graham a écrit:
Je ne vois pas en quoi protéger les droits des enfants est un facteur de totalitarisme. Personne n'interdit à quiconque de faire des enfants, mais quels que soient leurs parents, qu'ils soient "alcooliques, violents ou dépressifs" les enfants comme tout êtres humains sont sujets de droit et c'est donc normal que les enfants soient protégés par les services de l’État. Chacun a le droit de faire des enfants mais n'a pas le droit "d'en user" à sa guise, heureusement, sinon je te laisse imaginer les dérives possibles. Et je me réjouis que des services spécialisés puissent prendre des mesures de protection lorsque leurs parents "alcooliques, violents ou dépressifs" les mettent en danger. C'est à l'honneur de notre civilisation.
Je savais que j'aurais dû préciser, mais j'avais la flemme. Quand je fais allusion aux "droits de l'enfant", c'est par rapport au message de postal qui fait lui-même écho à l'argumentaire des Manif pour tous. Je ne sais combien de fois, à la radio ou à la TV, j'ai entendu ce même argument : "On n'est pas homophobes, au contraire on adore les homosexuels. Seulement, il faut penser aux enfants, qui ont le droit d'avoir un père et une mère pour être heureux."
Comme on sait que, par essence, la famille hétéro "normale" ne fait pas automatiquement le bonheur de ses enfants (des Manif pour tous ont d'ailleurs renié leur progéniture homosexuelle), si on veut toujours garantir le bonheur des enfants il faut nécessairement un Etat totalitaire, qui délivre un permis de procréer aux couples jugés aptes à élever des gosses ou qui retire, dès la naissance, la garde des enfants aux couples jugés inaptes et contravenants à la loi.
Parce que bon, les services de protection de l'enfance, ça n'est pas efficace à 100 %, ça réagit plus que ça n'agit, ça suppose que l'enfant connaisse ses droits et puisse les faire valoir, que des gens extérieurs remarquent s'il est victime de maltraitance ou non, etc. Donc, pour blinder le truc, il vaut mieux instaurer un Etat totalitaire avec des évaluations, des contrôles réguliers de l'aptitude de chaque couple à élever des gosses.
graham a écrit:
Et pour en revenir au cas de ce jeune homme et de son fils, moi ça ne me choque pas qu'il y ait une différence entre ce qu'il concevait de la paternité de façon très théorique avant et la façon dont il la conçoit une fois père et ayant vu son fils. Tu verras quand ça t'arrivera. D'ailleurs je crois savoir qu'il n'est pas rare que des mères porteuses, une fois leur enfant né, ne peuvent plus se résoudre à le donner au couple qui leur avait commandé.
Moi non plus. Ce qui me choque, ce n'est pas la contradiction interne au 1er extrait, c'est la contradiction entre les deux extraits. Au moment de la naissance, il a soudainement acquis la fibre paternelle pour cet enfant, mais son seul regret dans cette histoire c'est d'avoir aidé ces deux femmes... de les avoir aidées à faire un enfant... donc "SON fils", pour le paraphraser. Bref, si c'était à refaire, il ne voudrait plus de son fils, si on va jusqu'au bout de son raisonnement. C'est pour ça que je lui conseille de réfléchir encore un peu.