Il y avait un débat très intéressant à la radio ce matin sur le sujet. Tout partait des résultats d'un sondage effectué par je ne sais plus qui et publié je ne sais plus où qui disait que
8 français sur 10 n'auraient pas peur d'attraper ce virus. La
journaliste se demandait alors si ce n'étaient pas les médias qui en faisaient trop et qui alimentait une psychose qui n'existerait vraiment que dans les rédactions.
J'ai trouvé ce point de vue intéressant parce qu'il osait mettre directement en cause la responsabilité de la presse dans la construction de l'opinion publique en soulignant qu'au final, les journaux ne sont peut-être pas le véritable reflet de la population.
Les débatteurs faisaient également le parallèle entre la façon dont les médias français rendaient compte du cas H1N1 et de la façon dont c'était traité en Angleterre, en Suisse et en Italie avec l'aide de journalistes étrangers en poste à Paris.
Grosso modo, les anglais sont à mille lieues du traitement français (on en parle nettement moins dans la presse), les suisses sont assez zen sur la question et les italiens font ce que font les français (le ministre de la santé du
gouvernement Berlusconi a même directement cité la France en exemple).
Mais surtout, le journaliste anglais prétendait que si le
gouvernement français avait tendance à surréagir sur une question sanitaire, c'était pour faire oublier les errements passés depuis de longues années sur d'autres questions sanitaires, canicule, sang contaminé... Faible de ce passif, tout gouvernement français se retrouverait quasiment dans l'obligation, non pas de faire, mais de
communiquer, surréagir,
s'agiter, bref, montrer qu'il est là.
Donc au final, il y aurait un décalage entre le gouvernement, les médias, et la vérité "du terrain".