pour la première fois depuis son départ de Metz, l’attaquant Mathieu Duhamel va revoir Saint-Symphorien. Il s’y présente demain, sous le maillot de Caen, pour un choc très ouvert et passionnant.
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Mathieu Duhamel, comment appréhendez-vous ces premières retrouvailles avec Saint-Symphorien ? « Ce sera un moment particulier pour moi, c’est évident. Je n’ai jamais oublié les supporters de Metz. J’ai vécu un des plus beaux moments de ma carrière à Saint-Symphorien. Quand on s’est maintenu (en 2011), j’ai entendu les 25 000 supporters scander mon nom. C’est resté gravé. »
• Entre votre réussite d’attaquant (19 buts en deux saisons) et la descente en National, ce passage en Lorraine ne vous laisse-t-il pas des souvenirs plus contrastés ? « Sur la fin, il y avait eu beaucoup de blessures dans l’effectif, c’était plus difficile oui, mais je préfère garder un sentiment positif. Le FC Metz a été un tremplin pour moi. J’ai eu la chance de marquer des buts et on m’a adopté tout de suite car les gens aiment les combattants là-bas. Si je suis parti, c’est un choix de carrière. Caen redescendait de Ligue 1 et voulait y remonter. Pour avoir connu le National, je n’avais pas envie d’y retourner. » « Je me suis calmé avec l’âge »
• Etes-vous un footballeur différent aujourd’hui ? « Je pense être un joueur plus complet. Mon entraîneur, Patrice Garande, a été attaquant et j’ai progressé à ses côtés. J’ai élargi ma palette. »
• Espérez-vous encore découvrir la Ligue 1 ? « C’était un rêve pour moi mais je ne me pose plus autant la question. Je pense, sans prétention, que je peux jouer à ce niveau. Si ça se fait, tant mieux, mais ce n’est plus une obsession. En France, les clubs ont pas mal de préjugés sur les joueurs comme moi. Je n’ai pas fait de centre de formation, je suis arrivé sur le tard, j’étais d’abord latéral gauche. Et j’ai 29 ans aujourd’hui… »
• L’ASNL n’avait-elle pas tenté de vous attirer un temps ? « Il y avait eu un intérêt quand Jean Fernandez y était, comme d’autres clubs de Ligue 1 d’ailleurs, mais ce n’était pas allé plus loin. On en revenait toujours à ces histoires d’âge, du fait que je jouais en Ligue 2… »
• A propos d’idées reçues, vous traînez toujours cette étiquette de joueur égoïste, au mauvais caractère… « Ce n’est pas vrai pourtant. J’ai du caractère, oui. J’ai aussi eu des coups d’impulsivité par le passé, mais je me suis calmé avec l’âge. Et si je peux faire une passe plutôt que de marquer, je la ferai. Cette image remonte à Romorantin en fait, quand le club est descendu en 2008. Deux personnes ont dit que c’était de ma faute alors qu’il ne s’était rien passé là-bas. Au contraire, j’étais resté deux mois sans jouer, blessé… »
• Autre curiosité : le mot "islam" apparaît très vite avec votre nom dans les recherches sur internet. Une explication ? « (Amusé) Je l’ignorais. Ma famille est catholique, moi aussi. Je crois en Dieu, je suis très ouvert et j’ai des amis convertis mais je ne sais pas d’où ça vient. »
• Pour revenir au terrain, comment expliquer les deux visages de Caen cette saison, ces petits accidents de parcours qui ont pollué votre classement ? « On a du mal à l’expliquer. Je peux juste dire qu’il y a parfois des sautes de concentration, des fautes d’attention, mais on s’est bien remis dans le coup, malgré notre nul contre Troyes (1-1). »
• Ce match à Metz peut vous permettre de vous rapprocher du podium. « Oui et ce sera un bon match à jouer, très ouvert je pense. Le FC Metz, c’est très costaud, une belle équipe. Si on veut rester dans notre objectif, il faut gagner. »
• Y a-t-il une volonté de revanche après votre défaite à domicile, à l’aller (0-2) ? « Non, rien de ce genre. C’est un match à gagner, c’est tout. »
Christian JOUGLEUX.
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