Primavera Sound Barcelone,Jour 2,vendredi 1er juin
Début de la soirée tranquille à 16 heures dans l'auditorium,vaste salle assise à l'accoustique remarquable.
Le groupe espagnol
MUS (sans e ) lancent la soirée.C'est de la pop inspiré des sixties (dans la mouvance Belle and sebastian) avec une fille au chant.Ca se veut joli,gentil mais en fait c'est assez chiant.On s'affale dans nos confortables fauteuils.Un titre un peu plus rapide avec un clavier new wave nous réveillera un peu.
On traverse tout le site pour voir
DEATH VESSEL.Un grand type,sosie d'Evan Dando le leader des Lemonheads.Il chante d'une voie étonnament féminine des ballades seul avec sa guitare acoustique.Les morceaux d'inspiration country folk sont bons,le faible public a l'air d'apprécier,moi aussi.Un nom à suivre.
J'aurais bien suivi en entier la prestation de Mc Caughan,patron du label Merge,dont le groupe
PORTASTACTIC assurait une de ses trops rares dates européennes au festival mais un grand moment nous attendait à l'auditorium et il dépassa toutes mes espérances.
Pour éviter les déçus ,l'organistion assuraient l'entrée,pour certains concerts de l'auditorium, à ceux qui achetaient un ticket à 2 euros.D'ailleurs,pour Spiritualized ce soir et Matt Elliott le lendemain,je crois que l'affluence était telle que l'on aurait rempli 2 fois la salle.
On avait donc réservé notre place,c'est qu'on ne voulait pas rater
BILLY BRAGG.Et on aurait eu tort...Quelle classe!quelles chansons!Un artiste qui baratine 15 minutes sur un show d'1 heure,en général,ça me gène plutot mais lui est d'une drolerie,d'une intelligence et d'une simplicité.Musicalement,Billy est ce que l'on appelle un protest singer ,enfin plutot un protest singer punk,d'après 1980.Aujourd'hui ,comme au début de sa carrière,il jouera seul avec sa guitare électrique.Sa période pop plus commerciale des années 90 est révolue.Il nous livrera ce soir quelques uns de ses titres phares , « the milkman of human kindness », « the guitar says sorry », « Between the wars » , « waiting for the great leap » et cloturera,pour le bonheur de Postal, par « New England » dont le refrain sera repris pas la salle remplie d'amateurs du bonhomme.Il n'oubliera pas le repertoire de Woody Guthrie (dont il a sorti 2 disques de reprises) en jouant le superbe
way over yonder minor key .Standing ovation méritée.
On sait déjà que la soirée (et meme le week end) est réussie et je suis bien décidé à tout trouver formidable maintenant.D'ailleurs,
BLONDE REDHEAD jouera un set convaincant durant lequel les morceaux « rentre dedans » impressionneront rééllement.Ca tranche avec les dernières fois ou je les avais vus,plutot moux et inexpressifs.Petit bémol,il y a quand meme beaucoup de bandes préenregistrées comme sur le single du dernier disque
23.
Il est 21 heures,place au morceau de choix du festival pour moi,
THE FALL from Manchester.Depuis que je les avais vus,ici à Barcelone il y a 3 ans,c'est devenu mon groupe favori.Leur venue pour une date hors de Grande Bretagne est toujours un évènement.Ce soir,ils ont l'honneur de la grande scène devant laquelle doivent bien se presser 10 000 personnes.Mais ça ,Mark E Smith s'en fiche pas mal.Après une intro intsrumentale assurée par son groupe (renouvelé au ¾ depuis la dernière tournée,seule la fille au clavier ,Eleni,est encore là.Normal,c'est Mme Smith),le mancunian pénètre sur scène d'un pas décidé,gant de cuir noir au bout des bras.On se fout de sa gueule de cinquantenaire ravagé,plus proche de Sim que de Billy Bragg qui lui affiche élégament son demi siècle.A partir de ce moment...tuerie absolue!La rythmique est lourde mais pas assourdissante,les guitares claquent et Mark E.Smith chante de sa voix inimitable (sauf par un canard).Set list impeccable melant pour moitié titre des années 2000 (« Sparta Fc » incroyable morceau qui prend toute son envergure live ou
Mountain energy) ,pour moitié classiques de la discographie pléthorique du groupe (« wrong time wrong place »).
Je pense un instant à la prestation pathétique des Smashing Pumpkins 24 heures plus tot au meme endroit.Les Rakes qui ont joué ici meme 3 heures plus tot pourraient aussi prendre des leçons de tenue.
Deuxième claque de la soirée derrière Billy Bragg.Après la soirée américaine plutot moyenne de la veille,les anglais sont-ils entrain de reprendre la main ?
A voir le début de concert de
BEIRUT sur la scène Rockdeluxe,la cote des américains ne remonte pas.Ces petites guitares,banjo,mandoline acoustiques sont bien inoffenssifs sur une si grande scène en plein air.Leur mélange de folk moderne et de folklore traditionnel fait flop.Au bout de 10/15 minutes,je n'ai plus envie d'attendre pour écouter les 2/3 titres de leur album qui me plaisent un peu plus comme par exemple
Mount Wroclai.
Je laisse Postal devant Beirut et me dirige alors avec un ami parisien croisé sur plusieurs concerts en France devant
BAND OF HORSES.Je les ai vu 3 soirs plus tot à Paris,je ne suis donc pas surpris.Le groupe ,dont le dernier disque recelle pourtant quelques pepites, n'est pas transcendant sur scène .Pourtant, « the funeral » est un morceau pour lequel on imaginait des versions live apocalyptiques.Mais non.C'est bien,tout de meme.La voix est juste,ça s'enchaine sans génie mais des problèmes de guitares mettront le chanteur dans une colère noire.De fureur,Il en viendra à jeter son micro au sol puis reprendra poliment pour exécuter sa fin de set.Bon groupe honnete,un peu surcoté cependant.
On se ballade ensuite sur le site.On mange,on boit.On écoute distraitement
MAXIMO PARK,énième groupe british post punk qui a fait illusion il y a 2 ans suite à quelques chansons aux refrains bien troussés qui ne me déplaisaient pas.Aujourd'hui,ils sont déjà has been,bons pour Europe 2 et Taratata.
Il est l'heure d'aller voir Johnny.Johnny Marr.L'ex guitariste des Smiths,joue ce soir avec les vétérans américains de
MODEST MOUSE.Le combo de l'Etat de Washington est peut-etre le plus gros groupe indépendant aux Etats Unis.Actuellement,ils sont au niveau de REM avant de sortir « Out of mind ». « Dashboard » peut-il etre leur « Loosing my religion » ?...
Je suis assez excité de les voir à l'oeuvre,encore plus avec Johnny Marr en guitariste additionnel.Celui ci ,suite à une collaboration studio pour 1 titre qui s'est avérée fructueuse,a intégré définitivement le groupe.On sent sa patte sur la dynamique des morceaux,particulièrement accrocheuse.Au bout de 2/3 titres de rodage,le set décolle sur
« Fire it up » et le rythme ne descendra pas atteignant son apogée sur le fantastique
doin' the cockroach .Les morceaux les plus rock seront privilégiés au détriment des ballades.Et cà n'est pas plus mal;en festival,pour capter l'attention de spectateurs pas forcément fan,autant jouer l'efficacité.Je crois qu'ils ont relevé leur mission haut la main.Mon camarade parisien qui n'avait jamais entendu parler d'eux sort conquis.
GIRLS AGAINST BOYS se charge de la note hardcore de la soirée.Moins bien qu'il y a 3 mois à la Maroquinerie.Tout de meme,en plein air on ressent moins la puissance du son .On monte quand meme assez dans les décibelles mais je crois bien que pas un seul pogo ne se déclenchera durant leur prestation.
Je profite de la fin de
LOW,le cultissime groupe du Minnesota, et notamment du merveilleux morceau
« Amazing grace ».Très beau.Je trouve Postal,c'est moche.
Moment de relache sur le site.
LOS PLANETAS,le plus groupe indé espagnole (donc mauvais cqfd) a investi la grande scène.On écoute de loin quelques instants de
BONDE DO ROLE,les brésiliens qui marchent sur les traces de Cansei de ser Sexy.Beaucoup plus punk que CSS mais tout aussi dansant.Pas l'air mal du tout,à revoir.
La nuit se termine devant
BULT TO SPILL.On les a vus la veille de partir à Paris parce que c'est un groupe que j'adore depuis plus de 10 ans.Pour les définir,je dirais que c'est un peu les guitares de Sonic Youth sur les mélodies de REM .Y a aussi un petit coté rock progressif qui peut agacer.La fatigue + le fait de les avoir vu 48 heures plus tot,on suit sans trop de passion jusqu'au titre « goin' against your mind »,véritable cathédrale du rock qui se place au niveau des classiques de Neil Young (dont voici une version
live regardable).On se décideà quitter la scène ATP pour retrouver les londoniens d'
HOT CHIPqui peinent à faire bouger du monde avec leur électro rock plutot cheap mais attachant.Je les avais trouvés super bons l'année dernière,mais là,ça ne décolle pas vraiment.L'accueil est chaleureux,ils ont le droit à un rappel mais il manque un petit quelque chose.
Il est 5 heures,on choppe le premier métro.On ne prend pas la correspondance mais préférons finir à pied.Il faut traverser la Rambla ou les putes coursent les touristes pour leur mettre la main au cul.
to be continued...