C'était un truc dégueulasse que tu as posté ? (peu pas visionner l'image, là)
Bon, sinon, je manquais de moëlle pour vous faire quelques retours sur mes lectures de l'été, mais là, je ne résiste plus, d'autant qu'il y a une petite surprise (une grosse pour moi, en fait). Allez.
La reine des pommes, de Chester Himes ; polar noir et burlesque dans Harlem ;

; 281p
Un classique du noir, savoureux, drôle et grinçant où l'on suit les déboires d'une vraie pomme naïve et faisant tous les mauvais choix au milieu de truands et petites frappes profitant de sa crédulité. Vraiment marrant.
L'usine à lapins, de Larry Brown ; polar noir au fin fond du Mississipi ;

(

) ; 480p
Un roman dense et touffu qui part dans direction à travers trois histoires au même endroit, à peu près, mais de personnes que rien ne relie, mais qui, bien sûr, retombe sur ses deux pattes, nous dressant les deux (grandes) oreilles dressées de plaisir (au contraire du sexe d'un des héros, désespérément flasque) grâce à l'immense talent de Larry Brown. Ce bouquin frôle le chef-d'oeuvre. Ce qui me freine : si j'ai absolument adoré, ce bouquin ne plaiera pas à tout le monde, même aux lecteurs chevronnés. Question de goûts, mais ceux qui tentent leur chance et aime ce style vont vraiment s'éclater !
Kahawa, de Donald Westlake ; roman d'aventure de série B très drôle et au souffle long entre Kenya et Ouganda ;

; 622p (trad. de JP Manchette)
Un excellent roman d'aventure au coeur de l'Afrique d'Amin Dada, dictateur sanguinaire d'Ouganda magnifiquement tourné en dérision par Westlake. Si les personnages n'ont pas une profondeur psychologique ahurissante, il y a un sacré souffle dans cette aventure où d'anciens ou actuels mercenaires américains vont aider quelques commerçants et notables du coin à monter le coup du siècle : voler le train de café que l'Ouganda doit livrer à un Brésil en pleine pénurie. Aventure, donc, espionnage, ethnologie... Westlake brasse large pour notre plus grand plaisir.
Texas forever, de James Lee Burke ; western historique entre Louisiane et Texas au moment décisif de la guerre entre les USA et le Mexique ;

(

) ; 237p
C'est une édition d'un vieux roman de Burke qui n'a pas encore imaginé Robichaux, mais qui sait déjà nous immerger dans l'environnement du sud des Etats Unis naissants. Deux détenus d'une terrible prison de Louisiane s'enfuient en tuant un des gardes-chiourme et doivent échapper à la vengence très personnelle des autres gardes (des sortes de freaks cajuns bien crades). Leur fuite les emmène jusqu'au coeur du Texas où les troupes US tentent tant bien que mal à résister aux hordes mexicaines, dont les membres sont velus, le regard torve, inhumains et coiffés d'un sombrero, comme il se doit, puisqu'on se place du point de vue très subjectif des cow-boys américains. C'est violent, sombre et magnifique. On aurait juste aimé que ça dure plus longtemps.
Boulevard, de Bill Gutentag ; du rêve à la très dure réalité de la vie sur Hollywood Boulevard ;

; 336p
Hollywood fait rêver tout jeune qui veut fuir son bled morbide du Nord ou du Centre des Etats-Unis où on le vénère et où il dépasse tout le monde en charisme. Des hordes de belles nanas ou de beaux mecs très jeunes débarquent à la gare d'Hollywood avec des rêves de gloire et de strass plein la tête. Mais inexorablement, ils se retrouvent brutalisés, isolés et coincés par la multitude de macs qui n'attendent que leur arrivée pour augmenter la présence de chair fraîche sur les trottoirs à donner en pâture aux encore plus nombreux clients du sexe, qu'il soit hétéro ou homo. On suit quelques uns de ces destins au moment ou une série de meurtres fait plonger leur univers dans une noirceur encore plus profonde. C'est très réaliste, noir et dur, jamais voyeur, mais franchement très bon.
L'homme qui savait la langue des serpents, d'Andres Krivirak ; conte au réalisme magique dans une Estonie fantasmée à l'époque des chevaliers teutoniques ;

; 421p
Bon, c'est presque de la fantasy philosophico-historique. C'est très bien écrit, même si je trouve un peu facile de tirer à boulet rouge sur le retour à la nature et le ruralisme. IKrivirak a raison, et il en fait une excellente allégorie ici, mais bon, c'est un poil caricatural. Mais la lecture vaut le coup quand même rien que pour le plaisir du dépaysement. Merci à ceux qui l'ont conseillé ici !
Kane 1/3, de Karl Edward Wagner ; fantasy bourrine qui se veut raffinée ;

(

) ; 752 p.
On a affaire ici à une fantasy de type Conan, franchement bien foutue et pas manichéenne pour deux sous (mais alors franchement pas !). Kane est très ancien, a vécu beaucoup de vies et parvient à s'imposer comme indispensable aux monarques décadents des nombreux état en guerre de son monde. Son but : acquérir un maximum de pouvoir et de gloire personnel. Sans limite. Et sans aucune morale. Quitte à menacer l'humanité des pires affres divins ou extra-terrestres. C'est space, bien fait donc, mais ça reste de la littérature de divertissement. Sans plus, et c'est déjà pas mal. Mais vais-je investir dans les deux autres tomes ?
(Et attention, voici la surprise...)
1Q84 livre 2, d'Haruki Murakami; rélisme magique subtil, à la Murakami, mais chiant, cette fois ;
[Marc Lévy] ; 495p
Hé oui ! Mon premier [Marc Lévy] sur ce forum est pour un Murakami. Qui l'eût cru ? Moi qui adore tout ce que j'avais pu lire de lui jusqu'ici, plaçant même des livres comme Chroniques de l'oiseau à ressort ou Kafka sur le rivage très haut dans mon panthéon personnel, hé bien là, j'ai craqué au bout de 200 page d'1Q84 livre 2. Suite chiantissime, lourdingue et vaine (jusqu'à la page 200, tout du moins) d'1Q84 livre 1, donc, qui lui était long, certes, mais très réussi et suffisamment intrigant pour avoir envie de se plonger dans la suite. C'est le premier livre depuis plus de 2 ans que j'arrête avant la fin et, comme par hasard, c'est un best-seller planétaire ! Il va falloir que je m'en tienne à ma ligne de conduite : les grands succès littéraires ne sont pas pour moi ! (sauf exception, quand même) Que ceux qui l'ont lu et aimé, ou pas, s'expriment !