Bon là, j'ai vraiment ma claque du boulot, du coup : mes lectures.
Que du noir, récemment.
D'abord
Un pied au paradis de Ron Rash. Amour, haine et malchance dans une vallée peuplée de ploucs qui va prochainement être noyée sous les eaux de retenue d'un barrage en construction. On change de point de vue à chacune des 4 parties, on change de ton (et donc d'écriture), et c'est ce qui fait tout le sel de ce roman noir "sud profond" qui ne fait pas spécialement reluire la société américaine dans ce qu'elle a de plus reculé.
Certains passages et même un peu la structure du roman font franchement penser à Le bruit et la fureur. Même si ce n'est pas aussi impressionnant, c'est tout de même un très bon moment de lecture.
Ensuite
Sous la lumière cruelle de Daniel Woodrell. C'était son premeir roman, et également celui par lequel je découvre son oeuvre. Parce que ce ne sera pas le dernier, ça c'est clair.
C'est un polar un brin déjanté qui se déroule dans la ville fictive de St Bruno, probablement au Mississipi, peuplée de français, de WASPs et d'anciens esclaves. Ce qui fourni un sacré potentiel de haine et de stupidité inter-raciales. Woodrell s'amuse beaucoup, et nous avec, en singeant les pires caractères des spécimens les plus débiles qu'on puisse imaginer dans la Bible belt. Il y a un peu de surabondance de qualificatifs, mais c'est aussi ce qui rend la lecture drôle et marquante. C'est un premier roman, avec plein de défauts, mais c'est franchement un pur moment de bonheur. Et le premier d'une probable longue série de romans de Woodrell (dans laquelle il y aura au moins La mort du petit coeur...), auteur injustement méconnu rien que pour cette première oeuvre, amha..
Un petit Paco Ignacio Taïbo II rituel, pour finir, avec
La vie même. Où Paco nous joue une comédie décalée et drôle, comme d'habitude, sur fond de luttes politiques au Mexique. C'est franchement excellent, une fois encore, mais paraît-il rien par rapport à La bicyclette de Léonard qui met en scène un certain nombre de personnages de La vie même, et un des 2 grands chef-d'oeuvre de Taïbo II (avec A quatre mains, bien sûr).
A ceux qui n'ont jamais tenté l'aventue, bougez-vous : lisez PIT2, nadédiou !
Là, je vais me lancer dans les Maj Sjöwal et Per Wahlö avec Roseana. UN sacré test parce que les polars suèdois, pour le moment, me laissent un peu froid (uhuh).