BobMelon a écrit:
Why not a écrit:
cette posture de défense de l'intérêt général est constitutif de la pensée de gauche.
Encore une fois c'est vrai qu'en partie mais je trouve regrettable que vous soyez incapable d'admettre qu'il puisse exister des gens qui vote à droite dans l'intérêt général et des gens qui vote à gauche pour leurs propres intérêts personnels.
Ok ce sont peut-être des épiphénomènes, on ne sait pas, mais ça existe.
Peut-être que dans les deux cas ils s se trompent, mais peut-être pas. Un début de réponse dans 2 ans.
Voilà un propos extrêmement sensé.
Il semble assez prudent d'avoir acquis la conviction que certains votent à gauche par intérêt personnel, d'autres à droite pour l'intérêt général (et vice versa). Tout dépend du logiciel de décryptage de ce que sont l'intérêt personnel et l'intérêt général par exemple.
J'ai rencontré moult militants socialistes qui avaient construit leur parcours sur leur seul intérêt personnel, que ce soit dans la fonction publique (sécurité de l'emploi, progrès social plus avancé, etc.). On peut chercher à nous la faire à l'envers en se parant du voile du héros, mais nier la motivation individuelle dans ces orientations politiques mérite assez peu de respect intellectuel, si l'on veut placer le débat sur le champ du jugement moral (qui s'abat volontiers sur les gens de droite). Mais il serait plus constructif de considérer qu'ils ont bien joué leur coup, de façon bien légitime, et d'éviter d'être jaloux lorsque l'on en est pas. Et en échange, en face, d'éviter la moralisation sauvage (ce qui serait cohérent puisqu'on brandit par ailleurs l'aversion de la morale).
Et puis oui, à droite il existe des gens qui ont acquis très tôt la conviction que gauche signifiait déconstruction, chaos, expérimentations sauvages, inconsistance, allègres grands écarts et double-standards, hypocrisie, que sais-je encore. Guidés par une morale stricte, ils finissent par considérer leur positionnement comme bénéficiant à l'intérêt général (quitte à voter pour les pires loufiats) car ils se posent en gardiens du temple. Dans le chaos seuls les plus forts triomphent, et donc mieux vaut l'ordre qui protégera l'intérêt collectif. Beaucoup sont sincères dans ces considérations. Mais on constate qu'avec le néo-libéralisme, cette conception de droite à pris un méchant coup dans l'aile.
Arriver à dépasser ces divisions absurdes pour réconcilier les hommes est la seule voie de l'intelligence pour moi, d'où mon désintérêt pour le clivage droite-gauche.
Les propos gauchistes intransigeants et stigmatisants (même si je le suis, gauchiste, probablement pour beaucoup) me sont donc tout aussi insupportables que les saillies les plus nauséabondes de la Sarkozye.
La vie est une aventure que l'on vit seul, et quiconque se désintéresse de son intérêt personnel se fera bouffer de tous les côtés. Mais c'est aussi une aventure que l'on vit parmi les autres, puis avec des compagnons de route, et se désintéresser de l'intérêt collectif est une erreur fondamentale. L'individu et le collectif se nourrissent l'un de l'autre, et chaque aspect à autant d'importance que l'autre. Développer l'individu, l'épanouir, ne jamais le nier, pour le mettre au service du collectif. Voilà la seule voie sensée pour moi.