" en France, puisqu'il y a eu d'autres peuples avant eux.
Ce genre d'argument n'est donc plus débile, il est ridicule, en un mot frédériclefebvresque.
Et puis chez ces adeptes du sang, on va aussi trouver d'autres problèmes. Si la nationalité ça s'hérite, alors partant du principe que le fondateur de la dynastie actuellement régnante en Espagne était le petit-fils de Louis XIV donc descendant de Louis XIII, Henri IV, St Louis et Hugues Capet, tous rois de France à ma connaissance, alors la couronne d'Espagne est française. Partant du principe que le fondateur de la dynatsie actuellement régnante en Suède est né à Pau d'un avocat béarnais et de nationalité française jusqu'à 47 ans, alors la couronne suédoise (ha ha ha) est française. Et c'est pareil je crois pour Elisabeth II qui doit quand même (?) descendre de Guillaume né à Falaise.
Donc l'identité, c'est à chercher ailleurs que dans le sang (si on peut au moins de vanter d'une chose avec l'autre, c'est d'avoir un Président dont le père n'est pas né Français et ce n'est pas une mauvaise chose), ailleurs que dans la religion, ailleurs que dans la couleur de peau (une journaliste a écrit aujourd'hui que la plupart des français ont au moins un arrière-grand-père qui ne l'était pas et je connais des Noirs qui peuvent se "vanter" d'avoir plus de quartiers français que bien des blancs).
L'identité est dont à chercher ailleurs.
Mais ses promoteurs sont aussi ceux qui fustigent le communautarisme qu'on nous décrit dans les banlieues. Mais, dans le même temps, ce sont les mêmes qui envisagent cette identité selon un prisme et une logique d'exclusion, ce qui revient à faire dans le communautarisme bleu-blanc-rouge.
Donc les Arabes, les Noirs, les Juifs, les autres pratiquent un commaunautarisme qui serait néfaste mais les "vrais" français pratiqueraient eux un communautarisme sympa, cool, hype, moderne et légitime.
Ce que font les autres c'est pas bien, mais si c'est Moi, c'est normal.
Au fond, c'est peut-être aussi ce genre de paradoxe et de stupidité, l'identité.
C'est beau comme du Molko.