@ Graham, tu signales un article qui parle des notes des candidats reçus au CAPES avec l'accroche : "embaucher toujours plus de fonctionnaires quitte à prendre des nuls". C'est une musique que j'entends depuis quelques temps déjà, et ça m'exaspère profondément, donc je réagis un peu brutalement. Ces candidats ont eu de mauvaises notes au CAPES, mais ils ne feront pas obligatoirement de mauvais professeurs. Les gens qui regardent ça de loin (et je les comprends) associent la nullité à un concours à la nullité dans l'exercice du métier.
Déjà, les candidats sont arrivés au niveau du Master, donc ils ont un minimum de connaissances scientifiques ; n'importe quel cours de Licence 1 est dix fois plus complexe que n'importe quel cours de Terminale. Ensuite, les programmes du CAPES ne coïncident pas forcément avec les programmes scolaires. Par exemple l'an dernier (session visée par l'article), il y avait une question d'histoire sur les diasporas grecques VIIIe-IIIe siècles av. JC. Pour rattacher cette question aux programmes scolaires, il fallait se reporter à un bout d'un chapitre de classe de Sixième. Un an de préparation avec, je me répète, des débats/questionnements historiographiques parfois de niveau doctorat pour faire 1 heure de cours à des Sixièmes, dans le meilleur des cas ! En l'espèce, j'ai plutôt l'impression que les candidats sont hyper-qualifiés. Pour finir, les épreuves sont encore largement de nature académique, on évalue un candidat plutôt comme un étudiant d'un certain niveau que comme un futur enseignant. Depuis l'an dernier le jury du CAPES a introduit une dose d'exploitation pédagogique aux écrits, mais au sein d'une nouvelle épreuve qui est assez perturbante et qui a fait perdre à beaucoup de candidats leurs moyens.
Bref, le CAPES permet de sélectionner ceux qui vont devenir enseignants, mais pas nécessairement les meilleurs. Il sanctionne une prestation écrite/orale à un instant T, qui ne reflète pas toujours les vraies aptitudes du candidat. Paralysé par l'enjeu, j'ai obtenu 5/20 ; plus détendu, j'aurais pu avoir 10 ou 12/20, qui sait ; et pourtant, c'est la même personne, avec les mêmes connaissances scientifiques (et tout ça sans avoir été évalué sur ma capacité à gérer une classe, à transmettre des savoirs et des compétences, à inculquer les valeurs de la République, à être bienveillant et attentif avec chaque élève, etc).
Sinon, merci pour tes encouragements. Je ne me vois pas faire un autre métier que celui-là, malgré tout ce qu'on peut dire de négatif. Il faut juste que je trouve un moyen de corrompre le jury.

@ arcisse : En fait, je retente le CAPES une dernière fois, parce c'est un nouveau programme, donc peut-être que ça va faire sauter mon blocage. Si nouvel échec, je ferai des vacations et j'essaierai de décrocher le CAPES en interne.
@ babo : Je ne veux pas enseigner dans le privé en raison de mes convictions politico-religieuses. J'ai fait toute ma scolarité dans le privé catholique, j'y ai rencontré de mauvais comme d'excellents professeurs (certains athées discrets), mais je ne veux pas dépendre d'une structure qui dépend elle-même de l'Église. Et effectivement, il faut quand même avoir le CAFEP.