Bon alors, Ajacques ? Un petit avis sur Le sabot du diable ?
Alors, sinon, qu'est-ce que j'ai dans mes tablettes ?... ah ! Du lourd, évidemment :
Little Bird, de
Craig Jonhson ; polar ethico-paysagiste rigolard ; 400 p.
Les avis dithyrambiques sur le Web et dans les librairies m'ont poussé au crime (mais j'ai su attendre la sortie en poche, quand même). J'ai donc lu ce fameux Little Bird dans lequel le shérif du comté d'Athabaska (à la campagne, quoi), Walt Longmire, fait face à des meurtres ressemblant bigrement à une glaciale vengeance. Problème : c'est le viol d'une jeune indienne de la réserve d'à côté qui doit être vengé. Or Walt, outre son sens du bon mot pochard et de la déconnade, est aussi très pote avec un tas d'indiens du coin, et ça l'ennuie franchement de devoir enquêter sur des amis aussi secrets et hermétiques à la logique judiciaire des blancs. L'enquête est intéressante, mais ce n'est pas le principal attrait du roman. On s'y amuse beaucoup avec Walt, c'est très humain, on y côtoie la logique des indiens modernes et leur vie pas vraiment facile. Et on se balade dans les sublimes paysages du Wyoming. C'est passionnant, quoique ne pouvant éviter parfois certaines longueurs, mais on ne s'ennuie pas car les personnages secondaires sont tout aussi riches que Walt (notamment Henry, le barman indien).
Le tout emballé dans un écrin de livre de poche très classieux (au même prix que les autres). Aucune raison de ne pas le voler, voire même de l'acheter. Dès que le Camp des morts, la suite, sort en poche, il est pour moi.
Nager sans se mouiller, de
Carlos Salem (déjà apprécié le très drôle
Aller simple) ; polar noir hispano donc fou et génial; 300 p.
Un tueur pro planqué sous une couverture familiale très convaincante (gros boulet divorcé père de deux enfants qui le méprisent) est envoyé en mission dans un camp de naturiste. Pas de bol, c'est sa semaine de garde pendant laquelle il doit gérer les mioches. Mais il semble que les motivations de son patron ne soient pas complètement limpide. Et pour cause. Il s'échine à détramer le sac de noeuds dans lequel on l'a jeté. Entouré de nibards et de culs fermes ou flasques. Ca a l'air foutraque, comme ça, mais c'est très cohérent et en même temps très drôle. Salem est un des hispanos (argentin, pour sa part) les plus faciles à lire. Avec ces auteurs, il faut lâcher les brides et se laisser emmener sur des sentiers peu réalistes. Et alors, on prends un pied total.
Du vaudeville, du noir, du polar et des fesses. Que demander de plus ?
Un autre Salem ! Et vite !Mygale, de
Thierry Jonquet (déjà lu les merveilleux Orpailleurs, Mon vieux, Ils sont votre épouvante..., indispensables dans une bibliothèque) ; roman noir fou et terrifiant ; 150 p.
Je vais faire court (comme le livre) : un chef-d'oeuvre. Bon, allez, je complète un peu : je ne peux pas trop développer pour ne pas spoiler, mais il y a des auteurs qui, en plus d'avoir une plume efficace, agréable et fluide, savent captiver avec des intrigues originales, très osées et qui tiennent parfaitement d'équerre. Jonquet est le dieu français du roman noir. C'est génial (et puis c'est pas cher, et on lit ça en 2 heures).
Là, je rame un peu dans The city and the city de Mieville, mais ça se décante un peu, là, ça devrait ne pas être mauvais.