Interview intéressante d'Alex Thomson sur sa collaboration avec Clarisse Crémer. Si je mets juste un lien vers l'article il risque d'être incomplet. Je fais donc un copier-coller et une petite mise en forme. Vendée Globe. Alex Thomson : « Clarisse peut être une excellente skippeuse et une mère fantastique »
Le skipper britannique, dauphin d’Armel Le Cléach' en 2016, a racheté l’ex-Apivia à Banque Populaire pour le confier à Clarisse Crémer. Il se positionne comme son mentor et veut l’aider à performer sur le Vendée Globe 2024. Il s’est confié à Ouest-France. Déjà bien présent sur le sol français depuis plusieurs années, le skipper britannique Alex Thomson (49 ans) a renforcé son lien avec l’Hexagone en rachetant l’ex-Apivia à Banque Populaire pour le confier à Clarisse Crémer. Il veut être un soutien de poids pour elle. Entretien.
Alex Thomson, vous êtes déjà team manager du Canadien Scott Shawyer, vous devenez maintenant propriétaire du bateau de Clarisse Crémer vous voilà donc de retour dans la grande famille de l’Imoca ?
(Rires) En fait, je ne l’ai jamais vraiment quittée. Mon projet avec Scott dure depuis maintenant un an et demi. Nous avons construit le projet en partant d’une page blanche au Canada, même si nous n’avons pas encore participé à notre première course, nous allons participer prochainement à la Bermudes 1000, au départ de Brest. Donc je n’ai pas le sentiment d’avoir quitté le circuit. Et, quand le problème est survenu avec Clarisse, on était justement en train de réfléchir à trouver un skipper pour le prochain Vendée Globe. Et je ne pouvais pas vraiment comprendre ce problème de qualifications, car je pense que le risque était vraiment très mince pour quelqu’un qui démarre maintenant avec un bateau fiable. Et je pensais qu’il était vraiment possible de se qualifier.
Et vous avez contacté Clarisse Crémer ?
Oui, c’est pourquoi je l’ai contactée. Pour savoir si son désir, et son plaisir, étaient toujours de faire le Vendée Globe en 2024. Je l’ai appelée alors, même, et c’est marrant, que je ne lui avais jamais parlé auparavant.
Vous ne la connaissiez pas ?
Non, sur le dernier Vendée Globe, j’ai été un bon spectateur. Et elle avait été impressionnante, pas seulement dans sa façon de naviguer, mais aussi dans sa capacité à communiquer. À être honnête, à sourire, à raconter ce qu’elle vivait, même si je ne parle pas beaucoup le français. Donc j’ai trouvé que ce serait très intéressant de travailler avec elle.
Et pourquoi avoir pris l’initiative de l’appeler ?
Il y a deux raisons à cela : la première, c’est que je n’étais pas très heureux de ce qu’il s’était passé. J’ai pensé que ce n’était pas correct vis-à-vis d’elle. J’étais en position de faire quelque chose pour réparer cela. J’ai eu une longue conversation avec ma femme, qui m’a donné sa position sur ce que c’est d’être une femme et une mère, et ce que cela implique. Je lui ai dit : Peut-être pouvons nous aider Clarisse ? Et elle m’a répondu : Si on peut, on doit le faire. Et je l’ai fait.
C’est donc votre femme qui a décidé ?
Non, mais elle m’a encouragé à le faire. C’était un grand engagement, un grand risque, et vous le savez, mon engagement à moi maintenant, c’est ma famille et mon épouse. Et je ne l’aurais pas fait si elle ne m’avait pas dit que c’était une bonne idée. En fait, c'est en écoutant l'excellente chronique de Loïc alias Bigdudu sur RBG que j'en ai eu l'idée.
Quel est votre véritable rôle auprès de Clarisse Crémer ?
Mon rôle est d’être son mentor. Et de l’aider à porter ce projet ensemble. Et je considère que ces vingt dernières années, nous avons développé un outil pour me manager, et je ne suis pas facile à manager (rires). Et j’ai dit à Clarisse : Maintenant on peut mettre cet outil à ton service. Mon équipe devient ton équipe et on te donnera tous les outils dont tu as besoin, pour être performante et heureuse. Car pour être performante tu dois être heureuse, et être sûre que tout le reste dans ta vie soit parfait. Ce que je veux montrer au monde à travers ce projet, c’est que Clarisse peut-être une excellente skippeuse et une mère fantastique en même temps. C’est une question d’équilibre. À Gosport et sur les océans
Vous êtes en cours d’installation d’une équipe, où allez-vous le faire ? À Gosport, Jersey, Lorient, Saint-Malo ?
Clarisse, vous le savez, n’a pas navigué depuis longtemps, et, pour performer sur un Vendée Globe, vous devez ne faire qu’un avec votre bateau. Vous devez donc faire beaucoup de milles avec votre bateau, dans des conditions de toute sorte. Nous allons donc commencer par une révision du bateau à Gosport (près de Portsmouth) où se trouve notre structure. Mais ensuite, j’imagine que pour la plupart du temps, le bateau sera sur les océans.
Et vous ?
Je suis excité à l’idée d’être un peu sur la mer, sur ce bateau spécialement (l’ex-Apivia), car c’est la référence des quatre dernières années, et, c’est une bonne nouvelle pour nous d’avoir un bateau fiable. D’ailleurs, je ne pouvais pas imaginer démarrer sur un bateau neuf aujourd’hui. C’est la plate-forme idéale pour nous. Mais si j’ai l’intention de naviguer un peu, je n’ai pas l’intention de participer aux courses. Mon projet c’est ma famille, et Clarisse doit être concentrée à 100 % sur ce projet.
Peut-on considérer que ce projet est le premier pas vers un retour sur le circuit pour vous-même ?
Je n’ai jamais dit « jamais » c’est vrai. Mais ce n’est pas quelque chose que j’envisage aujourd’hui, ni quelque chose dont j’ai discuté avec ma femme aujourd’hui. Mais ce qui est important, c’est que je sois toujours dans le coup. Ce projet me tient toujours proche du top niveau et si je devais revenir en 2028, ce serait une étape idéale. Mais ce n’est pas la priorité aujourd’hui. Elle est de travailler pour Clarisse.
Justement à quel niveau la voyez-vous ? Elle peut viser un top 10, un top 5 ?
Son objectif est d’abord d’être au départ, de finir, ensuite on verra à quelle place. Je sais que Clarisse est très humble par rapport à ça. Mais je connais son niveau, sa motivation, et après tout peut arriver. Qui aurait pu penser avant le dernier Vendée Globe, que Yannick Bestaven gagnerait ? Il a fait un travail incroyable et il l’a mérité. J’ai toujours eu de hautes ambitions mais tout doit partir du programme d’entraînement.
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