Et bien puisque tu m'y invites, je vais dire ce que je pense, sans vulgarité.
Propos liminaire : je suis en couple avec une institutrice (qui fait d'excellents biscuits, mais ce n'est pas le sujet). Donc mes propos ne se basent pas sur une acrimonie quelconque envers le corps professoral, et j'ai bien conscience des réalités du métier de professeur des écoles, y compris dans des quartiers délicats puisqu'elle travaille en région parisienne, mais pas en ZEP ou en RAR, en ECLAIR ou je ne sais pas quel titre pour dire "école bénéficiant de moyens supplémentaires parce que les élèves souffrent de retards structurels qu'il faut, à raison, compenser".
Passé ce premier point, visant à désamorcer toute critique trop rapide et ad hominem. je t'apporte une réponse point par point:
Citation:
- les instits sont sous-payés (notamment par rapport aux profs du secondaire, qui sont eux-mêmes loin d'être bien lotis à l'échelle européenne)
Effectivement, et encore, la situation pour les instits débutants s'est améliorée ces dernières années. Y en avait moins, ça a, en partie, servi à revaloriser leurs traitements. Les instits sont très faiblement payés, sans lien avec la quantité de travail abattue. Mais je ne vois pas le rapport avec le fait de repasser à 4 jours et demi.
Citation:
- ils n'ont pas eu droit à la réduction du temps de travail (comme d'autres professions), la semaine de 4 jours s'est faite à heures constantes (le temps dégagé servant à du soutien scolaire)
Oui alors la réduction du temps de travail, ça bénéficie aux employés qui ont pu réduire leur temps de travail hebdomadaire, et les cadres ont bénéficiés de RTT en échange d'une annualisation du temps de travail. Actuellement, je pense d'ailleurs que ce mouvement se réduit, la crise et la peur du chômage étant deux puissants moyens de chantage pour contraindre les gens à augmenter leur temps de travail. Par ailleurs, les PE sont des fonctionnaires de catégorie A, assimilables à des cadres. La très grande majorité des cadres est au forfait et travaille sans réellement compter ses heures (on peut toujours citer des contre-exemples, mais je pense cette assertion relativement exacte). En échange de cela, ces travailleurs bénéficient de RTT dont ne profitent pas les PE. C'est vrai, et l'organisation du travail rend délicat pour le corps professoral de s'absenter ponctuellement dans une journée. En échange de ce manque de flexibilité, il y a un nombre beaucoup plus important de congés réduit par la réforme il est vrai). Certes, ces congés ne sont pas affectés intégralement à du repos, de la glandouille ou à des apéros à base de rosé, mais cela reste des journées très différentes des jours de boulot. Donc l'argument de l'absence de réduction du temps de travail me parait un peu fallacieux.
Citation:
De se remettre sur 4 jours 1/2, avec toutes les dépenses que cela entraîne (garde d'enfants, transports, j'en passe), sans aucune compensation salariale, pour une profession qui souffre déjà d'un gel du point d'indice depuis très longtemps.
Bienvenue dans la situation de milliers d'autres travailleurs. On peut me répondre que ce n'est pas parce que les autres sont maltraités qu'il faut l'être également. C'est vrai en théorie, mais le principe de réalité me semble s'imposer en ce moment. Et si j'étais mauvaise langue j'ajouterais que :
- si la demi-journée est un samedi matin, y a un autre conjoint.
- si la demi-journée est un mercredi matin, ca n'est "qu'une" demi-journée de garde et pas une journée entière
Quant au gel du point d'indice, c'est un mouvement d'ensemble qui concerne l'ensemble de la fonction publique, FPE comme FPT. Et il reste toujours le GVT pis-aller pas totalement efficace mais qui existe, pas comme dans d'autres milieux...
Citation:
Si on ajoute qu'ils sont déjà les cobayes de réformes toutes plus débiles les unes que les autres (la faute leur retombant dessus quand ça foire), moi je comprends que certains envisagent de l'ouvrir.
Là encore, quel rapport ? L'inanité de réformes scolaires multiples et incessantes a, à mon sens, assez peu à voir avec l'organisation des rythmes. Le nombre d'heures de cours ne bougerait pas, mais serait simplement plus dispersé dans la semaine.
Citation:
Et qu'on ne vienne pas leur opposer "l'intérêt des enfants", vu le peu de considération que les politiques ont pour celui-ci en temps normal.
Je suis tout à fait d'accord avec ça, mais qu'est ce qui a motivé cette réforme alors ?