Notes OF :
Une pelouse magnifique, un beau soleil de mois d’août et un Malherbe Normandy Kop de retour dans sa tribune Borrelli. Tout était réuni pour assister à un « beau match », dixit Maxime d’Ornano, l’entraîneur du SM Caen, avant d’affronter Versailles. Pour faire face à la défense à 3 du co-leader de National, le technicien malherbiste avait décidé d’innover en copiant le système adverse. En possession du ballon, son équipe a pour autant concédé les deux occasions les plus franches de la première période, avant d’être pris à revers à deux reprises dès le retour des vestiaires par Shelton Guillaume puis Jawed Kalai. Pour son premier vrai test, le SM Caen ressort sonné et a vu tout le travail qu’il lui reste à accomplir pour être au niveau du haut de tableau.
Une défense à trois poreuse :
MANDRÉA (4 sur 10) : Le portier algérien avait brillé lors de la première de la saison au stade Michel-d’Ornano en préservant sa cage inviolée face à Aubagne (3-0), il ne pourra en dire autant du deuxième match. Le gardien de 28 ans est resté scotché à sa ligne sur la première occasion de la partie, un centre-tir de Matthias Fischer qui ricochait sur le poteau (25’) et n’a, à nouveau, rien pu faire face à Shelton Guillaume à bout portant (49’, 0-1). Cinq minutes plus tard en revanche, sa main était trop molle devant Jawed Kalai, seul en retrait au point de pénalty, pour doubler la mise (54’, 0-2).
HENRY (4) : Efficace pour éloigner le danger sur deux centres versaillais en début de match (12’, 21’), le latéral droit, positionné en piston avec le passage à trois derrière, a cependant été pris dans le dos par Mathias Fischer dont le centre-tir rebondissait sur le poteau (25’). Offensivement, il a très peu apporté malgré quelques centres où le manque de présence offensive s’est fait sentir. Derrière, il n’a pas particulièrement brillé sans être fautif.
GAUCHO (5) : De retour de suspension, Didi Gaucho était aligné dans une défense à trois expérimentale. Ses qualités athlétiques ont fait du bien pour injecter de l’intensité défensive dans une équipe qui en manquait cruellement. Mais son premier fait d’arme aurait bien pu être terrible… Après une talonnade incompréhensible en plein cœur du jeu, il est passé à deux doigts de la correctionnelle sans un retour aussi salvateur que réparateur devant Shelton Guillaume (39’). Le milieu défensif de métier a ensuite évité deux coups de chaud en fin de premier acte grâce à un gros retour aux devants de Cédric Odzoumo puis d’une bonne intervention de la tête pour remettre à Anthony Mandréa en retrait (42’). En seconde période, il n’a néanmoins pas pu empêcher les deux buts encaissés par son équipe.
MORANTE (4) : Sa cuisse l’ayant laissé tranquille, Léandro Morante était de retour au cœur d’une charnière à trois qu’il avait pratiqué à Martigues. Alors qu’il semblait avoir endossé le costume de patron en première période avec plusieurs interventions importantes, le grand défenseur (1,94 m) de 28 ans s’est fait piéger dès la reprise. Trop léger devant Fischer puis croqué par Oudzoumo, il est fautif sur les deux buts. Il aurait pu se rattraper devant si sa frappe en appui n’avait pas été contrée (63’) mais surtout s’il n’avait pas contré une reprise de Yann M’Vila qui partait en direction du but (76’).
Yann M’Vila dans le dur :
GOMES (4) : Intéressant dans le duel contre Quevilly Rouen, Vinicius Gomes a connu une deuxième titularisation assez maussade à l’image du reste de la défense. Axial gauche de la défense, le Brésilien n’a pas assez apporté par la passe malgré une bonne ouverture du gauche vers Etuin qui grattait un corner, sur lequel l’ancien caladois n’était pas loin de pouvoir placer sa tête sur le corner (17’). Remplacé à 0-2 par Adama DIAKITÉ pour tenter le tout pour le tout devant (58’), son coéquipier, également arrivé de Villefranche, cet été n’a pas apporté la verticalité escomptée par Maxime d’Ornano.
ETUIN (5) : Omniprésent face à Quevilly, Maxime Etuin a à nouveau été dans le bon tempo contre Versailles. Il a tenté d’apporter des solutions sur la largeur, davantage que Valentin Henry à droite. Néanmoins, le Quimpérois n’est pas exempt du tout reproche sur la partie défensive, comme l’ensemble de l’arrière-garde. Mélangé par Shelton Guillaume sur une transition, cette troisième vague versaillaise était heureusement sans conséquence après les deux buts préalablement encaissés (56’).
M’VILA (4) : Alors qu’il semble s’être fait à l’idée de rester à Malherbe après le 1er septembre malgré son pedigree, l’ex-international tricolore a vécu un match particulièrement délicat. À 35 ans, Yann M’Vila semble désormais trop juste pour évoluer avec un seul partenaire à ses côtés dans l’entre-jeu. Si le capitaine caennais a pêché physiquement, il a aussi manqué de précision technique au moment d’accélérer un jeu globalement lent et a, comme à son habitude, préféré jouer arrêté pour chercher ses partenaires plus mobiles avec la qualité de son pied droit. Mais face à une opposition plus forte qu’Aubagne et Quevilly Rouen, cela n’a pas suffi.
Une attaque toujours trop inoffensive :
RAJOT (5) : Très touché par la relégation de la saison passée, Lorenzo Rajot a retrouvé un peu de confiance sur ces trois premiers matches de National, en témoigne sa tête toujours levée à la recherche de solutions vers l’avant depuis l’entre-jeu. Mais, comme Yann M’Vila à ses côtés, il n’a pas assez pesé face à la densité du bloc versaillais. Son rendement a progressivement décliné avec davantage d’imprécisions techniques en seconde période même s’il aurait dû inscrire le but de la réduction de l’écart, sans une faute inexistante sifflée contre Armand Gnanduillet.
BRAHIMI (4) : Omniprésent à la construction ballon au pied en tout début de match, Bilal Brahimi a ensuite peiné à trouver les connexions offensives voulues par le passage en 3-4-2-1. Assez mobile, il n’a pas hésité à décrocher pour venir toucher du ballon mais parfois à l’excès, à l’image d’une phase où il préférait marcher sur le ballon plutôt que d’accélérer le jeu (37’). Et quand il a fallu piquer, sa frappe enroulée après un une-deux restait trop gentille (51’) tandis que la seconde était contrée, quelques minutes plus tard, dans la même position (53’).
BOTELLA (4) : Très libre dans son positionnement sur le front de l’attaque, Ivann Botella s’est finalement un peu perdu entre incapacité à peser sur la défense centrale et lecture du jeu déficiente lorsqu’il s’excentrait sur un côté. Généreux dans les efforts, y compris défensifs, il n’a pas été capable de faire la différence. Son poteau juste avant la pause, malgré une position de hors-jeu, en est l’illustration symptomatique. Il a été remplacé par la recrue Armand GNANDUILLET (58’), qui, pour sa première, a été utile pour mettre un peu plus de pression sur une défense francilienne jusqu’alors très sereine. L’ancien Manceau s’est vu sanctionner d’une faute inexistante, sur un duel aérien remporté dans la surface, qui aurait dû offrir le but de la réduction de l’écart à Lorenzo Rajot (70’).
DALI-AMAR (5) : Positionné dans un rôle hybride entre l’attaque et le milieu, Belkacem Dali-Amar a connu une première titularisation mitigée sous le maillot rouge et bleu. Pas embêté avec le ballon, l’ancien dépositaire du jeu de Quevilly Rouen a trouvé assez peu de solutions par la passe pour faire mal à un bloc versaillais solide. Alors il a tenté par le tir de loin, comme lors de son entrée la semaine passée. Sans réussite puisqu’il a à chaque fois trouvé les travées de la tribune Borrelli (15’, 25’, 45’). Le numéro 5 a finalement cédé sa place à l’heure de jeu pour Mohammed HAFID (58’). L’homme du match lors de la première face à Aubagne n’a pas su créer davantage de danger.
_________________ Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.
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