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Re: Ze Ouaib
Posté : 23 mars 2025 21:01
par Hastings
C'est pour dire pain de 2 livres c'est ça ?
Re: Ze Ouaib
Posté : 23 mars 2025 21:46
par bigdudu
Oui on disait ça quand j'étais enfant. Depuis 50 ans beaucoup moins.
Re: Ze Ouaib
Posté : 23 mars 2025 21:50
par Hastings
bigdudu a écrit :Oui on disait ça quand j'étais enfant. Depuis 50 ans beaucoup moins.
Ma grand mère disait ça dans les années 1990-2000 (dans l'Avranchin).
Re: Ze Ouaib
Posté : 24 mars 2025 00:33
par Pierre Couennig
bigdudu a écrit :Je ne suis pas là pour m'amuser mais pour m'instruire !

Quasiment du Boby Lapointe !
"Je suis professeur de guitare sommaire
Je ne suis pas ici pour vous distraire, mais pour instruire"
Re: Ze Ouaib
Posté : 24 mars 2025 08:22
par bigdudu
Vous me ferez une ligne de bling et une ligne de blang.
Re: Ze Ouaib
Posté : 24 mars 2025 13:26
par furynx
Hastings a écrit :C'est pour dire pain de 2 livres c'est ça ?
Mes parent tenant une boulangerie dans les années 90-2000 au fin fond de la campagne Manchote, je peux vous dire que j'en ai vendu des pains d'2 !
Re: Ze Ouaib
Posté : 24 mars 2025 14:01
par Jisait
J'ai surtout la sensation que plus grand monde n'achète de pain (de deux livres)...
Re: Ze Ouaib
Posté : 24 mars 2025 14:53
par Molko
Vous êtes vraiment des barbares, dans la plaine de Caen, personne ne dit ça.
Bon c'est peut-être parce qu'on y avait des boulangeries dégueulasses.
Re: Ze Ouaib
Posté : 24 mars 2025 22:23
par François de Malherbe
Hastings a écrit :C'est pour dire pain de 2 livres c'est ça ?
Évidemment !
Re: Ze Ouaib
Posté : 24 mars 2025 22:37
par François de Malherbe
bigdudu a écrit :Oui on disait ça quand j'étais enfant. Depuis 50 ans beaucoup moins.
Pour mes enfants, c'est sûr !
Eh merde, je vais prendre 50 ans cette année
Le langage change très vite !
Durant la Grande Guerre beaucoup de poilus ne parlaient même pas encore français, mais uniquement des patois locaux ou des langues régionales. Cette catastrophe a d'ailleurs eu pour conséquence une appropriation de la langue française et de "l'argot parisien". D'ailleurs, quand les Anciens Combattants se retrouvaient uniquement entre eux de retour dans leurs "provinces" après le conflit, ils évoquaient entre eux leurs indicibles souffrances en "français", tout en continuant à pratiquer les dialectes ou idiomes locaux avec les autres.
Mais l'accélération de la société a été fulgurante dans tous les domaines depuis un siècle. "Ceux de 14" sont beaucoup plus proches du Moyen-Age dans leur rapport au monde (marcher à pied pour aller dans le village voisin à 10 km, quasiment la plus grande expédition pour toutes et tous, la vie rythmée au son des cloches et des messes...) qu'ils ne le sont de nous !
Re: Ze Ouaib
Posté : 24 mars 2025 22:40
par François de Malherbe
Jisait a écrit :J'ai surtout la sensation que plus grand monde n'achète de pain (de deux livres)...
La "baguette" parisienne s'est imposée partout...
Re: Ze Ouaib
Posté : 26 mars 2025 14:43
par Molko
François de Malherbe a écrit :
Durant la Grande Guerre beaucoup de poilus ne parlaient même pas encore français, mais uniquement des patois locaux ou des langues régionales.
C'est quand même très lié à la politique linguistique de l'Etat depuis deux siècles. Avant la Révolution, on avait "une foi, une loi, un roy" mais l'unité de la langue n'existait pas et malgré le "fameux" discours de l'abbé Grégoire à la Révolution qui plaide pour une unité qui soit également linguistique, à l'orée des années 1880, le français est surtout une langue administrative (merci François Ier), véhiculaire, mais les gens dans leur intimité parlaient pour la majorité les "langues régionales". Ce sont les lois Ferry, qui à travers l'école obligatoire impose de force (et souvent par la violence) le français par l'école au nom de l'unité de la République ; l'école obligatoire avait surtout comme objectif de faire de bons petits républicains parlant français et détestant tout ce qui n'est pas république, avec un succès remarquable. A cette époque, en plus de corriger les enfants quand ils ne s'exprimaient pas en français, on "relègue" les langues régionales au rang de "patois" en introduisant le côté péjoratif que ça a encore, ce qui se retrouve avec notre manie (J'ignore si elle existe ainsi à l'étranger) de ridiculiser les accents "déviants" de la norme.
C'est bien plus tard, sous la Cinquième République, avec les politiques patrimoniales qu'on prend conscience que cette pluralité linguistique est un trésor patrimonial et ça aboutit à la réhabilitation des "langues" régionales mais sans que leur statut linguistique soit revu par l'Etat qui refuse (encore dernièrement) de leur reconnaitre le statut de "langue". Il suffit de voir les débats parlementaires sur le sujet, ceux sur le prénom du petit Fañch, interdit à cause du tilde (et interdiction confirmée dans un premier temps par un membre du gouvernement s'appellent Nuñez).
J'avoue que tant que J'étais en Normandie, Je M'en foutais un peu, de ces sujets, même après un travail sur la patrimonialisation des langues de France qui m'avait valu un petit succès dans Mes études, mais après avoir vécu en territoire occitan, j'ai quand même "compris" pas mal de trucs sur les questions linguistiques.
Bref.
Re: Ze Ouaib
Posté : 28 mars 2025 01:31
par François de Malherbe
Je vais éviter de répondre, du coup, en suivant certains doctes préceptes.
Re: Ze Ouaib
Posté : 28 mars 2025 08:28
par bigdudu
Pour vivre en Bretagne occidentale avec une épouse de Bretagne intérieure (argoat) et un père de Bretagne côtière (armor) ayant eu des parents échangeant en breton mais auxquels à environ 40 ans d'écart on a interdit d'apprendre à leurs enfants leur langue maternelle, éradicant presque entièrement en quelques décennies une langue, et non un dialecte ou un patois qui n'en ont pas moins de valeur et sont en fait aussi des langues, je ne peux que souscrire aux propos de mon éphémère élève de Feuguerolles-Bully.
Ce n'est que récemment qu'on sait qu'un enfant peut acquérir plusieurs langues en même temps sans que la connaissance de l'une nuise à l'apprentissage des autres, bien au contraire. Les enfants ayant des parents de langues différentes et apprenant simultanément les deux langues, voire une troisième si la famille se trouve dans un pays tiers ont au contraire plus de facilité par la suite à acquérir encore d'autres langues. On peut comprendre avec le recul le désir d'unifier la nation en imposant une langue commune. On pensait alors que cela ne pouvait se faire qu'en interdisant la langue maternelle. On peut moins comprendre qu'on lutte encore contre ces langues comme si elles constituaient un danger pour la France.
Re: Ze Ouaib
Posté : 02 avr. 2025 00:12
par François de Malherbe
Je n'avais justement jamais dit le contraire ! Pas compris pourquoi ce laïus, qui soutenait justement mon propos, à savoir que l'unification de la langue française n'existait pas en 1914, nonobstant les efforts de la centralisation de l’État depuis François Ier. Je ne mettais qu'en exergue l'acquisition de cette langue commune par les Poilus des "provinces" quand ils revenaient chez eux afin de s'entretenir justement de leur expérience et mettre ainsi à distance leurs proches qui pratiquaient toutes sortes de langues, idiomes ou patois locaux...
C'est évidemment l'école républicaine qui a éradiqué les langues régionales en France, tandis que de nombreux de nos aïeux étaient de fait...bilingues.
Il est évident que la connaissance de plusieurs langues est une richesse inestimable à toutes les acquisitions et il faut être sacrément ancré dans le prisme français pour croire le contraire. Il suffit de franchir les Pyrénées, pour savoir que les Catalans sont bilingues à 100% et que l'Hymne espagnol est lui-même, de fait, dénué de toute parole.
Pour comprendre ma pénultième intervention, du coup, c'était un clin d’œil moqueur à Molko, tronquant une de mes citations pour pondre son savoir, tandis qu'il venait de se fendre, quelques heures après et à mon endroit, d'un très inélégant "Sabir d'intello suffisant", agrémenté d'une touche finale à base de "tu me gonfles légèrement. Retourne à ton manuel de marxisme qui sait comment regarder le monde et laisse les débiles que nous sommes qui ne savent pas citer d'auteurs à nos discussions de comptoir."
Bref, le comptoir à bon dos !
J'y repasserai !