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Portrait de Frédéric Thiriez Le Nouvel Économiste, novembre 2005 Carton rose - Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
Chasseur de conventions, tueur de vies monomaniaques en série et roi de l'activisme pluriel, son art du combat ne masque ni sa sensibilité affective, ni l'orientation de ses convictions. Ce haut fonctionnaire, devenu avocat et président de la Ligue de football professionnel, chanteur d'opéra, alpiniste et violoncelliste à ses heures, veut être premier en tout. Il n'a encore jamais échoué.
Chaque semaine, Le nouvel Economiste décortique une personnalité à " L'Hôtel ", rue des Beaux-Arts, Paris VIe. Portrait d'un serviteur de l'Etat ayant troqué l'utopie d'un engagement contre le pragmatisme de ses convictions.
Attention ! Un énarque a échappé à la monotonie. Voilà qui est remarquable. Depuis qu'il a raccroché avec la fonction publique, il est riche, libre, heureux et indépendant. Et ce n'est pas une fable. La preuve en chiffres. 9,5 millions d'euros. C'est le chiffre d'affaires de la Société civile professionnelle Lyon-Caen, Fabiani, Thiriez, dans laquelle il exerce, en tant qu'associé, la profession d'avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de cassation. 560 millions d'euros. C'est le montant des droits télévisuels distribués aux clubs par la Ligue de football qu'il préside. Mais voilà, ce chiffre ne représente que la moitié de la force de frappe de nos confrères britanniques. Ce qui explique, pour partie, qu'il n'envisage pas de quitter son activité d'élu dans les années qui viennent : " J'ai l'intention de rempiler le plus longtemps possible ", affirme-t-il, sûr de son choix. Ses deux prédécesseurs ont dû tirer leur révérence de force. Egalement vice-président délégué de la Fédération française de football, il connaît la fragilité de son siège. Ceci ne l'a pas empêché de bâtir un programme ambitieux pour imposer la France au troisième rang des championnats européens en 2008, date de la fin de son mandat. Et ce n'est pas tout. Le sport et le droit ne lui suffisent pas. Monsieur est un artiste, saltimbanque mais travailleur. Cette semaine débutent les premières représentations d'Orphée aux enfers, un opéra d'Offenbach au théâtre du Trianon, dans lequel notre baryton occupe l'un des rôles-titres.
Le club des idéaux Parfois, les transmissions peuvent être vertueuses. Notre homme est le fruit d'un étrange croisement. Celui d'un grand bourgeois des industries du Nord et d'une chanteuse de variétés originaire du Sud-Ouest. Spectacles à l'Olympia et valeurs gaullistes en héritage. Quatre enfants, bien comme il faut, bercés aux murmures du conservatisme catholique. Lui, il était " plus que bon élève ". Stanislas, toujours premier. Bac avec mention très bien et félicitations du jury. Rébellion dans les rangs, à l'adolescence. L'extrême gauche d'abord, puis le PSU. Plus récemment, le PS, puis l'aile libérale du PS. Rocardien mué en strauss-kahnnien. A treize ans, il découvre sa vocation, dans un magazine. Une double page sur l'Ena. Voilà qui est fait pour lui. Tranquillement, il ira rencontrer son destin. Avant de le contrer. Licence en droit, Sciences-Po, Prep-ENA. Il sort troisième de l'école des élites. Motivé par le sens de l'Etat d'une génération qui pouvait encore croire à cet étendard. Ses quatre années réglementaires au Conseil d'Etat s'achèvent en 1981. Un symbole. Très vite, il entre au cabinet de Gaston Deferre. Jusqu'à la fin, il le suivra. Six ans à ses côtés. Avant de rejoindre son idole, Michel Rocard, aux côtés duquel il pense préparer une campagne présidentielle. Raté. Alors, il lui demande de l'aider à réaliser son rêve : diriger une administration. Banco. Il gagne les affaires politiques, administratives et financières de l'outre-mer au ministère des Dom-Tom. En pleine crise calédonienne. La confirmation n'a pas eu lieu. Il s'arrêtera à la profession de foi.
Coup franc sur les engagements Témoin du dépérissement progressif de l'Etat, il perd un peu de sa foi au passage. Dans la politique et dans le système. C'est décidé, il changera de route. Une croix sur l'épopée politique, un trait sur le Conseil d'Etat, il accepte la proposition d'Arnaud Lyon-Caen. Celui-ci l'a repéré au Conseil et voit en lui un associé potentiel. A quarante ans, Frédéric Thiriez devient donc avocat au Conseil et à la Cour de cassation, après six mois d'hésitation. " J'ai démissionné de la fonction publique et je n'ai pas de remords. J'ai trouvé dans mon métier d'avocat tout ce que je n'avais pas dans l'administration : la liberté et l'indépendance. " Pas seulement. Car ce métier utilise trois de ses atouts : la connaissance technique, le sens du combat et l'art du spectacle. Celui qui s'est toujours senti un brin artiste, peut faire vibrer sa voix radiophonique au rythme de ses plaidoiries. Même si, dans son métier, il n'y en pas assez à son goût. S'il traite tout le droit public du cabinet, c'est d'abord le challenge pour faire gagner une cause qui l'amuse. Se mettre en danger et vaincre, naturellement. Le tremplin d'une vie. De nombreux combats, violents et rapides. L'inverse de ce qu'il a connu en politique. Du sang contaminé au général Aussaresse, les défis ne manquent pas. Et les clients non plus. Car, si les dossiers arrivent en majorité par les avocats, quelques privilégiés travaillent en direct avec lui, comme Jean-Claude Decaux ou M6. Peu à peu, il s'éloigne donc de ses engagements originels sans renier ses convictions fondamentales. Technicien pointu, artiste et sportif. Trois cordes qui vont se rejoindre en 1992. Héritant du dossier des Girondins de Bordeaux et gagnant l'affaire avec panache devant le Conseil d'Etat, il est rapidement nommé au conseil fédéral de la fédération française de football, avant de devenir membre du conseil d'administration puis président de la Ligue.
Prolongation affective Il a épousé un univers professionnel aux antipodes du VIIe arrondissement de son enfance et de la tenue de la haute administration de ses débuts. " Le milieu du football procure les mêmes joies que celui de la politique si ce n'est que les gens y sont beaucoup plus attachants et les résultats immédiats. Il a la même brutalité que le monde des affaires, mais il n'y met pas les formes. On va rapidement aux insultes, puis on se tape amicalement dans le dos. Au début, j'ai eu des difficultés à m'y habituer. Désormais, j'y suis véritablement bien. " Policière et banquière du football, la Ligue a été restructurée sous sa houlette, entrant également dans une nouvelle ère financière. Avec 760 matchs professionnels annuels et 10 millions de spectateurs, elle est devenue le premier organisateur de spectacles vivants en France. Ses 50 salariés paraissent pourtant microscopiques au regard du montant des droits télévisuels, qui sont passés de 256 millions d'euros en 2003 à 560 millions en 2005. Ardent défenseur de l'association européenne des ligues de football, son président n'hésite pas à faire valoir le retard de la France dans cet univers. Il a d'ailleurs défini trois axes de travail majeurs, afin de renforcer son attrait : la compétitivité, destinée à garder les meilleurs joueurs, la qualité du spectacle – et notamment des stades et des arbitrages – et l'exemplarité, relative à l'éthique et à la moralisation des agents. Depuis 2002, la définition de critères de répartition stricts (reposant sur la solidarité, le classement et la notoriété des clubs) semble également participer au reformatage global qu'il a mis en œuvre. Impatient, exigeant, souvent plus rapide et visionnaire que les autres, Frédéric Thiriez ne s'attire pourtant pas que des amis. Cela lui est égal. Aujourd'hui, il pense à ses manques : le violoncelle et la montagne.
Par Gaël Tchakaloff
Publié le 24/11/2005 http://www.lenouveleconomiste.fr/portrait-frederic-thiriez-11142/Citation: Rébellion dans les rangs, à l'adolescence. L'extrême gauche d'abord, puis le PSU. Plus récemment, le PS, puis l'aile libérale du PS. Citation: Motivé par le sens de l'Etat d'une génération qui pouvait encore croire à cet étendard... Témoin du dépérissement progressif de l'Etat, il perd un peu de sa foi au passage. Faut jamais perdre la foi mon gars. Manifestement il est de consensus commun que l'État dépérit. Perdre sa foi et contribuer à l'accélération du dépérissement, tout en conservant un rôle éminemment lucratif auprès de l'État, c'est un drôle de tournant pour un ancien gauchiste... - Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
Avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation Devant ces deux juridictions, sauf dans certaines matières, les justiciables doivent être représentés par avocats spécialisés, les avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation. Ceux-ci sont appelés « avocats aux Conseils », par opposition aux avocats compétents devant les juridictions du fond, appelés « avocats au barreau » ou « avocats à la cour ».
Le Conseil d'État et la Cour de cassation ne sont pas un troisième degré de juridiction : contrairement aux juridictions de première instance et aux Cours d'appel (administratives ou judiciaires) ils ne jugent qu'en droit (dans le cas où le Conseil d'État est juge de cassation, sachant qu'il peut avoir d'autres missions). Ces deux juridictions suprêmes, respectivement du contentieux de droit public et du contentieux de droit privé, effectuent un contrôle de la légalité des arrêts rendus par les juges du fond, et ne peuvent donc être saisies que de moyens de droit, et non de fait, ni de nouveaux éléments de preuve.
Les avocats aux Conseils sont spécialisés dans ce travail, consistant à apprécier objectivement les chances de succès d'un pourvoi et à présenter devant ces deux juridictions des mémoires contenant des moyens de cassation de pur droit.
Leur formation, qui dure trois ans en sus de celle nécessaire pour être avocat au barreau, et l'accès à la profession d'avocat aux Conseils sont régis par le décret no 91-1125 du 28 octobre 1991. Après l'obtention de l'examen d'aptitude à la profession d'avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation, ils sont nommés par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice. Ils sont officiers ministériels.
L'article 5, 3, alinéa 2, de la directive 98-5 CE du 16 février 1998 dispose que dans le but d'assurer le bon fonctionnement de la justice, les États membres peuvent établir des règles spécifiques d'accès aux cours suprêmes, telles que le recours à des avocats spécialisés. Le recours aux avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation, pour saisir ces deux hautes juridictions, a également été reconnu[réf. nécessaire][pas clair] par la Cour de justice de l'union européenne et par la Cour européenne des droits de l'homme.
On compte actuellement soixante charges en France, au sein desquelles il peut y avoir au maximum trois avocats aux Conseils. Toutefois, l'article 15 du décret no 2009-452 du 22 avril 2009 a supprimé la limitation à 60 du nombre de charges, le garde des sceaux pouvant, par arrêté, créer de nouveaux offices d'avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation, pour des motifs tenant à la bonne administration de la justice, au vu notamment de l'évolution du contentieux devant ces deux juridictions, après avis du vice-président du Conseil d'État, du premier président de la Cour de cassation, du procureur général près la Cour de cassation et du conseil de l'ordre des avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation.
Les avocats au Conseil d'État et à la Cour de cassation sont usuellement saisis par les justiciables. Si nécessaire, le président de l'Ordre peut en désigner un d'office.
Les avocats aux Conseils conviennent librement avec leurs clients du montant de leurs honoraires. Ils interviennent au titre de l'aide juridictionnelle pour les justiciables aux revenus modestes, tant devant le Conseil d'État que devant la Cour de cassation.
Ils bénéficient, de même que les notaires, huissiers de justice, greffiers de tribunaux de commerce et commissaires-priseurs, du droit de présentation issu de l'article 91 de la loi du 28 avril 1816 dont la constitutionnalité, en tant qu'il s'applique aux notaires, a été jugée par le Conseil constitutionnel le 21 novembre 2014 et, en tant qu'il s'applique aux greffiers de tribunaux de commerce, est en cours d'examen par le Conseil constitutionnel saisi d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) le 16 janvier 2015 par le Conseil d'État19.
Citation: il accepte la proposition d'Arnaud Lyon-Caen - Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arnaud_Lyon-Caen
Fils de - Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
http://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9rard_Lyon-Caen
Thèses - Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
Le professeur Gérard Lyon-Caen a dirigé la thèse de Doctorat d'Etat "Les conflits entre syndicats" soutenue en juin 1978 (avec félicitations du jury) par madame Simone Ballet, professeur agrégée honoraire à l'Université Paris V René Descartes.[réf. nécessaire] Cette thèse a été soutenue à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Dans son article "L'emprise marginale du droit sur les questions d'unité ou de division du syndicalisme"(Droit Ouvrier 2007 p. 30), Pascal RENNES précise : "Pour l'évocation des deux scissions (CGT-FO et CFTC-CFDT) un hommage particulier doit être rendu au travail de Simone BALLET qui a consacré sa thèse "LES CONFLITS ENTRE SYNDICATS" à cette période de l'histoire syndicale.
Gérard Lyon-Caen se prononçait pour un droit du travail fort, protecteur des salariés et du droit syndical (tout en déplorant la faible représentativité des syndicats, qu'il attribuait à ces derniers). Il était également un farouche opposant à la dérèglementation du droit du travail sous couvert de flexibilisation du marché du travail, regrettait l'influence des nouvelles technologies dans le renforcement du lien de subordination entre employeur et salarié, et défendait, de manière générale, les droits fondamentaux de celui-ci. Il est également, de par sa doctrine, à l'origine des dispositions prévoyant la réintégration des représentants du personnel licenciés sans cause réelle ni sérieuse.
Conclusion :
_________________ "Mais vous, vous proposez-quoi ?"
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