Akage a écrit:
Moi ça me fout le trash ce genre de chiffres. J'veux dire j'ai bien conscience d'être, objectivement, un tout petit bout de bidoche ridicule avec une durée de vie rikiki, qu'à l'échelle de l'univers je suis plus minable qu'une pauvre bactérie.
Mais du coup, j'arrive pas à comprendre pourquoi je suis doté de passion. Pourquoi j'ai mal au bide à l'approche d'un exam, pourquoi je kiffe boire des bières en compagnie d'autres bactéries, pourquoi j'ai l'impression que tout ça tourne autour de moi et pourquoi j'ai l'impression d'avoir quelque chose à accomplir ici-bas. Finalement, c'est beaucoup plus raisonnable de péter un câble, de faire portenawaque, de me cogner de tout ce qui m'entoure, de vivre en parasite. J'aurais beau être parfait, je n'influerai probablement sur rien, à part sur le pathos de quelques dizaines d'autres de mes semblables, les bactéries. Dans 12000 générations, le bordel continuera à tourner. J'aurais servi à rien et vous non plus.
Du coup ça m'étonne pas le coup des religions, c'est fastoche de récupérer les paumés dans ces conditions.
Je vais en créer une. L'Akagisme. Vais me faire des couilles en or.
Moi si j'y pense trop et que je fais tourner ça suffisamment longtemps dans la tête ça me met les larmes aux yeux.
C'est pas de l'angoisse, je trouve ça beau de faire partie de ça et d'en avoir conscience je crois que c'est ce qu'il y a de plus proche de l'illumination mystique pour un athée.
Prendre la mesure de notre chance, de notre isolement absolu, de notre fragilité pendant que notre père l'univers indifférent continue son destin qui nous parait éternel, son cycle de vie qui ne représente peut être même pas une seconde d'un ensemble qui le contient c'est inouï.
On est sorti d'une supernova et on y retournera , mais en plus on a le droit de s'en rendre compte, on a le droit de regarder une fraction infime d'une fraction infime de ce qui est et rien que ça nous fait tourner la tête.
C'est absolument incroyable à quel point tout ça est, il y a pas de mot, à toutes les échelles dans tous les recoins tout est parfait tout fonctionne dans une complexité et une simplicité belle à donner le vertige.
Nous faisons partie de ça, nous sommes ça.
Mais exactement ! Nous avons une chance inouïe déjà d'avoir la possibilité de comprendre comment nous sommes là mais aussi de vivre à une époque qui nous permet de commencer à le comprendre. Mais quelle frustration de savoir à l'avance que nous sommes bien trop éphémères pour espérer percer la totalité des mystères de l'Univers (ou du Multivers.) Mais bon, c'est ça aussi qui fait qu'on est si émerveillés devant une telle mécanique qui ne connait pas d'adjectif pour qualifier sa grandiosité.
EDIT : 6 messages de suite, ça fait beaucoup, même pour moi.
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