Coldplay en est à sa troisième chanson pour la cérémonie de clôture des JO paralympiques.
Edit : ils attaquent la quatrième. C'est un mini concert en fait.
J'ai lu un compte rendu assez marrant de leur concert au Stade de France la semaine dernière. Je vous le mets ici avec la photo d'ambiance :
Coldplay, Stade de France, 2 septembre 2012
Avertissement : le présent compte rendu contient des scènes susceptible de heurter votre sensibilité
Nous sommes tout en haut du stade, immédiatement en surplomb à gauche de la scène ; il y a des places pires que ça, mais pas beaucoup.
Le fond du stade est couvert d’une bâche pleine de motifs fluos à la bombe de peinture, comme le sol de la scène, ou les équipements. Il ya quatre grands écrans circulaires entourés d’armatures fluo et une longue avancée dans le public terminée par une petite plateforme en X, plus deux ou trois autres plateformes disséminées dans le public. Bon. Tout est bariolé, gribouillé, chargé, et pique les yeux.
En première partie, Marina & the Diamonds, groupe électro pop dance soupe, parfaitement dégueulasse, mené par une chanteuse à voix trop maquillée avec des seins visibles depuis le fond du stade, qui n’aurait pas fait tache dans un groupe de metal symphonique. Elle chante parfaitement juste et fort à, mais en empilant les clichés et les fioritures horripilantes. Les morceaux oscillent entre niaiserie téléphonée et acte de malveillance pure :
http://www.youtube.com/v/S_oMD6-6q5YLe son est médiocre, avec la voix très très en avant. Ca doit être dur à sonoriser : quand la musique s’arrête, on entend une reverb massive qui met pas loin de 2 secondes à vider le stade, et pendant les chansons on entend deux fois les notes les plus fortes à cause de l’echo ou des enceintes de l’autre bout, il y a un grand nombre de colonnes d’enceintes partout. Le public est plutôt réceptif et n’a pas besoin de se faire prier pour reprendre en choeur les oooooh et les aaaaaah qui tâchent. Le premier titre ressemble à Superbus (déja ça vous pose le niveau) et c’est constamment de pire en pire à mesure que les minutes défilent. Une grosse demi-heure plus tard, on est entre Evanescence et Gala, en étant passé par Mylène Farmer (imagine l'angoisse si elle chantait fort !).
La nuit tombe doucement et le public, qui n’a jamais vu des techniciens aussi bien bricoler une scène et tester des micros avec tant de virtuosité, fait la hola pour les encourager. La musique d’avant spectacle est calculée pour venir à bout de la résistance mentale de ceux qui auraient bien supporté la première partie : de la musique d’ambiance à mi chemin entre Klaus Shultze et Vangelis, le tout n’étant pas sans évoquer la file d’attente du grand 8 futuriste d’un parc d’attraction allemand. Ensuite un titre de rap US avec des mothafuckin paroles est diffusé à fond (?), et quelques minutes après, vers 21h05, le concert commence, avec intro sur la musique de Retour vers le Futur et ordre donné sur les écrans de mettre son petit bracelet : “il fait partie du concert” (merde on en a pas pris, on peut rester ?)
Le stade est plongé dans une faible lumière bleue, les bracelets du public s’allument et clignotent tous en même temps en transformant la pelouse et toutes les tribunes en guirlande de noël géante. Dans un endroit aussi vaste, l’effet est saisissant, surtout que ça fonctionne en rythme avec la musique ! Feux d’artifice, confettis, écrans géants, espèce de lasers colorés qui projettent des lumières mouvantes sur le toit et le fond du stade, c’est toujours ultra coloré, ça dégueule de partout mais c’est vraiment impressionnant dès les deux premiers titres, notamment l’habillage lumineux coloré de la pelouse et des gradins plus les effets des bracelets du public, qui ne sait plus où donner du téléphone portable. Comme dans les concerts de Muse des gros ballons (mais là de toutes les tailles et couleurs) sont lancés dans le public. Comme dans les concerts de Muse, presque tout le monde fait le concert avec un appareil photo ou un téléphone dans la main en permanence. Mon voisin a beau avoir un vieil appareil qui fait des images moches, il mitraille et aura regardé les trois quart du concert sur l’écran de son portable. (bon par contre comme il était énorme ça m'empêchait de tout voir pour pouvoir dire du mal des autres spectateurs de la rangée, et accessoirement de m'asseoir correctement). Pourtant il y a pas mal de caméras et Chris Martin annonce d’entrée que le concert est filmé pour un DVD.
Le son est légèrement pire que pendant la première partie, plus brouillon, plus fort, beaucoup trop fort d’ailleurs, et tantôt trop aigu tantôt étouffé, selon les rafales de vent. Chris Martin chante bien (attention, cette affirmation nécessite d’admettre un postulat contestable selon lequel la voix de Chris Martin est agréable), mais son jeu de piano est franchement indigent et pas toujours très en place. Le batteur et le bassiste font ce qu’ils ont à faire, ni plus ni moins, et le guitariste parvient à l’étourdissante performance de mal jouer le riff de In My Place, joué tout au début de la soirée :
http://www.youtube.com/v/CuJwXtXePsAJ’en profite pour aller chercher un bout de pain rassis avec une saucisse dedans, un coca et une bière. 18€. Le mec du bar entend tout et trouve que ça a l’air d’être du lourd. Je lui confirme volontiers la lourdeur du truc.
Chris Martin fayote à mort avec le public, enchaîne les “make some noise” à tout bout de champs, voire à tout bout de chant, et crie let’s go quasiment avant chaque chanson. Pas eu “Trouble” dans la setlist, dommage c’est la seule qui passe à peu près... Ya la race de tubes quand même, un bien bel assortiment de chansons pourries entre soupe électro pop récente, et pop mièvre et fade des premiers albums. Par trois fois Chris Martin se plante et doit reprendre une fois un couplet, deux autres fois carrément le début de deux des chansons parce qu’il avait attaqué sur le mauvais temps. A ce niveau là et avec des morceaux qui ne brillent pas forcément par leur complexité rythmique, c’est un peu la honte internationale, mais c’est pas grave, il y a des confettis.
Vers le milieu de la soirée le groupe est réuni sur la petite plateforme en X, où Rihanna les rejoint pour jouer une chanson de merde, puis la jouer une seconde fois histoire d’être sur d’avoir assez de bonnes prises pour le DVD (avec des pointures pareilles, sage précaution). Un peu plus tard, le groupe interprète quelques titres unplugged sur une petite plateforme posée dans la foule sur l’arrière du stade puis retourne sur la scène principale, où Rihanna a refait une apparition pour chanter d’une manière insignifiante une version lente d’une de ses propres bouses, accompagnée par Chris Martin au piano (pourtant tout le monde le sait, mieux vaut être seul ...).
Ensuite, le tube du dernier album est lui aussi joué une seconde fois, sous prétexte de faire une vidéo caritative au bénéfice du teenage cancer trust (ne me demandez pas le rapport avec le fait de jouer deux fois le morceau). Encore une chanson chiatique, mais avec des feux d’artifice et le concert se termine après environ 2h de belle beauté