Au SM Caen, la délivrance ou les heures sup’ et l’angoisseLigue 1. SM Caen - Paris Saint-Germain, samedi (21 h). Incapable de se maintenir avant, Caen joue de nouveau son avenir sur un dernier match face à Paris. Il regardera aussi vers Toulouse.
« Un jour, Guy Roux nous avait mis une phrase au tableau dans le vestiaire : « l’intelligence, c’est l’art de savoir s’adapter ». Je m’adapte. » Pour résumer le présent, Patrice Garande a convoqué le passé et de lointains souvenirs auxerrois jeudi midi. Un an après la folle soirée au Parc des Princes, Malherbe retrouve le frisson d’une 38e journée à enjeu face à l’ogre parisien. La situation sportive est différente, le contexte singulier en coulisses.
Quarante-huit heures avant de jouer leur survie en Ligue 1, joueurs et staff ont vu le SM Caen changer de président. Et l’homme fort des seize dernières années poussé vers la sortie. « Que ça m’agace, que je ne sois pas d’accord, ça change quoi , interroge l’entraîneur caennais. La situation, je la connais, mais mon travail, c’est de maintenir le club en Ligue 1. Si c’est le cas samedi, j’aurai des choses à dire sur le bilan de ce qui a été fait, et j’aurai ma liberté d’expression sur le reste. Mais aujourd’hui, mon rôle, ce n’est pas celui-là. »
Le message est clair et a été livré en ces termes aux joueurs : « Occupons-nous de ce qui dépend de nous » . C’était le sens de la séance de jeudi, effectuée à d’Ornano. « Au milieu de la pelouse, je leur ai dit : « la vérité, l’essentiel, c’est là, samedi à 21 heures ». Je ne vous dis pas que c’est simple, mais on essaye de rester concentré sur notre métier. »
« Beaucoup de probabilités que l’on reste en Ligue 1 »
Justement : Malherbe est-il capable de réunir sur un match ce qu’il n’a plus depuis deux mois et demi ? « Oui, ils sont capables de le faire. Ils ont montré contre Monaco qu’ils avaient envie de finir le travail, même si on n’a pas gagné , dit Patrice Garande. Strasbourg jouait Lyon et personne n’aurait parié sur eux. Ils l’ont fait devant 35 000 personnes, alors qu’ils restaient sur 11 matches sans succès… Il faut déjà se conditionner pour cela, comme on l’avait fait face à Lyon (1-0) en Coupe de France. »
Unique exemplaire d’une victoire caennaise depuis début mars. Dans un d’Ornano attendu plein, un match nul suffit cette fois à Malherbe, qui aura aussi le regard tourné vers Toulouse (voir ci-contre). « On n’a aucune certitude sur le fait que ça s’arrête samedi. Mais j’essaye toujours d’être le plus réaliste possible. On a 37 points, Toulouse en a 34 et doit faire les choses. Il y a beaucoup de probabilités pour que l’on reste en Ligue 1. »
Quel que soit le chemin, on ne retiendra que la fin. Patrice Garande, lui, convoque « le vécu » des siens dans cette situation. Et appelle à « une unité totale » du terrain aux tribunes, au moment où « ce n’est pas l’euphorie générale » dans le groupe. « Sur la pelouse, on doit avoir l’attitude pour générer cela. On ne peut pas demander aux gens de mettre le feu dans le stade si on fait le même match qu’à Nice. La seule chose que je demande à mes joueurs, c’est de voir onze mecs qui jouent leur peau sur le terrain. Qui montrent qu’ils veulent sauver le club, qu’ils n’ont pas envie de mourir. Ça doit se voir. Et ça se verra au bout de dix secondes. »
Paris, lui, arrive à d’Ornano avec sa ribambelle d’internationaux, moins Cavani, Neymar, Alves et Verratti. Le cœur léger, la tête déjà en Russie. « On s’est sauvé à Paris l’an dernier, et cela paraît plus accessible cette fois. Tout le monde parle du fait que Paris est en vacances, mais il faut se méfier de cela. Ça reste une équipe où il n’y a que des internationaux. Moi, j’essaye de sensibiliser mes joueurs sur leur fierté et leur orgueil. Je n’ai pas envie d’être l’entraîneur qui fait descendre le Stade Malherbe et il ne faut pas qu’ils soient les joueurs qui fassent descendre le Stade Malherbe. »