Une interview du jour:
Foot - L1 - Brest
Grougi :
«Je m'étais endormi»
Bruno Grougi ne se présente pas comme un miraculé, mais presque. Après s'être perdu en début de carrière, le milieu de terrain explose cette saison sous le maillot de Brest. Pas un hasard.
Bruno Grougi considère son aventure à Brest comme une deuxième chance à saisir.(EQ)
Il ne pensait plus avoir l'occasion de «revenir un jour sur le devant de la scène». Présenté comme un grand espoir durant ses années caennaises, sélectionné en équipe de France des - 17 ans, puis des -19 ans, Bruno Grougi réalise à 27 ans «la meilleure saison de (sa) carrière». «Une éclosion tardive» qu'il justifie avec honnêteté par sa prise de conscience elle aussi tardive du milieu professionnel. A ses débuts à Caen, le milieu de terrain s'est
«laissé un peu endormir par la facilité avec laquelle il avait franchi tous les échelons». «Au final, je pense que ça m'a desservi», dit-il.
«Avant je ne voyais pas l intérêt de la sieste, je négligeais les étirements.... Je m'étais mis de fausses idées en tête».
Après un prêt d'un an à Cherbourg en National, le «déclic» s'est produit à son arrivée à Clermont en 2006. Lui qui préférait ne pas traîner après l'entraînement pour
«ne pas perdre de gaz» les jours de match s'est
«remis au travail», changeant radicalement ses habitudes. Des exemples ?
«Les McDo, c'est fini (rires). Avant je ne voyais pas l intérêt de la sieste, je négligeais les étirements.... Je m'étais mis de fausses idées en tête, mais j'ai appris de mes erreurs». Neuf buts et six passes décisives pour sa première année en L1 matérialisent cette mutation.
«Pouvoir jouer dans ce Championnat, c'est un rêve de gosse, savoure-t-il.
En toute franchise, quand j'ai signé à Brest, je ne pensais pas que ce serait possible».
Une prolongation de contrat qui traîne depuis un an...
Avec Nolan Roux, Grougi fait aujourd'hui partie des joueurs phares du club breton. Sans verser dans
«la fausse modestie», il juge
«flatteurs», mais aussi
«gênants vis-à-vis de ses équipiers» les commentaires élogieux qui l'accompagnent depuis le début de la saison.
«Je fais en sorte de ne pas m'arrêter là-dessus parce que sinon, je suis mort, souligne-t-il.
Cette aventure à Brest, je la prends comme une deuxième chance de montrer ce que je vaux. Et si ça doit s'arrêter de marcher tout d'un coup, je veux faire en sorte de ne rien avoir à me reprocher». Alors qu'il s'est longtemps présenté comme
«une moto sans carburant, un comble pour un numéro 6 de formation», Grougi se félicite aujourd'hui d'avoir augmenté sa vitesse maximale aérobie de 2 km/h. Mais sa plus grande fierté, c'est dans les yeux admirateurs de son «petit» de cinq ans qu'elle se trouve.
«Les articles, ça fait plaisir. Mais savoir que ton enfant est fier de toi et qu'il te le dise, ça touche».
Sous-contrat jusqu'en juin 2012, Grougi ne sait pas encore s'il restera à Brest cet été. Plusieurs formations de l'élite (Lorient, Auxerre, Nice ou encore Caen) l'ont approché, mais lui préfère attendre que le Stade brestois se soit officiellement maintenu pour se prononcer. S'il
«écoutera ses dirigeants en premier», il ne cache pas être
«surpris» par la
«tactique» qu'ils ont adoptée.
«Les négociations ont débuté il y a un an, dit-il entre amusement et ironie.
Ça prendra peut-être deux ans... Pour un joueur, c'est interminable, et c'est vrai qu'au début, ça a pesé sur l'homme (sic)». Aujourd'hui quasi assuré d'évoluer en L1 la saison prochaine -
à Brest ou ailleurs-, Grougi ne pense plus
«qu'à prendre son pied». «Je n'aurai pas de troisième chance...»
Source:
http://www.lequipe.fr/Football/breves20 ... dormi.html