ouep, et je te remercie ! D'ailleurs aurais-tu la liste chronologique des polars avec cette fine équipe ?
Voici la suite de mes aventures de lecteur.
No country for old men, Cormac McCarthy (que je souhaitais lire avant de La route) ; roman noir, polar mystique.
Pas complètement convaincu. L'intrigue est assez light, même si bien foutue, les décors et l'ambiance désertiques bien rendus, les personnages pas tous réussis, à part Sigur, génial. Beaucoup de considérations métaphysiques un brin lourdingues et mystiques qui m'ont quelques peu gonflées.
C'est plutôt bon, mais je ne le classerai pas dans mes incontournables. Je lirai bien sûr La route, quand même.
Hell.com, Patrick Sénécal (premier essai) ; frileur (un peu) fantastique.
Sénécal, c'est le produit local de la bande puisque je me trouvais au Québec. C'est un huper gros vendeur là-bas. Et en effet, c'est pas mal. C'est efficace comme du Stephen King duquel il se rapproche sur beaucoup de point. Le sens du suspens, la destruction systématique et patiente de la couche de verni qui recouvre la bonne société montréalaise, la plongée toujours plus profonde dans des abîmes d'horreur... Un bon moment de lecture divertissant, mais sans plus.
J'en ai quand même acheté un autre là-bas, du coup.
Inner city, Jean-Marc Ligny (déjà vu dans ces pages : Djihad, excellent, et Aqua TM, très bon) ; SF cyberpunk et prospective.
Ligny est quand même un sacré maître du roman d'anticipation. Après le très percutant Djihad qui traite de la xénophobie, Aqua TM du mépris du Nord pour le Sud, il s'attaque ici à la fracture dans nos société individualistes et capitalistes, qui opposent si facilement les riches, privilégiés, les "inners" aux exclus : les gueux, les pauvres, les "outers". Et ce à une époque futures où la dématérialisation, pas seulement des économies, est poussée à son paroxysme, où tout passe par informatique via Maïa, une sorte de post-internet omniscient et omniprésent. Comme de coutume, il y a beaucoup de critique, et un peu de fantastique. Excellent ! Il ne faut vraiment pas s'en priver. Ah oui, quand même : j'ai rarement vu une couverture aussi ridicule : à lire dans les chiottes, ou en cachette.
Mon vieux, Thierry Jonquet (avant : Ils sont votre épouvante vous êtes leur crainte, énorme, et Les orpailleurs, euh ben... énorme) ; roman noir social.
Des tranches de vies de types qui n'ont vraiment de bol, au bord de la L2, voir déjà relégués en CFA2 administrativement, que la vie et son bras armé, la Société, ont laissé de côté (faudrait quand même pas faire de l'assistanat, faut pas déconner, sinon, c'est la chienlit). Un formidable roman noir, dur et tendre, vulgaire et poétique. Une autre facette de Jonquet qui touche direct la corde sensible. Une merveille de plus.
Prisonniers du ciel, James Lee Burke (épisodes précédents, ici, dans le désordre chronologique : Une pluie de néons, Black cherry blues, Dans la brume électrique... et Le boogie des rêves perdus, tous merveilleux) ; polar touristique, couillu et poétique.
Il lui en arrive, des crasses au père Robichaux ! Et pourtant, il a démissionné de la criminelle de la Nouvelle Orléans exprès pour s'en éloigner. Mais si quelques bonheurs éphémères lui font espérer, un temps, être sorti de la vase du bayou, bien perché en haut d'un pacanier, un coup vent (une brise aurait suffit, sans doute), lui font retomber les deux pieds dedans et jusqu'à la racine des cheveux. Les emmerdes sévères, il faut croire que ces viscéral. Comme l'alcool. Bref, il va s'en sortir, le Dave, mais faut voir le prix qu'il paye. Comme tous les JL Burke, à lire absolument, c'est encore une merveille. A noter que je n'ai pas cette couv' ridicule montrant cet acteur états-unien très moyen, mais le type accoudé au bar. C'est plus classe.
That's all folks ! Là, j'en ai pour un petit moment dans Un pays à l'aube. Et je me régale, encore.