Giesbert a été écoeurant de morgue et de mépris (comme son maître Nicolas, d'ailleurs). Il balaie d'un revers de main les petits candidats (alors que franchement, même Dupont est plus crédible que son maître) surtout d'extrême-gauche (alors que, chacun dans leur style, j'ai trouvé Poutou et Athaud plutôt bons) ou écolo (qui n'a pour lui "aucun intérêt"), il est totalement mysogine et xénophobe (rapport à Joly), flatte les droitards (quelle mansuétude vis-à-vis de Le Pen !), est adepte de la pensée économique unique à l'instar du très peu professionnel Langlois (alors que les programmes économiques de Mélenchon et Joly sont, eux, parfaitement crédibles et cohérents, question de choix et d'orientations)... Bref, un bon populiste qui brosse son lectorat du Point. On a beau le savoir, s'y attendre, ça te donne des envies de violence. Incroyable que le service publique accepte dans ses rangs des chroniqueurs aussi transparents dans leurs allégeances ! Je préfère encore Pujadas qui, bien que foncièrement lèche-cul et sarkozyste, est un peu plus discret (peut-être par manque de courage).
Sinon, j'ai trouvé ces deux soirées à la fois intéressantes, et foncièrement déséquilibrées. Intéressantes parce qu'écouter s'exprimer les candidats dans un autre format que les comptes-rendus de meeting ou via le spectre de "l'analyse" du Monde, c'était vital. Par contre, les questions n'étaient clairement pas les mêmes pour chaque candidats. - Poutou, Arthaud et Cheminade ont eu le traitement de faveur afin de les tourner en dérision, sans chercher à comprendre quelles sont les idées qu'ils défendent et représentent sous prétexte qu'ils sont négligeables dans les sacro-putain-saints de sondages ; - Dupont et Joly, bien que plus épargnés, ont passé une bonne moitié du temps à répondre à des questions vicelardes ou franchement pas prioritaires (notamment Joly a dû passer la moitié du temps à se défendre de son passé de juge et sur ses attaques contre Sarko) ; - Bayrou, Le Pen et Mélenchon, s'ils ont eu plus de temps que les 5 précédents pour parler un peu du fond de leur pensée (au forceps et avec brio pour Mélenchon), ont été emmerdés respectivement avec du pinaillage sur la taille de la clé pour visser le boulon, le mensonge du chroniqueur-banquier sur l'utilisation de la planche à billet par la FED, ou les déclarations polémiques de G. Marchais il y a 30 ans ; - par contre, Hollande et Sarkozy qui, certes, à part Mélenchon, sont bien plus malins dans la science de l'évitement et du discours politique, ont des questions de complaisance qui, sous l'apparence de petites attaques, étaient plutôt faciles à éviter et permettaient même aux deux de contre-attaquer (genre la charge justifiée mais à la hussarde de Joly sur la corruption du président, ou le sketche du "èF-Tie" ("comme on dit dans les milieux autorisé"... nan mais quel blaireau...), etc.
Bref, 4 poids 4 mesures pour une comédie de démocratie. Pour les médias, il faut faire le spectacle et donc - des candidats sérieux - des pitres outranciers - des petits à écraser
A gerber.
_________________ [...] si j’étais médecin et que je sauve la vie à quelqu’un, et que ce quelqu’un à son réveil se mette à remercier Jésus, j’aurais envie de lui enfoncer une paire de forceps dans le cul en lui conseillant de demander à Jésus de venir les lui enlever.
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