Landry a écrit:
Je ne vois pas trop en quoi la date de l'article est pertinente dans le débat. Cette publication émanant de féministes françaises historiques a deux ans, donc elle serait dépassée, obsolète... ?
Tant qu'à citer des cas ultra-minoritaires comme cette folle du ballon incapable de jouer tout le match, je trouve que ça ne fait que faire dévier le débat... évidemment que 5-10% des cas seraient "tranchables" favorablement (Salomon, si tu m'entends).
Le problème de la location du corps humain ne peut être envisagée dans l'affect. Or ce débat est plein d'affect car on y mêle le combat d'une communauté (homosexuelle, mâle). Je n'y vois pourtant aucun particularisme "homosexuel" face à la dimension du dilemme éthique.
Tout d'abord tu ne reprends pas le thème concerné : la mercantilisation et les forces économiques qui sont sous-jacentes. Que Roudy et consort parlent de "lobby pro-GPA" n'est pas anodin. Avant que tu ne sautes sur l'opportunité de parler de "théorie de la conspiration", ne serait-il pas utile de se documenter et de comprendre qu'une économie extrêmement bien organisée et légale dans de nombreux pays exploite des mères porteuses pour étrangers ? On est dans le même débat que la prostitution.
Les valeurs fortes de l'éducation étaient censées affranchir les femmes de la contrainte économique consistant à recevoir une rémunération contre la location de leur vagin ou de leur utérus. Se satisfaire de cette situation dans des pays déstabilisés comme l'Ukraine pour opérer un transfert vers les lieux où l'on a plus d'argent est quoi qu'on veuille en penser une dérive issue de philosophies néo-libérales. La pseudo liberté de certains motivée par la possibilité de "faire de la caillasse".
Mais une fois de plus ce qui est répréhensible chez les hétéros ne saurait l'être moins parce que les destinataires seraient homosexuels... On parle de généralisation potentielle, de libéralisation, donc d'explosion des cas.
http://www.theguardian.com/society/2004/nov/21/adoptionandfostering.adoptionAutant j'ai pu me mobiliser, à ma mesure, et "militer" pour que des amis homos bosniaques et musulmans puissent faire une gay-pride à Sarajevo sans se faire caillasser, autant là on est bien au-delà d'un "droit d'une minorité".
On ne pourra pas fournir 2,5 enfants par couple homo. Avec une estimation large de 10% de la population - soit grosso-modo 3 millions de "mâles" - utilisée par la communauté homosexuelle quand c'est utile pour prouver l'ampleur du phénomène, on arrive à 3 750 000 enfants potentiellement à adopter. Tous ces chiffres méritent d'être affinés mais ça donne un ordre de grandeur. Ne serait-ce qu'un couple sur deux on serait déjà presque à 2 millions.
Et bien organiser le transfert de 2 millions de pauvres qui n'ont rien demandé a personne et ignoreront tout de leurs origines vers la satisfaction de plus riches, oui, parce que j'ai des valeurs de gauche ancrées profondément, je trouve que c'est une saloperie. Et tant pis si je me fâche avec quelques amis homos mâles. Ils ont aussi le droit de projeter leur problématique dans l'ensemble du contexte.
Une phrase brûlot ? Allez

.
Au total, très révélateur de ce qu'être socialiste aujourd'hui semble être devenu...
*Prie pour que Graham résiste à l'envie de l'approuver en public et opère un parallèle avec l'immigration*
Encore une analyse avec du bon sens Landry.... Cette question de la GPA pose la question de savoir si c'est un droit d'AVOIR des enfants (et par conséquent mettre en place la marchandisation de l’utérus de certaines femmes) ou si l'on considère que l'Homme fait encore parti de la Nature.
En ce qui concerne la GPA, il ne fait pas rêver, les femmes exploitées par cette nouvelle industrie seront dans leur majorité, des femmes pauvres, qui ne seront considérés que comme un maillon de la chaîne de l'usine à bébé. Pourront-elles par exemples continuer leur vies sans que les commanditaires n'aient leur mot à dire (par exemple, si une femme fume, c'et pas bien, mais aura t-elle le choix de continuer, ou d'autres choses..)
Et puis, uns chose aussi importante, une grossesse n'est pas un moment sans importance pour le bébé, une relation fusionnelle s'installe entre la mère et le bébé. La GPA gomme ça.
Dernière chose, il faut se projeter dans l'avenir. Quelle est la signification de la ;GPA, cela veut dire que l'on conteste le lien indélébile entre une mère et son enfant ( j'avais envie de dire sacré, mais comme pas de monde mal manquent d'ouverture d'esprit, je ne préfère pas), ce qui ouvre la porte quand la science le permettra à la conception TOTALEMENT artificielle. Cela pose des questions de choix de société.