Bad Grass a écrit:
François de Malherbe a écrit:
Salut Bad Grass, je me permets de te dire que tu fais une lecture rétrospective de l'histoire. Tu fais erreur lorsque tu dis que Déat vient du parti radical. Il s'est engagé à 20 ans, avant 1914, dans le parti socialiste (qui, à l'époque, est à l'extrême-gauche de l'échiquier politique). A la fin des années 1920, il fait encore figure de "dauphin" possible de Léon Blum. Ce n'est que dans les années 1930 qu'il va fonder le courant "néosocialiste" avec Adrien Marquet, après son exclusion de la SFIO en 1933. Il deviendra alors un ardent pacifiste (une réminiscence de son engagement d'extrême-gauche) et s'engagera sur des méandres politiques qui le conduiront à devenir la figure de proue du collaborationnisme parisien sous l'Occupation.
édit : je te renvoie à la biographie de Cointet.
Il y a aussi un livre assez connu sur ce sujet : "la dérive fasciste" de Philippe Burrin qui reprend l'évolution de doriot, déat et bergery. J'avoue ne l'avoir pas lu entièrement.
Mais pour en revenir à Déat, s'il est resté à la SFIO aprés Tours, c'est quand même qu'il n'était plus d'extrême gauche dés 1920, non?
En fait je ne vois pas trés bien ce qu'on peut tirer comme leçon (j'aurai dû finir le Burrin peut être

) du fait que des hommes de gauche ou d'extrême gauche aient évolué vers le fascisme dass les années 30, sauf que les politiciens sont souvent trés opportunistes. Quelles enseignements en tires tu de ton côté?
Sur le même thème :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ludovic_Zoretti
C'est vrai qu'au lieu de Marquet, j'aurais pu citer Zoretti, puisque c'est une figure caennaise de l'avant-guerre.
En revanche, là où tu as tout à fait raison, c'est lorsque tu parles d'oppurtunisme au sujet deDéat. Ce type avait les dents longues et aurait vendu père et mère pour obtenir un ministère.
Pour les enseignements que j'en tire, c'est qu'il ne faut pas, dans le domaine de la pensée politique, comme dans bien d'autres, faire des analyses avec des grilles de lecture trop manichéennes.
Enfin, en ce qui concerne, Burrin, je n'apprécie pas particulièrement cet historien suisse qui a employé le mot très laid "d'acommodation" pour qualifier le comportement des Français sous l'Occupation dans son bouquin "La France à l'heure allemande". Faut vraiment être originaire d'un pays qui n'a jamais connu la moindre occupation pour sortir un tel concept, décliné à l'envi dans son ouvrage.