Ligue 1 : cette fois, le Stade Malherbe a de quoi tremblerLigue 1. Caen - Monaco : 1-2. Battu dans le temps additionnel alors qu’il méritait (au moins) le match nul, le SM Caen se retrouve à portée du 18e. Il a retrouvé des idées mais tremble avant les deux dernières journées.
C’est le jour où Malherbe méritait mieux qu’il se retrouve en danger comme jamais pour sa survie en Ligue 1. Drôle de paradoxe hier dans un stade Michel-d’Ornano qui avait retrouvé de la vie pendant 92 minutes, avant de comprendre qu’il aurait peur jusqu’au bout de cette saison surréaliste.
La fin d’après-midi aura été un cauchemar pour le Stade Malherbe. À six points de Lille et quasi maintenu à 18 h 45. À portée du Losc (3 points), auteur de deux buts en deux minutes à Toulouse (2-3), dix minutes plus tard. « Ce soir (hier) , c’est quand même dur à encaisser pour les joueurs » , soufflait Patrice Garande après coup.
Trois adversaires doivent encore dépasser les Normands pour les envoyer en barrages, mais ils peuvent désormais tous le faire dès la prochaine journée. Vent de panique sur le SMC, où les annonces à contretemps n’en finissent plus. Comme celle d’un gardien pleinement responsable sur le but de la défaite, en direct quelques minutes plus tard sur une chaîne cryptée pour annoncer la fin de sa carrière.
Comme à Troyes, Vercoutre a fauté et cette fois, ça pèse encore plus lourd. Alors que Caen avait tiré un trait sur le succès, s’arrachait à 10 contre 11 pour préserver le match nul, son gardien est étrangement parti à l’abordage. Pour renvoyer un ballon plein axe sur Sylla, gamin qui a découvert la Ligue 1 en marquant deux fois dans un but vide (0-1, 12’ puis 1-2, 90’+2). Rédhibitoire. « C’est très dur de perdre un match comme ça, dans ces conditions-là, sur une telle action de jeu , regrettait Patrice Garande. C’est une erreur. Le ballon doit être capté, ou boxé en l’air. »
Garande : « On va cravacher jusqu’au bout »
Cruel épilogue pour un collectif qui n’avait plus affiché autant d’idées avec le ballon depuis le mois de février. Malherbe avait démarré timidement, encaissé un but dans le premier quart d’heure et frôlé la correctionnelle. Heureusement, il y a eu ce sauvetage de Guilbert devant Rony Lopes (20’).
Mais après, changement de décor. Ce n’était pas du grand Monaco, privé de la quasi totalité de ses joueurs majeurs, mais on a vu le meilleur Caen depuis bien longtemps, « costaud » aux dires de Jardim. Il y a surtout eu vingt très bonnes minutes de maîtrise avant la pause, orchestrées par Aït Bennasser. Au bout de ce temps fort, une égalisation méritée. Le Marocain a été au départ de l’action, avant un chef-d’œuvre de Santini en lucarne (1-1, 40’).
Avant et après, Malherbe a eu pas mal d’autres occasions. Mais Rodelin s’est montré trop « gentil » devant le but (31’, 50’ sur coup franc, 61’), perdant notamment deux face-à-face avec Subasic. En face, rien à signaler ou si peu : une frappe de Lemar à côté (43’), une autre de Rony Lopes en angle fermé (53’). « On a les situations pour mener mais on a toujours ce petit problème devant , reprend Garande. Je ne vois pas ce que je peux reprocher à mes joueurs. C’est un très, très bon match de notre part, mais on l’a perdu. Il y avait tout pour le gagner. C’est d’autant plus cruel de le perdre ainsi… Mais demain, personne ne se rappellera qu’on ne méritait pas de perdre. »
En revanche, tout le monde retient que Caen a désormais le feu aux fesses. « Ça nous met dans une situation qu’il faudra assumer jusqu’au bout. Il ne faut pas en faire un drame. Il y a encore des possibilités et des équipes qui sont derrière. On va cravacher jusqu’au bout, mais les autres aussi. Je ne suis pas pessimiste ou effondré, juste déçu. » Semaines brûlantes en vue.